Pour trouver dans les yeux des belles étrangères

Pour trouver dans les yeux des belles étrangères


J'ai vu passer sur moi les belles de l'aurore,
Ces êtres du matin qui dévorent les rêves
Les tenant prisonniers accrochés à leurs doigts,
Revenues de la nuit pour molester ma foi
Et me laisser sans force et me laisser sans trêve
En réveillant en moi la chimère qui dort.

J'ai pris pour des vessies les lanternes magiques
Qu'agitaient sous mes yeux, montées sur leurs chevaux,
Les maîtresses venues du plat de leur armure
Refléter tous les plis de la robe de bure
Que j'avais revêtue pour expier mes maux
Et me mettre à l'abri de tentations cyniques.

J'ai dit en confession tous les péchés du monde,
Sans jamais obtenir la moindre absolution
Et tenu trop souvent la laisse de Cerbère
Pour trouver dans les yeux des belles étrangères
Le feu qui fait aux femmes au jeu des émotions
Un doux regard de loup lorsque le masque tombe.

J'ai pris tous les bateaux qui menaient à Cythère,
Frileux comme un amant sur le quai de la gare
Attendant le retour, dans le froid de l'absence,
De celle qui lui fit, un jour d'adolescence,
Découvrir la chaleur de ce premier départ
Vers les doux paradis que recèle l'enfer.

J'ai avoué mes fautes, en ai subi la peine
En faisant à genoux le chemin du retour.
A m'écorcher la peau comme on pèle une pomme
J'ai souffert dans ma chair. Mais pour n'être qu'un homme
Je porterai ma croix et jusqu'au dernier jour
Ne montrerai pour vous que résistance vaine.


Nilo.

Il y a toujours ou souvent, dans ta poésie, ce dernier paragraphe qui accroche l'émotion.

"A m'écorcher la peau comme on pèle une pomme"
Belle image

Sylvie

"Frileux comme un amant sur le quai de la gare",
il m'est advenu autrefois de l'être...

Belles et tristes évocations.

J'ai une très grande proximité avec ces mots .

Un "tu seras un homme mon fils" de Kipling en sens inverse.

De l'emotion sans equivoque.

Vous dire encore, vous dire toujours...
Je m'étais promis de ne rien dire du tout
De ces mots, toujours les mêmes...
Mais en cette fin de chaude journée
Je ne peux que vous relire et vous dire que j'ai aimé !

Oh ! H.

Ce sont mes mots à moi, mes commentaires qui sont toujours les mêmes !
Cette phrase n'était vraiment pas de bon aloi !
Pardon !

H.

Il me sera beaucoup pardonné.

Nilo, j'espère.

Des mots qui touchent Nilo, comme toujours... Encore plus ceux là, on les a tous un peu vécu je crois.