J'ai égaré mon ombre

J’ai égaré mon ombre au fond d’une écuelle.
En oubliant l’attente un soir sans sommeil
J’ai cherché des réponses dans une bouteille de Get
Je n’y ai vu que l’ombre du verre sur ma table.

Je suis partie en quête de tendresse et d’amour
Dans les rues de Paris où l’on paie pour rien
Dériver sans envie au milieu de la foule
De ce bain de minuit à l’odeur de putains.

J’ai parlé aux étoiles et aux pavés grisés
Que des pieds malhabiles avaient déjà foulé
Le mien s’est fait plus dur sous leur mutisme ingrat
J’ai cherché des réponses dans les bras d’inconnus.

Repartant à l’aurore sans laisser de souvenirs
J’ai écouté discrète les ébats des commères
Jouissant sans paresse d’une nouvelle mutine
Riant à cœur joie du malheur d’un voisin.

J’ai perdu la mémoire quand j’ai vu l’Univers
Sans ne plus savoir si j’étais bien là sur Terre.
Je me suis donc penchée, assoiffée de savoir
Sur une vaste écuelle où mon ombre est tombée.

Depuis je rase les murs et évite la lumière
Pour cacher ma défaite, qu’il me manque quelque chose
Une envie, un besoin, peut-être une chimère
C’est mon ombre, mon Amour, dont je suis prisonnière.

Beaucoup de sensibilité, d'images dans ce poème qui, malgré quelques vers "cassés" reste agréable à lire.

L'idée et la sensation de cette perte sont bien là.

J'ai ressenti la fouille de l'auteur pour faire réapparaitre ce manque qui entraine un malaise dans la vie et je m'arrête sur ça car j'aime l'authentique.

Ce qui me fait plaisir en te lisant Océane, c'est que tu grandis en poésie, tu lis beaucoup, ça il serait difficile de ne pas le reconnaitre, et ça paye!A ce jour, même si j'ai et j'aime encore "tes dialogues" comme j'ai pu le lire, je sens que ta voie devient plus présente. Je sais qu'en écriture, c'est pas aussi facile que ça de s'exprimer comme on voudrait qu'il soit.

Les déceptions, le manque, la peine, et même la joie ne se manient pas avec la même désinvolture que celle que l'on emploie face aux saisons. Quand il s'agit de sa propre vie, le chois des mots demande + de finesse et je crois que dans ce poème, tu l'as bien compris.

Continue de piocher, de manipuler les mots, les images avec le bout de tes doigts et qui traduit ce qui est enfoui

Merci de ta présence

Sylvie

Un bien joli poème, puisqu'au delà de tes mots, oui il y a un au-delà, on peut percevoir un peu de toi, un morceaux de blessure, encore vivante, très profonde et brillante.
Une mélancolie qui plane au dessus de cette odyssée ou finalement tu perds ton ombre, et évite la lumière, ce qui la rendra que plus magnifique lorsque tu décideras de te la revoir.
Spandrell, des étoiles dans les yeux

J'ai lu ce texte ce matin de bonne heure. pas le temps de m'y arrêter. mais un sentiment, un besoin de dire.
Alors je reviens, je relis ce soir.
Et je rejoins Sylvie, mais en beaucoup plus simple.
Oui, tu progresses Océane, vraiment, ça devient visible. Les errances rythmiques de tes débuts ici s'estompent, les mots s'ajustent de mieux en mieux. Les images se forment.
Continue !

Nilo, content de te lire.

J'aime bien, il y a quelque chose, une envie de parler et des images. Au risque d'apporter une fausse note à ce joli concert, un léger manque de musique et de fluidité qui m'a fait trébucher tous les trois vers, c'est un peu dommage.

Z, passé.

Merci à vous quatre d'avoir pris le temps de lire =) Si vous me dîtes que je progresse alors je vais continuer et fièrement ! Merci pour vos encouragements en tout cas, ça fait du bien ...

Ne lâche pas, tu as une plume qui ne demande que ça Océane

Au plaisir de te lire



Sylvie

Tous ces commentaires sont justes et je rajoute le mien !
Bisou jeune fille !

;-)

H.

Je ne l'avais pas vu..

Fort et beau Océane !

Petit bémol aussi pour moi sur le "quelquechose" de la fin.

Intéressante construction.