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El Hadj Dédé. (Chronicle)
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Dédé
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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El Hadj Dédé. (Chronicle)
El Hadj Dédé. (Chronicle)
Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.
Dédé: El Hadj Dédé.
Dédé: Putain, j'sais pas c'que j'ai fait au bon Dieu mais faut que j'vous dise qu'y m'a sacrément gâté depuis l'début du mois. Au passage j'espère quand même que vous avez remarqué la haute tenue du champ sémantique. Profitez-en pasque j'vous promets pas d'le tenir de façon aussi canonique jusqu'à la fin. Et venez pas m'dire après coup si des fois il m'arrivait de m'égarer hors des sentiers battus de mon apostolat que j'vous aurais pas prévenus.
Dédé: Y faut que j'vous raconte. Vous allez être jalouses les gonzesses. Mais pleurez pas d'avance, les mecs vont aussi avoir de quoi verser des larmes pasque des trucs comme ça y a qu'à moi qu'ça peut arriver. Laissez-leur le temps de capter et d'vous accompagner dans vos mouillements d'mouchoirs et raclures de fond de nez. Donc j'ai été gâté par le Bon Dieu. Bon d'accord, c'est vrai qu'c'est surtout par Papy, mais comme le Bon Dieu il est pote avec Papy j'suis sûr qu'il lui en a touché un mot du genre : "Gérard, tu devrais tenir la promesse que t'a faite à Dédé il y a plus de deux ans et l'emmener faire un Tour de France".
Dédé: Alors quand il y a deux s'maines Papy m'a dit d'faire ma valise pasqu'on s'barrait pour quelques jours avec M'man pour faire le Tour de France j'y ai répondu du tac au tac qu'j'avais que mes couilles à pas oublier et qu'j'les avais sur moi alors qu'on pouvait partir tout d'suite. C'était le premier juillet j'me souviens. Y m'a dit "banco !". Banco c'est un mot que j'connais bien, rapport à ma fréquentation assidue des cazingues et des tables de poker plus ou moins clandestines alors j'ai compris qu'ça voulait dire qu'on partait tout d'suite.
Dédé: Ca a fait ni une ni deux, on a pris la bagnole, direction la gare. Là j'me suis dit que quand même ça commençait mal pasque le Tour de France en train c'est pas un truc du genre à me réjouir, des fois qu'on reste en rade à Saincaize à deux heures du mat' sans un troquet à la ronde comme c'est arrivé à Papy une fois y a quarante ans et qu'il en parle toujours (c'est son côté anti syndicaliste je crois, faut dire que la CGT cheminote elle l'a pas épargné, les autres voyageurs non plus d'ailleurs, vous pourrez en causer à M'man si vous la voyez un jour) c'est un coup à gâcher un peu les vacances. Mais non, le passage en gare c'était juste pour récupérer M'man qu'arrivait de Paname (ouais moi j'y étais déjà depuis deux mois chez Papy, y craignait pas d'm'oublier) pour faire le Tour de France que Papy y m'avait promis y a deux ans. Comment ça vous saviez pas qu'y m'l'avait promis. Putain, et d'un j'viens d'vous l'dire et de deux j'vous l'avais déjà dit y a deux ans dans une chronicle su'l'Tour de France. C'est même à c'moment là et à propos du Tour de France qu'il avait eu l'idée d'm'en faire faire un. Même que j'craignais un peu d'm'y faire chier. Pasque moi les églises c'est pas trop mon truc alors que lui, ben si. Suivez un peu bordel, j'voudrais pas avoir à vous ramener toujours deux paragraphes ou deux ans en arrière pasque sinon ma chronicle elle va jamais finir et vous s'rez vieux comme Mathusalem avant de savoir comment j'ai gagné mon auréole œcuménique (non, pas ta mère). Vous avez r'marqué comment j'ai réussi en un temps deux mouvements (ouais j'suis un rapide) à ramener le propos dans le champ sémantique dont il était question au début alors que vous étiez déjà égarés entre les paris foireux et les grèves de la SNCF et que vous saviez déjà plus où on allait.
Dédé: Remarquez bien qu'vous l'savez toujours pas où on va puisque j'vous l'ai pas encore dit où on était allés. Essayez pas d'm'enfumer. J'suis prêt à parier qu'y en a pas un (ou une, mais là je risque pas grand-chose à mettre un gros billet sur la table) qui peut m'dire où on est allés, ni même me dire le nom d'un seul bistro où on a bu un canon. Si ? Y en a un (ou une) qui veut mettre un billet sur la table ? Allez-y, chiche ! Non, j'en étais sûr, vu qu'vous savez pas puisque j'vous l'ai pas dit. D'ailleurs j'hésite encore à vous l'dire pour pas risquer d'vous voir sur ma route des fois qu'y r'viendrait à l'idée d'Papy d'm'en faire faire un autre de Tour de France. Remarquez que vu comment il la connaît la France j'crains pas d'repasser deux fois dans l'même bistro (à moins qu'y en ait un qu'il aime particulièrement…) en m' baladant avec lui en dehors d'son patelin ou de Paname. Quoiqu'y vaut mieux que j'prenne pas un pari là-dessus, c'est un nostalgo-romantique Papy, les trucs qu'il aime (même les clandés) y faut toujours qu'il y r'vienne alors y s'rait bien capable de m'faire repasser deux fois au même endroit.
Dédé: Bon je cause et j'm'aperçois que j'vous ai encore rien dit. Mais c'est de votre faute, vous faites rien qu'à pas suivre et faut toujours que j'vous remette les idées en place avant de pouvoir commencer.
Dédé: Donc on en était restés au premier juillet devant la gare. Et c'est là que tout a commencé. On a récupéré M'man en sueur à la sortie de son train alors Papy il l'a mise dans la bagnole et il a foutu la clim à fond. Et la zique aussi, c'était Dylan. De toutes façons avec eux deux en bagnole pour pas entendre Dylan faut être sourd ou qu'l'autoradio soit en panne alors ça m'a pas vraiment surpris. Et nous voilà partis. On avait encore pas trop roulé, à peine trois quarts d'heure après, qu'on s'arrêtait dans un patelin pour l'apéro et un petit casse-croûte. Faut dire qu'il était pas loin de deux heures de l'aprèm' et qu'il était déjà grand temps pour l'apéro et limite d'être trop tard pour le casse-croûte. Donc il était temps, d'autant plus que malgré la clim y commençait à faire sacrément soif. Vous vous en souv'nez pas d'la chaleur qu'y faisait l'premier juillet ? Moi si ! Et ça a été pareil pendant dix jours, j'vous raconte pas les occasions d's'arrêter qu'ça a pu nous faire…
Dédé: M'man a bu d'la flotte, Papy et moi du vin rouge, frais. Et on est r'partis. J'savais pas où on allait, c'était une surprise. Tout l'itinéraire m'a été caché, tout le long. C'est angoissant de faire un pèlerinage sans savoir quels Saints tu vas honorer. Vous pouvez pas savoir bande de mécréants vu que vous en avez jamais fait des pèlerinages. Mais moi, comme je m'doutais que Papy était en service commandé sur ordre de son pote le Bon Dieu, je savais qu'on en faisait un et je savais pas qui je devais prier pour qu'on arrive à bon port. J'vous jure qu'c'est angoissant quand Papy roule à fond la caisse comme s'il était sur le Highway Sixty One. Et à l'arrêt suivant j'ai compris qu'en fait il y était.
Dédé: Ouais ! L'arrêt suivant c'était à Nantes, le premier Juillet, dans un Zénith plein comme un œuf et aussi chaud qu's'il était juste sorti du cul d'la poule (l'œuf, pas le Zénith, pauvre bête). Et vous savez qui y avait au Zénith de Nantes le premier juillet de l'an de grâce 2010 ? J'vous l'donne en mille : BOB DYLAN ! Le monde est bien fait hein, vous trouvez pas ?
Dédé: Oh putain, quelle nuit. Il envoie le vieux, j'vous l'dis. Et ceux qui y étaient pas et ben il leur reste qu'à commencer à pleurer pasqu'y sont pas à la veille de le revoir Bob à Nantes à faire un concert Rock de chez Rock comme même Papy il en a pas vu beaucoup. Putain, il envoie le vieux (pas Papy, Bob) j'vous l'dis. Enfin, j'vous l'redis. Sur les coups de deux heures du mat' on a repris le Higway Sixty One après avoir bu un coup. J'avais laissé M'man et Papy dans un truc un peu chicos pour qu'y r'fassent le monde façon Hurricane et moi j'suis allé traîner mes guêtres dans un bar à putes sur les quais, y en a plein, un peu comme sur ceux d'Bordeaux (j'connais bien Bordeaux vu que M'man et P'pa y z'y ont habité mais j'connaissais pas Nantes) alors Papy y m'a expliqué après qu'c'est partout pareil sur tous les quais de tous les ports du monde, comme ça je s'rai pas dépaysé quand j'm'arrêterai encore dans un port.
Dédé: Putain (aucun rapport avec mon paragraphe précédent, allez pas croire) j'me rends compte que j'vous cause depuis plus de deux pages et qu'on en est à peine à la fin de la première soirée de mon Tour de France. Va peut-être falloir que j'vous l'fasse en feuilleton de l'été pasqu'à ce rythme là si j'vous dis tout on est parti pour un truc plus long qu'l'évangile selon Saint Luc (j'le sais, j'l'ai lu et j'vous garantis qu'ça fait pas cinquante page), alors même si ma vie est passionnante et qu'mon périple c'était un pèlerinage j'suis pas certain qu'vous arriviez jusqu'à la fin d'la dernière messe d'une seule traite. Bref, j'vais quand même essayer d'vous la faire brève, la fin du voyage.
Dédé: Deuxième jour : direction Le Sud. Ca va, c'est assez synthétique comme ça ? D'accord, j'vous donnerai qu'les noms des étapes importantes. Et ben justement, c'est déjà la première (faire plus rapide j'peux pas) : La Souterraine. Ca vous dit rien ? Normal, ça dit rien à personne, sauf à ceux qui y crèchent (vous remarquez quand même que je tiens toujours mon champ sémantique) et à ceux qui y vont exprès, on sait pas pourquoi pasque y a rien à y faire, sauf peut être y larguer une gonzesse chiante. Nous on y est allés exprès pasque Papy y voulait me montrer à quoi ressemble le trou du cul du monde. C'est une bonne raison vous m'direz mais vu qu'j'avais pas d'gonzesse à y larguer il aurait pu éviter l'détour. Ah si, il avait une autre raison, y a une très belle église romano-chose. J'ai pas très bien compris toutes les explications à Papy alors vous avez qu'à aller la voir vous-même ça vous f'ra une occasion d'aller à La Souterraine, et si des fois vous avez une gonzesse à larguer vous pouvez toujours l'emm'ner avec vous. Enfin, c'est vrai qu'elle est belle c't'église. Un conseil, si vous avez envie d'un croissant trouvez-en sur la route et vous arrêtez pas à la boulangerie en face de l'église y sont pas top.
Dédé: Là j'vous la fait courte et hop, nous v'là au chœur de la cathédrale de Rodez, pas la peine que j'vous donne le nom de tous les bistros où on s'est arrêtés avant d'y arriver ça vous retarderait si des fois vous voulez suivre mes p'tits cailloux blancs. Ah si quand même, on a bu un p'tit rouge frais (M'man un blanc moelleux) du Périgord sous la halle de Martel. Putain que c'est beau ! Mais allez pas le répéter j'voudrais pas être emmerdé par plus de touristes que c'qu'y en a d'jà la prochaine fois qu'j'irai boire un canon là-bas. Donc, le chœur d'la cathédrale de Rodez, vous imaginez pas comment y z'ont du trimer ceux qu'on construit ça. C'est tout en haut du patelin, et croyez moi le haut du patelin il est haut. Et les cailloux pour la cathédrale ils les ont pas trouvé sur place il a fallu qu'ils les grimpent jusque là, putain ça a du leur donner soif, pasque moi rien qu'de la regarder du bistro d'en face ça m'faisait d'la peine pour eux. En tout cas, y z'en ont chié mais y z'ont fait du bon boulot pasqu'elle est au top (au propre comme au figuré) c'te bâtisse. Bon, Rodez c'est pas un port alors Papy y m'a pas laissé le temps de trouver les bars à putes. C'est pas qu'y en a pas y m'a dit mais c'est que comme y a pas de port, y a pas de quais et qu'j'aurais peut-être mis un peu de temps à trouver alors comme on avait pas que ça à foutre j'ai avalé mon demi et on a repris la route.
Dédé: Direction le viaduc de Millau. Oh Putain ! Vous imaginez pas comment c'est impressionnant. Et là, même des mécréants comme vous j'suis sûr qu'vous pourriez invoquer la grandeur des choses humaines que seul un Dieu bien intentionné peut leur avoir mis en tête à ces connard d'humains pour qu'y pensent à faire des choses pareilles plutôt qu'à se foutre sur la gueule. Bon dans l'temps y faisaient des cathédrales (ouais, comme à Rodez, j'viens d'vous l'dire mais vous suivez pas) mais vu qu'y z'en font plus faut bien de temps en temps leur donner l'occasion d'exprimer un peu le côté divin de la créature de Dieu, et ben le viaduc de Millau c'est sûrement une de ces occasions. Oh putain que c'est beau ! Je sais j'me répète mais j'vous jure que j'le pense.
Dédé: Après ça c'est la traversée du désert. Le Larzac j'veux dire, j'vous en parle même pas pasque y a pas un bistro sur quarante bornes (le désert j'vous dis). Alors c'est vrai qu'c'est beau aussi mais les trucs beaux que j'peux pas admirer assis à une terrasse de bistro ça m'émeut moins qu'les cathédrales qu'ont le bon goût d'être toujours installées en face d'un troquet. Alors je passe sur le Larzac et Papy aussi, direction Saint-Guilhem-le-Désert. Bien amenée le nom du patelin vous trouvez pas ? Et pourquoi ce patelin ? Devinez. A cause de son abbaye bien sûr. Papy il est indécrottable. Y a pas une église, pas une cathédrale, pas un cloître, pas une abbaye, pas une basilique qu'y m'aura épargnées (même pas une mosquée, souv'nez vous d'mon voyage à Marrakech, il a fallu qu'y m'emmène à la Koutoubia). Enfin à Saint-Guilhem-le-Désert au moins c'est pas les bistrots qui manquent à côté d'l'abbaye. Heureusement pasque ça grimpe là aussi. J'vais arrêter d'vous dire que c'est beau mais putain qu'c'est beau !
Dédé: Puis après on est allé manger un casse-croûte chez un arabe à Lodève, c'est pas loin, à peine quarante bornes en arrière. J'vous jure Papy il en rate pas une. Faut vous dire que Lodève et Papy c'est une histoire d'amour qui remonte à une vingtaine d'années quand un jour, passant par Lodève on sait pas pourquoi pasqu'il y avait pas une fiancée il y a vu la plus belle expo sur de Vlaminck et Derain qu'on puisse imaginer y m'a dit. Moi j'imagine pas grand-chose question arts plastiques à part des culs et des nichons en première page de Play-Boy mais si Papy le dit j'le crois. Alors depuis à chaque fois qu'y passe dans le coin (en gros ça veut dire à moins de trois cents kilomètres) y faut qu'il s'arrête à Lodève. Et ben là devinez c'qu'y avait à Lodève, à part l'arabe pour le casse-croûte. Et d'une y avait une semaine touareg (ça s'invente pas) même que Papy il avait son chèche bleu, un peu comme s'il avait eu une prémonition, ou comme si l'bon Dieu lui avait causé à l'oreille, c'qui s'rait pas étonnant avec toutes les églises où y passe. Et de deux y avait une expo Gauguin. Non mais on s'demande comment un patelin plus p'tit qu'Barbès (si j'prends Barbès comme unité d'mesure c'est à cause du bistro arabe où on a cassé la croûte et pour pas vous embrouiller) peut organiser des expos pareilles alors que l'patelin à Papy qu'est bien plus gros qu'ça il est incapable de présenter un truc qui r'semble à quelque chose. Papy il a son idée sur la question mais pour pas avoir plus d'ennuis qu'il en a avec les responsables de la "culture" de son patelin y m'dit de pas vous l'dire… Et vu comment y m'en parle des cadavres en question j'me dis aussi qu'tout compte fait ça vaut mieux que j'vous l'répète pas…
Dédé: Je passe sur nos péripéties embouteillées entre Lodève et Saint-Rémy-de-Provence, vous vous emmerderiez autant qu'nous, et j'vous dépose directement aux Baux (de Provence ! bande de nazes). Encore un truc que c'est pas la peine que j'vous dise que c'est beau puisque c'est écrit dessus, même si c'est pas écrit pareil. Ca dit bien c'que ça veut dire. Bref, un tour des Baux ça vaut l'détour, mais j'vous préviens faut y aller à pied et ça grimpe. Commencez pas à râler, y a des bistrots.
Dédé: Changement de décor pasque là j'vais vous parler de Chicago. Enfin, du petit Chicago, on était en bagnole j'vous rappelle alors pas question de traverser l'Atlantique. Le petit Chicago c'est un truc plus p'tit qu'Barbès mais à part ça c'est pareil. J'étais comme un poisson dans l'eau. Mais là vu que c'est des arabes que j'connais pas et qu'ont un drôle d'accent Papy y m'a demandé de fermer ma gueule si j'voulais pas y laisser mes couilles, et les siennes avec. Ouais c'est un morceau du patelin à la mamy de M'man, ou à la maman de Papy comme vous voudrez, y paraît qu'c'est pareil. Toulon y s'appelle son patelin. Putain qu'c'est moche. Heureusement qu'c'est un port. Et ça c'est une leçon qu'j'ai retenue celle sur les ports. Qui dit port dit quais et qui dit quais dit bars à putes. Ben à Toulon c'est marrant mais justement c'est pas pareil, les bars à putes y en a pas un sur les quais, y sont tous dans le p'tit Chicago. Là où il faut bien fermer sa gueule. Remarquez qu'en y allant j'ai bien compris qu'y valait mieux que j'la ferme pasque ça respire pas vraiment la gaudriole et l'humour, même pas l'humour arabe. Pourtant c'est pas les occasions qui leur manqueraient de se fendre la gueule entre eux et mes potes de Barbès mais on dirait qu'y z'ont oublié de rire. Peut-être à cause des taudis où on les fait vivre les arabes dans l'p'tit Chicago (j'vous jure qu'à vue d'nez c'est pire qu'à la Goutte d'Or) qu'est pourtant pas bien loin d'la mairie du patelin. C'est marrant (enfin ç'est moi qu'ça fait marrer, pas eux j'crois) comme c'est vachement plus chicos autour d'la mairie qu'est pourtant à peine deux pâtés d'maisons plus loin. A part ça y a quand même des bistrots sympa. Pourvu qu'on ferme sa gueule !
Dédé: Enfin si vous y allez dans l'petit Chicago soyez prudent quand même pasque même si c'est plus vraiment un coupe-gorge comme dans l'temps y m'a dit Papy il vaut mieux rien dire et surtout pas discuter les prix des consos au bar, dans les bars à putes en particulier. Mais ça craint rien pour vous vu qu'vous y allez jamais dans les bars à putes. Moi ces endroits là c'est un peu comme les églises pour Papy, quand j'en vois un faut qu'j'entre dedans. Des fois ça fait drôle pasque les gonzesses c'est pas vraiment des saintes et c'qu'y est dans les verres c'est pas de l'eau bénite non plus. Mais l'ambiance est pas la même non plus. C'est différent de c'que vous connaissez, une autre forme de tourisme, , avec des adresses du genre de celles qu'on trouve pas dans le guide du routard. Si vous voulez un guide vous pourrez toujours m'appeler mais j'vous préviens la visite des rades mal famés ça coûte plus cher qu'un tour de petit train traîne cons autour de la rade de Toulon. Faudra vous y faire.
Dédé: Bon, même les coins les plus moches y faut bien finir par les quitter. A propos, on est passés par Decazeville, Papy y m'avait dit que c'était le summum façon misère apparente, j'ai été vachement déçu. Même la misère on nous la cache derrière des vitrines maintenant. Si j'vous jure, à Decazeville pour pas qu'on la voit la misère (et pourtant d'après Papy c'était un vrai musée dans l'temps, avec ses friches industrielles, ses corons, ses cheminées d'usines, ses fumées malsaines, ses arbres gris de poussières…) y z'ont fait un mur de verre et de planches tout le long d'la route qui la traverse. Si c'est pas malheureux.
Dédé: Donc on a quitté Toulon, la mamy de M'man et la maman de Papy par la même occasion. Et on est remonté sur Paname. Mais attention pas n'importe comment. Ouais, Papy m'avait réservé une surprise. ON S'EST ARRETES à Saint-Pourçain-sur-Sioule ! Rien que pour moi. Bon, c'est vrai qu'des coins à jaja on en a traversés un paquet et on a pas manqué d's'y arrêter pour boire un canon. Mais Saint-Pourçain-sur-Sioule c'est pas pareil. J'suis un peu comme l'ambassadeur plénipotentiaire pour le monde entier et sa banlieue au pinard de Saint-Pourçain vu qu'c'est moi qu'ai annoncé au monde entier et à sa banlieue justement, et en avant-première, qu'il avait été classé en AOC puisque j'savais qu'Papy il l'aimait bien ce vin là et que j'le suivais de près. Ouais, on s'est arrêtés, on a cassé la croûte et on a bu un canon. On en a profité pour en ramener une caisse aussi. Il en reste un peu chez M'man à Paname…
Dédé: Putain y m'a gâté Papy. Eglises, bars à putes et jaja à tous les étages. J'crois qu'le Bon Dieu qui lui cause à l'oreille y m'a à la bonne pour lui rappeler le cadeau qu'y m'devait. Putain, quel cadeau y m'a fait ! Ca c'est des chouettes vacances.
Dédé: Houla, j'ai failli oublier le principal question Tour de France. On a grimpé le Ventoux sur la route du retour. Vous imaginez, faire le Ventoux par la face Sud, en plein pendant qu'des mecs à vélo suent sang et eaux sur les routes devant dix millions de connards qu'attendent qu'on leur jette des casquettes ridicules le long des routes du Tour de France, pour un grimpeur comme moi (même si j'ai plus grimpé des gonzesses que des cols) c'est un peu comme aller à la Mecque pour mes potes de Barbès. Quand j'vous disais qu'mon périple c'était un pèlerinage.
Dédé: Alors, El Hadj Dédé c'est pas usurpé, croyez moi.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.
Dédé: El Hadj Dédé.
Dédé: Putain, j'sais pas c'que j'ai fait au bon Dieu mais faut que j'vous dise qu'y m'a sacrément gâté depuis l'début du mois. Au passage j'espère quand même que vous avez remarqué la haute tenue du champ sémantique. Profitez-en pasque j'vous promets pas d'le tenir de façon aussi canonique jusqu'à la fin. Et venez pas m'dire après coup si des fois il m'arrivait de m'égarer hors des sentiers battus de mon apostolat que j'vous aurais pas prévenus.
Dédé: Y faut que j'vous raconte. Vous allez être jalouses les gonzesses. Mais pleurez pas d'avance, les mecs vont aussi avoir de quoi verser des larmes pasque des trucs comme ça y a qu'à moi qu'ça peut arriver. Laissez-leur le temps de capter et d'vous accompagner dans vos mouillements d'mouchoirs et raclures de fond de nez. Donc j'ai été gâté par le Bon Dieu. Bon d'accord, c'est vrai qu'c'est surtout par Papy, mais comme le Bon Dieu il est pote avec Papy j'suis sûr qu'il lui en a touché un mot du genre : "Gérard, tu devrais tenir la promesse que t'a faite à Dédé il y a plus de deux ans et l'emmener faire un Tour de France".
Dédé: Alors quand il y a deux s'maines Papy m'a dit d'faire ma valise pasqu'on s'barrait pour quelques jours avec M'man pour faire le Tour de France j'y ai répondu du tac au tac qu'j'avais que mes couilles à pas oublier et qu'j'les avais sur moi alors qu'on pouvait partir tout d'suite. C'était le premier juillet j'me souviens. Y m'a dit "banco !". Banco c'est un mot que j'connais bien, rapport à ma fréquentation assidue des cazingues et des tables de poker plus ou moins clandestines alors j'ai compris qu'ça voulait dire qu'on partait tout d'suite.
Dédé: Ca a fait ni une ni deux, on a pris la bagnole, direction la gare. Là j'me suis dit que quand même ça commençait mal pasque le Tour de France en train c'est pas un truc du genre à me réjouir, des fois qu'on reste en rade à Saincaize à deux heures du mat' sans un troquet à la ronde comme c'est arrivé à Papy une fois y a quarante ans et qu'il en parle toujours (c'est son côté anti syndicaliste je crois, faut dire que la CGT cheminote elle l'a pas épargné, les autres voyageurs non plus d'ailleurs, vous pourrez en causer à M'man si vous la voyez un jour) c'est un coup à gâcher un peu les vacances. Mais non, le passage en gare c'était juste pour récupérer M'man qu'arrivait de Paname (ouais moi j'y étais déjà depuis deux mois chez Papy, y craignait pas d'm'oublier) pour faire le Tour de France que Papy y m'avait promis y a deux ans. Comment ça vous saviez pas qu'y m'l'avait promis. Putain, et d'un j'viens d'vous l'dire et de deux j'vous l'avais déjà dit y a deux ans dans une chronicle su'l'Tour de France. C'est même à c'moment là et à propos du Tour de France qu'il avait eu l'idée d'm'en faire faire un. Même que j'craignais un peu d'm'y faire chier. Pasque moi les églises c'est pas trop mon truc alors que lui, ben si. Suivez un peu bordel, j'voudrais pas avoir à vous ramener toujours deux paragraphes ou deux ans en arrière pasque sinon ma chronicle elle va jamais finir et vous s'rez vieux comme Mathusalem avant de savoir comment j'ai gagné mon auréole œcuménique (non, pas ta mère). Vous avez r'marqué comment j'ai réussi en un temps deux mouvements (ouais j'suis un rapide) à ramener le propos dans le champ sémantique dont il était question au début alors que vous étiez déjà égarés entre les paris foireux et les grèves de la SNCF et que vous saviez déjà plus où on allait.
Dédé: Remarquez bien qu'vous l'savez toujours pas où on va puisque j'vous l'ai pas encore dit où on était allés. Essayez pas d'm'enfumer. J'suis prêt à parier qu'y en a pas un (ou une, mais là je risque pas grand-chose à mettre un gros billet sur la table) qui peut m'dire où on est allés, ni même me dire le nom d'un seul bistro où on a bu un canon. Si ? Y en a un (ou une) qui veut mettre un billet sur la table ? Allez-y, chiche ! Non, j'en étais sûr, vu qu'vous savez pas puisque j'vous l'ai pas dit. D'ailleurs j'hésite encore à vous l'dire pour pas risquer d'vous voir sur ma route des fois qu'y r'viendrait à l'idée d'Papy d'm'en faire faire un autre de Tour de France. Remarquez que vu comment il la connaît la France j'crains pas d'repasser deux fois dans l'même bistro (à moins qu'y en ait un qu'il aime particulièrement…) en m' baladant avec lui en dehors d'son patelin ou de Paname. Quoiqu'y vaut mieux que j'prenne pas un pari là-dessus, c'est un nostalgo-romantique Papy, les trucs qu'il aime (même les clandés) y faut toujours qu'il y r'vienne alors y s'rait bien capable de m'faire repasser deux fois au même endroit.
Dédé: Bon je cause et j'm'aperçois que j'vous ai encore rien dit. Mais c'est de votre faute, vous faites rien qu'à pas suivre et faut toujours que j'vous remette les idées en place avant de pouvoir commencer.
Dédé: Donc on en était restés au premier juillet devant la gare. Et c'est là que tout a commencé. On a récupéré M'man en sueur à la sortie de son train alors Papy il l'a mise dans la bagnole et il a foutu la clim à fond. Et la zique aussi, c'était Dylan. De toutes façons avec eux deux en bagnole pour pas entendre Dylan faut être sourd ou qu'l'autoradio soit en panne alors ça m'a pas vraiment surpris. Et nous voilà partis. On avait encore pas trop roulé, à peine trois quarts d'heure après, qu'on s'arrêtait dans un patelin pour l'apéro et un petit casse-croûte. Faut dire qu'il était pas loin de deux heures de l'aprèm' et qu'il était déjà grand temps pour l'apéro et limite d'être trop tard pour le casse-croûte. Donc il était temps, d'autant plus que malgré la clim y commençait à faire sacrément soif. Vous vous en souv'nez pas d'la chaleur qu'y faisait l'premier juillet ? Moi si ! Et ça a été pareil pendant dix jours, j'vous raconte pas les occasions d's'arrêter qu'ça a pu nous faire…
Dédé: M'man a bu d'la flotte, Papy et moi du vin rouge, frais. Et on est r'partis. J'savais pas où on allait, c'était une surprise. Tout l'itinéraire m'a été caché, tout le long. C'est angoissant de faire un pèlerinage sans savoir quels Saints tu vas honorer. Vous pouvez pas savoir bande de mécréants vu que vous en avez jamais fait des pèlerinages. Mais moi, comme je m'doutais que Papy était en service commandé sur ordre de son pote le Bon Dieu, je savais qu'on en faisait un et je savais pas qui je devais prier pour qu'on arrive à bon port. J'vous jure qu'c'est angoissant quand Papy roule à fond la caisse comme s'il était sur le Highway Sixty One. Et à l'arrêt suivant j'ai compris qu'en fait il y était.
Dédé: Ouais ! L'arrêt suivant c'était à Nantes, le premier Juillet, dans un Zénith plein comme un œuf et aussi chaud qu's'il était juste sorti du cul d'la poule (l'œuf, pas le Zénith, pauvre bête). Et vous savez qui y avait au Zénith de Nantes le premier juillet de l'an de grâce 2010 ? J'vous l'donne en mille : BOB DYLAN ! Le monde est bien fait hein, vous trouvez pas ?
Dédé: Oh putain, quelle nuit. Il envoie le vieux, j'vous l'dis. Et ceux qui y étaient pas et ben il leur reste qu'à commencer à pleurer pasqu'y sont pas à la veille de le revoir Bob à Nantes à faire un concert Rock de chez Rock comme même Papy il en a pas vu beaucoup. Putain, il envoie le vieux (pas Papy, Bob) j'vous l'dis. Enfin, j'vous l'redis. Sur les coups de deux heures du mat' on a repris le Higway Sixty One après avoir bu un coup. J'avais laissé M'man et Papy dans un truc un peu chicos pour qu'y r'fassent le monde façon Hurricane et moi j'suis allé traîner mes guêtres dans un bar à putes sur les quais, y en a plein, un peu comme sur ceux d'Bordeaux (j'connais bien Bordeaux vu que M'man et P'pa y z'y ont habité mais j'connaissais pas Nantes) alors Papy y m'a expliqué après qu'c'est partout pareil sur tous les quais de tous les ports du monde, comme ça je s'rai pas dépaysé quand j'm'arrêterai encore dans un port.
Dédé: Putain (aucun rapport avec mon paragraphe précédent, allez pas croire) j'me rends compte que j'vous cause depuis plus de deux pages et qu'on en est à peine à la fin de la première soirée de mon Tour de France. Va peut-être falloir que j'vous l'fasse en feuilleton de l'été pasqu'à ce rythme là si j'vous dis tout on est parti pour un truc plus long qu'l'évangile selon Saint Luc (j'le sais, j'l'ai lu et j'vous garantis qu'ça fait pas cinquante page), alors même si ma vie est passionnante et qu'mon périple c'était un pèlerinage j'suis pas certain qu'vous arriviez jusqu'à la fin d'la dernière messe d'une seule traite. Bref, j'vais quand même essayer d'vous la faire brève, la fin du voyage.
Dédé: Deuxième jour : direction Le Sud. Ca va, c'est assez synthétique comme ça ? D'accord, j'vous donnerai qu'les noms des étapes importantes. Et ben justement, c'est déjà la première (faire plus rapide j'peux pas) : La Souterraine. Ca vous dit rien ? Normal, ça dit rien à personne, sauf à ceux qui y crèchent (vous remarquez quand même que je tiens toujours mon champ sémantique) et à ceux qui y vont exprès, on sait pas pourquoi pasque y a rien à y faire, sauf peut être y larguer une gonzesse chiante. Nous on y est allés exprès pasque Papy y voulait me montrer à quoi ressemble le trou du cul du monde. C'est une bonne raison vous m'direz mais vu qu'j'avais pas d'gonzesse à y larguer il aurait pu éviter l'détour. Ah si, il avait une autre raison, y a une très belle église romano-chose. J'ai pas très bien compris toutes les explications à Papy alors vous avez qu'à aller la voir vous-même ça vous f'ra une occasion d'aller à La Souterraine, et si des fois vous avez une gonzesse à larguer vous pouvez toujours l'emm'ner avec vous. Enfin, c'est vrai qu'elle est belle c't'église. Un conseil, si vous avez envie d'un croissant trouvez-en sur la route et vous arrêtez pas à la boulangerie en face de l'église y sont pas top.
Dédé: Là j'vous la fait courte et hop, nous v'là au chœur de la cathédrale de Rodez, pas la peine que j'vous donne le nom de tous les bistros où on s'est arrêtés avant d'y arriver ça vous retarderait si des fois vous voulez suivre mes p'tits cailloux blancs. Ah si quand même, on a bu un p'tit rouge frais (M'man un blanc moelleux) du Périgord sous la halle de Martel. Putain que c'est beau ! Mais allez pas le répéter j'voudrais pas être emmerdé par plus de touristes que c'qu'y en a d'jà la prochaine fois qu'j'irai boire un canon là-bas. Donc, le chœur d'la cathédrale de Rodez, vous imaginez pas comment y z'ont du trimer ceux qu'on construit ça. C'est tout en haut du patelin, et croyez moi le haut du patelin il est haut. Et les cailloux pour la cathédrale ils les ont pas trouvé sur place il a fallu qu'ils les grimpent jusque là, putain ça a du leur donner soif, pasque moi rien qu'de la regarder du bistro d'en face ça m'faisait d'la peine pour eux. En tout cas, y z'en ont chié mais y z'ont fait du bon boulot pasqu'elle est au top (au propre comme au figuré) c'te bâtisse. Bon, Rodez c'est pas un port alors Papy y m'a pas laissé le temps de trouver les bars à putes. C'est pas qu'y en a pas y m'a dit mais c'est que comme y a pas de port, y a pas de quais et qu'j'aurais peut-être mis un peu de temps à trouver alors comme on avait pas que ça à foutre j'ai avalé mon demi et on a repris la route.
Dédé: Direction le viaduc de Millau. Oh Putain ! Vous imaginez pas comment c'est impressionnant. Et là, même des mécréants comme vous j'suis sûr qu'vous pourriez invoquer la grandeur des choses humaines que seul un Dieu bien intentionné peut leur avoir mis en tête à ces connard d'humains pour qu'y pensent à faire des choses pareilles plutôt qu'à se foutre sur la gueule. Bon dans l'temps y faisaient des cathédrales (ouais, comme à Rodez, j'viens d'vous l'dire mais vous suivez pas) mais vu qu'y z'en font plus faut bien de temps en temps leur donner l'occasion d'exprimer un peu le côté divin de la créature de Dieu, et ben le viaduc de Millau c'est sûrement une de ces occasions. Oh putain que c'est beau ! Je sais j'me répète mais j'vous jure que j'le pense.
Dédé: Après ça c'est la traversée du désert. Le Larzac j'veux dire, j'vous en parle même pas pasque y a pas un bistro sur quarante bornes (le désert j'vous dis). Alors c'est vrai qu'c'est beau aussi mais les trucs beaux que j'peux pas admirer assis à une terrasse de bistro ça m'émeut moins qu'les cathédrales qu'ont le bon goût d'être toujours installées en face d'un troquet. Alors je passe sur le Larzac et Papy aussi, direction Saint-Guilhem-le-Désert. Bien amenée le nom du patelin vous trouvez pas ? Et pourquoi ce patelin ? Devinez. A cause de son abbaye bien sûr. Papy il est indécrottable. Y a pas une église, pas une cathédrale, pas un cloître, pas une abbaye, pas une basilique qu'y m'aura épargnées (même pas une mosquée, souv'nez vous d'mon voyage à Marrakech, il a fallu qu'y m'emmène à la Koutoubia). Enfin à Saint-Guilhem-le-Désert au moins c'est pas les bistrots qui manquent à côté d'l'abbaye. Heureusement pasque ça grimpe là aussi. J'vais arrêter d'vous dire que c'est beau mais putain qu'c'est beau !
Dédé: Puis après on est allé manger un casse-croûte chez un arabe à Lodève, c'est pas loin, à peine quarante bornes en arrière. J'vous jure Papy il en rate pas une. Faut vous dire que Lodève et Papy c'est une histoire d'amour qui remonte à une vingtaine d'années quand un jour, passant par Lodève on sait pas pourquoi pasqu'il y avait pas une fiancée il y a vu la plus belle expo sur de Vlaminck et Derain qu'on puisse imaginer y m'a dit. Moi j'imagine pas grand-chose question arts plastiques à part des culs et des nichons en première page de Play-Boy mais si Papy le dit j'le crois. Alors depuis à chaque fois qu'y passe dans le coin (en gros ça veut dire à moins de trois cents kilomètres) y faut qu'il s'arrête à Lodève. Et ben là devinez c'qu'y avait à Lodève, à part l'arabe pour le casse-croûte. Et d'une y avait une semaine touareg (ça s'invente pas) même que Papy il avait son chèche bleu, un peu comme s'il avait eu une prémonition, ou comme si l'bon Dieu lui avait causé à l'oreille, c'qui s'rait pas étonnant avec toutes les églises où y passe. Et de deux y avait une expo Gauguin. Non mais on s'demande comment un patelin plus p'tit qu'Barbès (si j'prends Barbès comme unité d'mesure c'est à cause du bistro arabe où on a cassé la croûte et pour pas vous embrouiller) peut organiser des expos pareilles alors que l'patelin à Papy qu'est bien plus gros qu'ça il est incapable de présenter un truc qui r'semble à quelque chose. Papy il a son idée sur la question mais pour pas avoir plus d'ennuis qu'il en a avec les responsables de la "culture" de son patelin y m'dit de pas vous l'dire… Et vu comment y m'en parle des cadavres en question j'me dis aussi qu'tout compte fait ça vaut mieux que j'vous l'répète pas…
Dédé: Je passe sur nos péripéties embouteillées entre Lodève et Saint-Rémy-de-Provence, vous vous emmerderiez autant qu'nous, et j'vous dépose directement aux Baux (de Provence ! bande de nazes). Encore un truc que c'est pas la peine que j'vous dise que c'est beau puisque c'est écrit dessus, même si c'est pas écrit pareil. Ca dit bien c'que ça veut dire. Bref, un tour des Baux ça vaut l'détour, mais j'vous préviens faut y aller à pied et ça grimpe. Commencez pas à râler, y a des bistrots.
Dédé: Changement de décor pasque là j'vais vous parler de Chicago. Enfin, du petit Chicago, on était en bagnole j'vous rappelle alors pas question de traverser l'Atlantique. Le petit Chicago c'est un truc plus p'tit qu'Barbès mais à part ça c'est pareil. J'étais comme un poisson dans l'eau. Mais là vu que c'est des arabes que j'connais pas et qu'ont un drôle d'accent Papy y m'a demandé de fermer ma gueule si j'voulais pas y laisser mes couilles, et les siennes avec. Ouais c'est un morceau du patelin à la mamy de M'man, ou à la maman de Papy comme vous voudrez, y paraît qu'c'est pareil. Toulon y s'appelle son patelin. Putain qu'c'est moche. Heureusement qu'c'est un port. Et ça c'est une leçon qu'j'ai retenue celle sur les ports. Qui dit port dit quais et qui dit quais dit bars à putes. Ben à Toulon c'est marrant mais justement c'est pas pareil, les bars à putes y en a pas un sur les quais, y sont tous dans le p'tit Chicago. Là où il faut bien fermer sa gueule. Remarquez qu'en y allant j'ai bien compris qu'y valait mieux que j'la ferme pasque ça respire pas vraiment la gaudriole et l'humour, même pas l'humour arabe. Pourtant c'est pas les occasions qui leur manqueraient de se fendre la gueule entre eux et mes potes de Barbès mais on dirait qu'y z'ont oublié de rire. Peut-être à cause des taudis où on les fait vivre les arabes dans l'p'tit Chicago (j'vous jure qu'à vue d'nez c'est pire qu'à la Goutte d'Or) qu'est pourtant pas bien loin d'la mairie du patelin. C'est marrant (enfin ç'est moi qu'ça fait marrer, pas eux j'crois) comme c'est vachement plus chicos autour d'la mairie qu'est pourtant à peine deux pâtés d'maisons plus loin. A part ça y a quand même des bistrots sympa. Pourvu qu'on ferme sa gueule !
Dédé: Enfin si vous y allez dans l'petit Chicago soyez prudent quand même pasque même si c'est plus vraiment un coupe-gorge comme dans l'temps y m'a dit Papy il vaut mieux rien dire et surtout pas discuter les prix des consos au bar, dans les bars à putes en particulier. Mais ça craint rien pour vous vu qu'vous y allez jamais dans les bars à putes. Moi ces endroits là c'est un peu comme les églises pour Papy, quand j'en vois un faut qu'j'entre dedans. Des fois ça fait drôle pasque les gonzesses c'est pas vraiment des saintes et c'qu'y est dans les verres c'est pas de l'eau bénite non plus. Mais l'ambiance est pas la même non plus. C'est différent de c'que vous connaissez, une autre forme de tourisme, , avec des adresses du genre de celles qu'on trouve pas dans le guide du routard. Si vous voulez un guide vous pourrez toujours m'appeler mais j'vous préviens la visite des rades mal famés ça coûte plus cher qu'un tour de petit train traîne cons autour de la rade de Toulon. Faudra vous y faire.
Dédé: Bon, même les coins les plus moches y faut bien finir par les quitter. A propos, on est passés par Decazeville, Papy y m'avait dit que c'était le summum façon misère apparente, j'ai été vachement déçu. Même la misère on nous la cache derrière des vitrines maintenant. Si j'vous jure, à Decazeville pour pas qu'on la voit la misère (et pourtant d'après Papy c'était un vrai musée dans l'temps, avec ses friches industrielles, ses corons, ses cheminées d'usines, ses fumées malsaines, ses arbres gris de poussières…) y z'ont fait un mur de verre et de planches tout le long d'la route qui la traverse. Si c'est pas malheureux.
Dédé: Donc on a quitté Toulon, la mamy de M'man et la maman de Papy par la même occasion. Et on est remonté sur Paname. Mais attention pas n'importe comment. Ouais, Papy m'avait réservé une surprise. ON S'EST ARRETES à Saint-Pourçain-sur-Sioule ! Rien que pour moi. Bon, c'est vrai qu'des coins à jaja on en a traversés un paquet et on a pas manqué d's'y arrêter pour boire un canon. Mais Saint-Pourçain-sur-Sioule c'est pas pareil. J'suis un peu comme l'ambassadeur plénipotentiaire pour le monde entier et sa banlieue au pinard de Saint-Pourçain vu qu'c'est moi qu'ai annoncé au monde entier et à sa banlieue justement, et en avant-première, qu'il avait été classé en AOC puisque j'savais qu'Papy il l'aimait bien ce vin là et que j'le suivais de près. Ouais, on s'est arrêtés, on a cassé la croûte et on a bu un canon. On en a profité pour en ramener une caisse aussi. Il en reste un peu chez M'man à Paname…
Dédé: Putain y m'a gâté Papy. Eglises, bars à putes et jaja à tous les étages. J'crois qu'le Bon Dieu qui lui cause à l'oreille y m'a à la bonne pour lui rappeler le cadeau qu'y m'devait. Putain, quel cadeau y m'a fait ! Ca c'est des chouettes vacances.
Dédé: Houla, j'ai failli oublier le principal question Tour de France. On a grimpé le Ventoux sur la route du retour. Vous imaginez, faire le Ventoux par la face Sud, en plein pendant qu'des mecs à vélo suent sang et eaux sur les routes devant dix millions de connards qu'attendent qu'on leur jette des casquettes ridicules le long des routes du Tour de France, pour un grimpeur comme moi (même si j'ai plus grimpé des gonzesses que des cols) c'est un peu comme aller à la Mecque pour mes potes de Barbès. Quand j'vous disais qu'mon périple c'était un pèlerinage.
Dédé: Alors, El Hadj Dédé c'est pas usurpé, croyez moi.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
_________________
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Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
purée Dédé, t'es allé à Toulon et t'es même pas venu me voir ???
alors la !
je vais t'en vouloir à vie!
alors la !
je vais t'en vouloir à vie!
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LaLou
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Lalou je partage ton indignation ! Toulon, 1h30 de Nice.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
On se le rechopera dans un coin le Dédé ! pas vrai Ratoune?
et dis donc, et nous, c'est quand qu'on s'en boit un sur la Prom???
et dis donc, et nous, c'est quand qu'on s'en boit un sur la Prom???
_________________
LaLou
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Un bon Dédé version road-movie, j'ai plus qu'à coucher ça sur une guitare.
Z.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Et moi non plus, il est pas venu me voir, je lui aurais filé un panier de légumes........on n'est juste à côté...bon! ok pas très loin je veux dire ( 1445kms) c'est quoi ça...?
Heureusement, j'ai lu et passé un bon moment
Sylvie
Heureusement, j'ai lu et passé un bon moment
Sylvie
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Entre un détour de 300 km dans le sud pour aller voir Gauguin et un de 1445 km vers le nord pour devoir biner le jardin il y a de la marge tout de même. Quoi que j'aime bien les estaminets, ce qui peut-être une bonne raison pour un détournement. On ne sait jamais.
Nilo, pirate de la route.
Nilo, pirate de la route.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Vous êtes gentilles les filles mais c'est pas moi qui conduisais.
Et Papy quand y pélerine c'est même pas la peine d'essayer d'lui faire prendre une autre route que celle qu'il a dans la tête.
Mais putain, j'vous l'dis on a fait un beau voyage. Et puis on a bien picolé aussi. Et pas que'de l'eau bénite.
Dédé.
Et Papy quand y pélerine c'est même pas la peine d'essayer d'lui faire prendre une autre route que celle qu'il a dans la tête.
Mais putain, j'vous l'dis on a fait un beau voyage. Et puis on a bien picolé aussi. Et pas que'de l'eau bénite.
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Bon, j'ai des pendules à remettre à leur place :
- Si on regarde bien les infox à la téloche, c'est GRENOBLE et pas Toulon qui est le petit Chicago, en ce moment, et j'ai encore des cousins à la cité, demande à RATOUNE, Dédé !
Mess', grenobloise et fière de l'être
Oh, j'ai pas fini :
- Pour Bob Dylan, j'ai pas bien compris, (et je suis chatouilleuse le concernant) si Dédé il aime ou si il aime pas : ça doit être parce que la phrase est trop bien écrite, je pense. Donc je voudrais des éclaircies, si c'est pas trop.
Bon, à part ça, j'ai passé un bon moment.
Mess line
- Si on regarde bien les infox à la téloche, c'est GRENOBLE et pas Toulon qui est le petit Chicago, en ce moment, et j'ai encore des cousins à la cité, demande à RATOUNE, Dédé !
Mess', grenobloise et fière de l'être
Oh, j'ai pas fini :
- Pour Bob Dylan, j'ai pas bien compris, (et je suis chatouilleuse le concernant) si Dédé il aime ou si il aime pas : ça doit être parce que la phrase est trop bien écrite, je pense. Donc je voudrais des éclaircies, si c'est pas trop.
Bon, à part ça, j'ai passé un bon moment.
Mess line
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Ce qu'il y a Mess c'est que les toulonnais appellent vraiment et depuis longtemps le quartier en question " le petit chicago"... ^^
La villeneuve, je connais aussi !
A choisir, je prefere les ruelles sombres de Toulon je pense que les tours sans âmes de la Villeneuve grenobloise...
La villeneuve, je connais aussi !
A choisir, je prefere les ruelles sombres de Toulon je pense que les tours sans âmes de la Villeneuve grenobloise...
_________________
LaLou
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Ta bouche, Lalou ! La Villeneuve, c'est trop chez moi Y'a une piscine gratos pleine de microbes, d'une belle couleur glauque, à faire rêver
Mais avant, car il y a un avant, c'était un terrain vague, gitans compris, que je traversais tous les jours pour aller au CES olympique. A pied. Même que De Gaulle soi même et en personne il est venu pour les Jeux olympiques. Je l'avais écrit à mon papa, des fois qu'il soit pas au courant, comme il était en déplacement.
Alors les tours de la Villeneuve elles ont eu name, d'autant plus que j'allais, avec ma copine préférée, pendant la récré, donner à manger à la chèvre des gitans. Pauvre d'elle, elle avait baffré toute l'herbe dans le rond que sa laisse lui laissait le loisir de. Je laisse les matheux faire les calculs.
Et puis, car il y a un et puits, j'ai fréquenté l'ancienne patinoire de Grenoble, et je te jure que c'était chaud bouillant. Sans vouloir me faire enfler les chevilles, j'étais assez douée, patinant parlant, et les "bruleurs de loup" ils me trouvaient bonne... je comprenais à moitié.
Pour en revenir à nos michouis, j'en ai mangé des bons à la Villeneuve, alors pas touche. Et les invités s'appelaient, entre autres, Cartouche. Partouche, je veux dire.
Bon, rien à voir avec le truc de Dédé. Mais quoi ? la machine à remonter le temps est remontée, il avait qu'à pas.
Ma copine du collège olympique, elle s'appelait Jocelyne, et le chef des surveillants, il nous avait tout tsuite cataloguées comme des jumelles, vu notr an d'avance(j'ai arrivé à le placer), nos yeux marrons et nos cheveux bruns coupés pareils.
Ché bien que ça intéresse personne, tout c'que j'dicave, mais j'avais envie de le dire. Chu libre, non ?
Mess line, ché qui verra
Mais avant, car il y a un avant, c'était un terrain vague, gitans compris, que je traversais tous les jours pour aller au CES olympique. A pied. Même que De Gaulle soi même et en personne il est venu pour les Jeux olympiques. Je l'avais écrit à mon papa, des fois qu'il soit pas au courant, comme il était en déplacement.
Alors les tours de la Villeneuve elles ont eu name, d'autant plus que j'allais, avec ma copine préférée, pendant la récré, donner à manger à la chèvre des gitans. Pauvre d'elle, elle avait baffré toute l'herbe dans le rond que sa laisse lui laissait le loisir de. Je laisse les matheux faire les calculs.
Et puis, car il y a un et puits, j'ai fréquenté l'ancienne patinoire de Grenoble, et je te jure que c'était chaud bouillant. Sans vouloir me faire enfler les chevilles, j'étais assez douée, patinant parlant, et les "bruleurs de loup" ils me trouvaient bonne... je comprenais à moitié.
Pour en revenir à nos michouis, j'en ai mangé des bons à la Villeneuve, alors pas touche. Et les invités s'appelaient, entre autres, Cartouche. Partouche, je veux dire.
Bon, rien à voir avec le truc de Dédé. Mais quoi ? la machine à remonter le temps est remontée, il avait qu'à pas.
Ma copine du collège olympique, elle s'appelait Jocelyne, et le chef des surveillants, il nous avait tout tsuite cataloguées comme des jumelles, vu notr an d'avance(j'ai arrivé à le placer), nos yeux marrons et nos cheveux bruns coupés pareils.
Ché bien que ça intéresse personne, tout c'que j'dicave, mais j'avais envie de le dire. Chu libre, non ?
Mess line, ché qui verra
Messaline- MacadAccro
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Localisation : Dans une étagère
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
Elle a raison Lalou, Le P'tit Chicago c'est vraiment à Toulon. J'vous enfume souvent mais j'suis pas un menteur.
Et puis les apprentis bandits d'ta Villeneuve c'est un peu des voleurs de poule comparés aux vrais bandits du patelin à la maman de Papy.
Disons qu'c'est à peine de la racaille mal élevée, des p'tits voyous de rien qui s'prennent tous pour le capo di tutti capi. Y z'oublient qu'pour ça faut en avoir dans la tronche et ceux là j'crois bien qu'dans la tronche y z'ont rien, même pas d'la graine de couscous.
Dédé.
Et puis les apprentis bandits d'ta Villeneuve c'est un peu des voleurs de poule comparés aux vrais bandits du patelin à la maman de Papy.
Disons qu'c'est à peine de la racaille mal élevée, des p'tits voyous de rien qui s'prennent tous pour le capo di tutti capi. Y z'oublient qu'pour ça faut en avoir dans la tronche et ceux là j'crois bien qu'dans la tronche y z'ont rien, même pas d'la graine de couscous.
Dédé.
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Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
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Date d'inscription : 04/09/2009
Re: El Hadj Dédé. (Chronicle)
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quinzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
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Dédé- MacaDédé
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