Les gardiens d'Omaha

Le vent cinglant de Normandie
S’essouffle parfois sur une plage
Où la brume cache la pluie
Pleurant des tombes aux milles visages

Alors, le ciel par réconfort
Déroule un ruban rouge oranger
Un cierge pour tous ces morts
Une prière pour les illuminer

Au chevet d’un rivage sénile
Des vagues lasses se prosternent
Aux souvenirs de guerres vils
La mer déverse son cœur en berne

Sans relâche le silence prêche
Et ne dit mots qu on ne perçoit
Son homélie est comme une flèche
Perçant notre âme et notre émoi

Alors l enfant d’Omaha
Sera l espoir des flots d hier
Lui qui fait ses premiers pas
Sur le sable de Colleville sur mer

Ô ma ha-bitch, soulève tes plumes, et regarde, en deçà des dessous
c'est la guerre et la jouissance,
perpétuité, indicible et immuabilité
sont les mamelles de l'humanité

(ton avatar est affreux)

Belle idée et jolis mots posés sur la grève de cette plage de l'histoire.

J'ai préféré les trois premières strophes, malgré quelques accrocs dans les sonorités et le rythme qui, à mon goût, nuisent à la musicalité du texte, surtout quand il a autant d'accointances avec la mer. Mais j'aime la succession des images maritimes par contre.

J'aime nettement moins la fin.
L'avant-dernière strophe parce que je trouve qu'elle sonne assez mal ("Sans relâche le silence prêche", wow, c'est la joie à prononcer ça) et que le dernier vers est trop bateau (le comble, avec toutes ces histoires de vagues :-))
La dernière parce que, aimant beaucoup l'idée, je trouve qu'elle n'a pas été suffisamment bien exploitée et exprimée, du coup je suis un peu déçue.

Sinon, dans l'ensemble, un texte qui vient lécher les abords d'une mémoire qui s'effiloche, c'est toujours bien, merci.

Une belle évocation.