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Cécile
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Cécile
Tu te souviens de Cécile ?
De quoi tu me parles ?
Tu sais très bien de quoi je te parle, la question est claire.
Certes oui, la question est claire, mais si je n’y réponds pas si promptement, c’est qu’elle mérite probablement un éclaircissement.
Nul besoin d’éclaircissement, et tu le sais aussi bien que moi, sinon mieux…
Bon !...
Discuter avec soi-même, voilà le plus ardu à nos existences confortables actuelles.
Facile de dire non à celui qui ne nous connait pas, facile d’éluder pour ceux qui ne savent pas, mais que faire face à soi-même ?
Tu te souviens de Cécile ?
Bien sûr que je me souviens, Alois n’est pas encore venu me rendre visite, tout va bien côté mémoire, alors je mes souviens encore de tout, mais pourquoi dois-je me souvenir de tout ?
C’est l’instant crucial, où une partie de moi attend une réponse que l’autre refuse de donner. Dialogue, monologue, je ne fais plus bien la part des choses.
Mais qui d’autre que soi-même pourrait ainsi mettre le doigt là où ça fait mal ?
Là où ça tangue.
Là où rien n’aurait jamais mis le doigt, sinon…
Tu te souviens de Cécile ?
C’est comme un coup de couteau dans le dos, planté par devant.
A ce moment-là, tu sais que t’auras beau écrire toutes les conneries du monde, t’auras beau même espérer, pourquoi pas, toute la reconnaissance du monde… tu sais, malgré tout, que rien ne pourra plus te détacher de ce que tu es, parce que tu restes ce que tu es au fond, parce que le mot n’est qu’un bastion captieux aux logorrhées des survivants.
Alors tu restes là, penché bêtement sur un clavier aphone, et puis tu te rappelles.
Comme tu peux.
Cécile ?
Oui, je me souviens.
Elle buvait tant qu’il était incompréhensible de l’accompagner à la supérette du coin, incompréhensible de la quitter en plein ébat pour aller acheter sa bouteille, incompréhensible même de la laisser te caresser entre les jambes sur un trottoir pourri de la déchéance parisienne, sans oser lui dire non, sans oser non plus lui dire oui pour cet hôtel miteux qu’elle voulait aborder, à deux.
A deux, ça veut dire en couple.
A deux, ça ne veut rien dire.
Deux plus deux ça fait trois, et je vous passe les méandres des mathématiques modernes.
Bien sûr que je me souviens de Cécile, mais pas la peine de me questionner davantage, pas la peine de faire semblant de me parler… je m’en souviens mieux sur un trottoir, en quête de ma propre réserve, quand personne ne peut plus rien me dire… c’est là que je m’en souviens le mieux.
Et ça ne change rien.
Discuter avec soi-même, c’est finalement oser mourir un peu.
Quand on n’a pas le choix, oser, c’est rien, finalement.
Qu’en penses-tu, Cécile ?
De quoi tu me parles ?
Tu sais très bien de quoi je te parle, la question est claire.
Certes oui, la question est claire, mais si je n’y réponds pas si promptement, c’est qu’elle mérite probablement un éclaircissement.
Nul besoin d’éclaircissement, et tu le sais aussi bien que moi, sinon mieux…
Bon !...
Discuter avec soi-même, voilà le plus ardu à nos existences confortables actuelles.
Facile de dire non à celui qui ne nous connait pas, facile d’éluder pour ceux qui ne savent pas, mais que faire face à soi-même ?
Tu te souviens de Cécile ?
Bien sûr que je me souviens, Alois n’est pas encore venu me rendre visite, tout va bien côté mémoire, alors je mes souviens encore de tout, mais pourquoi dois-je me souvenir de tout ?
C’est l’instant crucial, où une partie de moi attend une réponse que l’autre refuse de donner. Dialogue, monologue, je ne fais plus bien la part des choses.
Mais qui d’autre que soi-même pourrait ainsi mettre le doigt là où ça fait mal ?
Là où ça tangue.
Là où rien n’aurait jamais mis le doigt, sinon…
Tu te souviens de Cécile ?
C’est comme un coup de couteau dans le dos, planté par devant.
A ce moment-là, tu sais que t’auras beau écrire toutes les conneries du monde, t’auras beau même espérer, pourquoi pas, toute la reconnaissance du monde… tu sais, malgré tout, que rien ne pourra plus te détacher de ce que tu es, parce que tu restes ce que tu es au fond, parce que le mot n’est qu’un bastion captieux aux logorrhées des survivants.
Alors tu restes là, penché bêtement sur un clavier aphone, et puis tu te rappelles.
Comme tu peux.
Cécile ?
Oui, je me souviens.
Elle buvait tant qu’il était incompréhensible de l’accompagner à la supérette du coin, incompréhensible de la quitter en plein ébat pour aller acheter sa bouteille, incompréhensible même de la laisser te caresser entre les jambes sur un trottoir pourri de la déchéance parisienne, sans oser lui dire non, sans oser non plus lui dire oui pour cet hôtel miteux qu’elle voulait aborder, à deux.
A deux, ça veut dire en couple.
A deux, ça ne veut rien dire.
Deux plus deux ça fait trois, et je vous passe les méandres des mathématiques modernes.
Bien sûr que je me souviens de Cécile, mais pas la peine de me questionner davantage, pas la peine de faire semblant de me parler… je m’en souviens mieux sur un trottoir, en quête de ma propre réserve, quand personne ne peut plus rien me dire… c’est là que je m’en souviens le mieux.
Et ça ne change rien.
Discuter avec soi-même, c’est finalement oser mourir un peu.
Quand on n’a pas le choix, oser, c’est rien, finalement.
Qu’en penses-tu, Cécile ?
Epiphyte- MacaDeb
- Messages : 43
Date d'inscription : 28/09/2009
Re: Cécile
Bon jour Epiphyte,
Le souvenir et puis ce soi qui discourt avec un autre soi qui peut se multiplier à l’infini jusqu’à ce que mort s’ensuive. Tout discours avec soi-même est un échec. Car qui prendra la décision si ce n’est soi ? Mais, lequel ? Celui qui argumente mieux que l’autre que celui précédent, en prenant les arguments d’un autre qui aura eu l’audace de maquiller un autre discours plus lointain, plus audacieux mais peut-être moins à propos. Rien n’est simple. Vivre avec soi-même, s’est être ce funambule qui ne sait pas si le prochain pas sera la chute. Car avec soi-même il n’y a pas de repos, il n’y a que doutes, tissés à l’incertitude.
Max-Louis
Le souvenir et puis ce soi qui discourt avec un autre soi qui peut se multiplier à l’infini jusqu’à ce que mort s’ensuive. Tout discours avec soi-même est un échec. Car qui prendra la décision si ce n’est soi ? Mais, lequel ? Celui qui argumente mieux que l’autre que celui précédent, en prenant les arguments d’un autre qui aura eu l’audace de maquiller un autre discours plus lointain, plus audacieux mais peut-être moins à propos. Rien n’est simple. Vivre avec soi-même, s’est être ce funambule qui ne sait pas si le prochain pas sera la chute. Car avec soi-même il n’y a pas de repos, il n’y a que doutes, tissés à l’incertitude.
Max-Louis
Max_Louis- MacaDeb
- Messages : 34
Date d'inscription : 20/11/2010
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