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Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
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Le gardien du phare héron
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Le gardien du phare héron
J'ai égaré mon nom
Cherchant sur les côtés de l'histoire
un mouvement en haut, vers le silence
et part dessus les temps.
On peut déambuler dans un couloir obscure ou clair comme
l'eau reflétant les pattes du héron
ce gardien des rivières
comme mes yeux sont gardiens de mes larmes
Oser penser parfois
au travers du sourire de ma mère
les rides creusées par bien des chagrins
qui se taisent le jour
pour mieux hurler la nuit
J'ai égaré mon nom
Comme une dentelle qui se détache de mon corps sage et fougueux
juste à l' instant des seize ans
des années où la curiosité du sexe
tenace les rêves.
J'ai égaré mon nom
Sur le bord de mon lit
jouant à la sirène avec mon édredon
mes idées folles
et l'ivresse de croire au prince
Les soeurs prient à cet instant
et moi je ris
je crois à l'incroyable
Les dés sont jetés
ma vie est jetée
Mes angoisses prisonnières, là!
Et je cherche
je te cherche dans le labyrinthe tortueux de mes années passées.
Je crève mon coeur comme un ballon
j'explose et l'expose aux intempéries
au temps où je ris
je périe doucement.
J'ai égaré mon nom
Mon nom comme le chien sans collier
sans collier et sans nom
le sang est-il son nom?
Ma chair existe comme une valeur sans valeur
mais elle souffre ma chair
elle sait souffrir et s'offrir malgré moi.
Les pieds nus, je danse
je danse sur l'horizon pâle
le soleil n'étant plus un témoin
qui ferait voir le ventre de mon ombre.
L'ombre, elle, elle valse seule
comme unie à la lune
au clair des rimes sans fond
sans fer et sans pardon.
J'ai égaré mon nom
hier
par la passion, par la bêtise
par dessus les jardins où il fleure bon dormir
Je ne veux plus
je ne sais plus dormir, plaire
prier, croire.
Un désir
Celui de crier aux seins de glace qu'ils se réveillent enfin
palper l'homme
la terre et les draps que les rêves ont froissés
La musique, je l'entends
elle sort de tes doigts
de ton regard
elle aide
elle ivre
elle touche
et je jouis sur ses notes même noires.
Je pourrais penser à ton image
mage d'un jour
page d'un instant paire
et le père avec nous
sans perdre son nom
comme j'ai perdu le mien.
Tu vois comme tout est clair,
s'éclaire et se perd sans se taire
sans chercher
L'épée rouge à la main
le regard figé sur ma plume qui s'égare
se gare sur le papier
sans payer l'amende, le noyau
le PV du temps, je le vois.
Je ne souille pas ma mémoire
je veux juste oublier mais le temps se tait
n'avance que pas à pas
à papa qui n'est plus
et ne naitra jamais.
Je pleure encore sur la tombe de mon passé.
Sylvie Girardot
Liège le 24/07/2010
* le titre est inspiré d'un titre de chanson
Claude Nougaro chantait
" Le gardien du phare est rond"
Et moi j'avais toujours pensé que c'était "héron" alors
je l'écris
Re: Le gardien du phare héron
Et je me permets de déposer mes larmes la première au pied de ton autel...
Fais-moi encore voyager dans les dédales de ma mémoire, ça fait mal mais c'est bon...
Merci Sylvie.
Fais-moi encore voyager dans les dédales de ma mémoire, ça fait mal mais c'est bon...
Merci Sylvie.
Re: Le gardien du phare héron
Belle page d'amour, avec ses errements, ses doutes, ses renoncements, sa solitude, ses certitudes cherchées dans les souvenirs et l'avenir.
Nilo, allumeur de réverbère.
Nilo, allumeur de réverbère.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Le gardien du phare héron
"Oser penser parfois
au travers du sourire de ma mère
les rides creusées par bien des chagrins
qui se taisent le jour
pour mieux hurler la nuit"
Bisous ma Belle
H.
au travers du sourire de ma mère
les rides creusées par bien des chagrins
qui se taisent le jour
pour mieux hurler la nuit"
Bisous ma Belle
H.
hortense- MacadAccro
- Messages : 832
Date d'inscription : 19/09/2009
Re: Le gardien du phare héron
Merci à vous
Et un grand merci à Io pour cette image que j'aime vraiment beaucoup
Sylvie
Et un grand merci à Io pour cette image que j'aime vraiment beaucoup
Sylvie
Re: Le gardien du phare héron
je coursais sur le dos des requins saumons
le reste des rivières
et l'ombres des feuilles ténues
sous lesquelles tapies
mes images phosphores
renaissaient sans encombres
je m'enduisais des poèmes de l'autre de moi
qui brûlait des fleurs d'oranger
dans un bac de sable et de mirages
de ces écrans partagés je ne discernais
que les contours des choses
ces fluides primaires écorchés comme des larmes immobiles
gisant là où le murmure demeure
mon regard scellé aux interstices du vent
m'interdisait le passage des rêves
je comptais les étoiles qui, sur mes mains,
n'érigeaient que des règnes statiques
ardents du cosmos et des tempes rougissantes
je m'endormais sans trop y croire
sachant que dehors, dans des sacs de toile
vivait l'autre de moi, égaré comme un rocher
décroché des murailles de cimes
fait du songe et de l'absurde
je calculais le nombre de mots et de pages à écrire
pour que ne me revienne en mémoire
mon nom
et son visage
alors, rongeant l'os des monades
je sortais titubant les registres de la mémoire
des héros falsifiés par les contes d'enfance
le reste des rivières
et l'ombres des feuilles ténues
sous lesquelles tapies
mes images phosphores
renaissaient sans encombres
je m'enduisais des poèmes de l'autre de moi
qui brûlait des fleurs d'oranger
dans un bac de sable et de mirages
de ces écrans partagés je ne discernais
que les contours des choses
ces fluides primaires écorchés comme des larmes immobiles
gisant là où le murmure demeure
mon regard scellé aux interstices du vent
m'interdisait le passage des rêves
je comptais les étoiles qui, sur mes mains,
n'érigeaient que des règnes statiques
ardents du cosmos et des tempes rougissantes
je m'endormais sans trop y croire
sachant que dehors, dans des sacs de toile
vivait l'autre de moi, égaré comme un rocher
décroché des murailles de cimes
fait du songe et de l'absurde
je calculais le nombre de mots et de pages à écrire
pour que ne me revienne en mémoire
mon nom
et son visage
alors, rongeant l'os des monades
je sortais titubant les registres de la mémoire
des héros falsifiés par les contes d'enfance
Re: Le gardien du phare héron
J'ai beaucoup aimé Sylvie ; cette balade au cœur de tes souvenirs et tes rêves de jeunesse comme une seconde chance ; vient un jour où l'on sait et on doit tout nier pour tout réapprendre, pour inventer sa vie.
Dam, seconde vie.
Dam, seconde vie.
Re: Le gardien du phare héron
Entre l'image de Io, la réponse de LCBeat et la présence de Dam dans les coms, me voilà hyper gâtée et un peu gâteuse aussi
Merci, merci merci à vous tous...je dis bien TOUS...poètes et poètesses que j'admire.
Sylvie
Merci, merci merci à vous tous...je dis bien TOUS...poètes et poètesses que j'admire.
Sylvie
Re: Le gardien du phare héron
Je reviendrai " au phare ".
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Le gardien du phare héron
Ces sensations décrites me parlent, hurlent même dans mon esprit d'une douceur à la fois dérangeante et bienveillante.
Magnifique poème Sylvie. Je lirai tout de toi, c'est dit.
Merci.
Magnifique poème Sylvie. Je lirai tout de toi, c'est dit.
Merci.
_________________
le silence se fait entendre
spandrell- MacadAccro
- Messages : 573
Date d'inscription : 14/09/2009
Re: Le gardien du phare héron
J'avais déjà lu, sans pouvoir commenter tout de suite.
Quelle gerbe d'émotions, tellement intimistes parfois que je fermerais bien pudiquement la porte, me sentant voyeuse...
La filiation, l'identité, le continuité de l'enfant à l'adulte, on n'en sort jamais tout à fait, et on ne cesse jamais de "pleurer sur la tombe de son passé" ; quel que soit ce qui y est enseveli, ce sera toujours un manque, une plaie, un moteur aussi, une direction qu'on prend sans trop savoir pourquoi, une façon d'aimer, de vivre.
Un texte émotionnel, un texte en forme de partage et d'exorcisme à la fois.
Re: Le gardien du phare héron
Très souvent dans les textes je conserve une phrase, un rai de lumière, dans celui-ci se sont les " yeux gardiens des larmes ".
Profondeur.
Profondeur.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Le gardien du phare héron
Il me touche et je pense que tu sais pourquoi.
Hormis l'aparté, le soleil quand il se couche fait bien souvent souffrir.
Quand il se lève aussi même à l'aube d'un espoir.
AMITIES d'un passant.
Hormis l'aparté, le soleil quand il se couche fait bien souvent souffrir.
Quand il se lève aussi même à l'aube d'un espoir.
AMITIES d'un passant.
Re: Le gardien du phare héron
Mon nom comme le chien sans collier
sans collier et sans nom
le sang est-il son nom?
! le fond la forme !
Après c'est comme une vague
on se réveille de bonheur
pour contempler un paysage
moitié bâtard...
moitié bâtard...
un sourire à décrocher la lune
dans le caniveau
un rat passe
tu sais un de ceux
de la famille des roso
++
Jeoffrey Stiernon
sans collier et sans nom
le sang est-il son nom?
! le fond la forme !
Après c'est comme une vague
on se réveille de bonheur
pour contempler un paysage
moitié bâtard...
moitié bâtard...
un sourire à décrocher la lune
dans le caniveau
un rat passe
tu sais un de ceux
de la famille des roso
++
Jeoffrey Stiernon
jeoffrey stiernon- MacadAdo
- Messages : 85
Date d'inscription : 11/09/2009
Re: Le gardien du phare héron
Je m'y suis arrétée aussi. Je n'ai juste rien dit mais lu en silence.
Parce que c'est de toute beauté.
Parce que c'est de toute beauté.
_________________
LaLou
Re: Le gardien du phare héron
Un écrit touchant.
"Je danse sur l'horizon pâle
le soleil n'étant plus un témoin
qui ferait voir le ventre de mon ombre."
Le héron se tient sur une patte ; souvent notre propre histoire ne nous a pas permis de prendre appui au sol, bien ancrés sur nos deux pattes !
Les racines familiales à un moment n'ont pas reconnu notre manière de grandir, nos tentatives ont été salies, nos expériences reniées et notre personne avec...et depuis nous nous égarons sans nom.
Beaucoup de choses à dire. Des choses à lire...
La vie qui s'écrit.
La vie qui se crie.
La vie qui se crée.
La vie qui sécrète l'amour si dur à donner.
Merci pour ces mots que tu ne gardes pas secrets.
"Je danse sur l'horizon pâle
le soleil n'étant plus un témoin
qui ferait voir le ventre de mon ombre."
Le héron se tient sur une patte ; souvent notre propre histoire ne nous a pas permis de prendre appui au sol, bien ancrés sur nos deux pattes !
Les racines familiales à un moment n'ont pas reconnu notre manière de grandir, nos tentatives ont été salies, nos expériences reniées et notre personne avec...et depuis nous nous égarons sans nom.
Beaucoup de choses à dire. Des choses à lire...
La vie qui s'écrit.
La vie qui se crie.
La vie qui se crée.
La vie qui sécrète l'amour si dur à donner.
Merci pour ces mots que tu ne gardes pas secrets.
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: Le gardien du phare héron
Un texte qui foisonne d'émotions. J'ai eu l'impression de rentrer dans l'intimité de ta personne, de ton histoire. Ça touche la corde sensible dans un trémolo qui fait en moi plein d'échos, partout.
Merci, Sylvie.
Messaline
Merci, Sylvie.
Messaline
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Le gardien du phare héron
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Douzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re
Je ne sais quoi dire...pas de mots, pas de signes qui puissent décrire cette épopée. Il y a une élégance criante ici, un caractère de feu indomptable, un écoulement des songes couplés au réel. Et bien entendu une vision. A lire ou à relire de toute urgence !
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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