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Sur le parvis de pierre
5 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Sur le parvis de pierre
J’avais pour amitiés les filles de l’immeuble
Assises comme moi sur le parvis de pierre
Qui jamais ne songeaient à de pures rivières
Aux miroirs argentés, aux fonds de sable meuble
Des horizons collés aux marches d’escalier
Où le pipi de chat dispute à la poussière
Un endroit où sécher ; où des mottes de terre
Figuraient des chaussures sales d’ouvrier
Rêves de pacotille alors que les culottes
Tempéraient quelques peu notre assise trop dure
Lors nous changions de fesse ; supportions la froidure
D’un jeune feu naissant dans notre chair falote
Images posées là, autour des bavardages
N’ayant jamais le ton de la grande aventure
Susurrant des baisers à venir dans les murs
Du quartier. Nous en avions bien l’age.
***
Quelques années après, je revins sur les lieux
La raison de mes maux se devant chercher là
J’entendis les fantômes de mon esprit las
Je vis surgir l’enfer, le malin au milieu
Des ombres insensées emplirent l’alentour
Décombres de paroles et silence et gravas
Écroulés sur l’enfance, laissant en l’état
Mes os désincarnés au mitan de la cour
Antichambre isolée cueillit ma solitude
Cimetières muets s’ouvrirent sous mes pas
Où des membres rongés étaient jetés en tas
Où béantes valises gorgées d’hébétude
Pourrissaient lentement, saccage d’une guerre
Menée depuis longtemps, dans les eaux, et sans rame
Contre des ennemis qu’imaginait mon âme
Au pire de sa vie, océan de misère.
***
Je suis passée par tant d’états du désespoir
Dérivant sur les flots mouvants de mon histoire
J’ai tutoyé l’enfer et ses rivages sombres
J’ai pleuré quelquefois, errant parmi le nombre
Priant afin que cesse enfin cette torture
Brûlant de fièvre et de tourments, je vous le jure
Mon esprit malmené, pris dans les labyrinthes
De la folie, mon corps malade, et l’âme étreinte
Je divaguais parfois, je fus à l’agonie
Bien souvent. Et le vent dans sa rage infinie
Dispersait tout, me laissant coite. Puis un jour
J’eus soif enfin. J’eus faim de vous, de votre amour
Vous m’aviez attendue, je pouvais m’arrimer
Et je suis restée là. J’étais si fatiguée
De tous ces mauvais pas et de trop d’insomnies
Trop de nuits sans sommeil où je buvais la lie
Je suis passée par tant d’états du désespoir
J’ai déchiré tant de pages de mon histoire
Puis comme un champ de blé, j'ai brûlé au soleil
De vos regards dessinant des flammes vermeilles
Un de ceux-là s'est attardé sur mon front pâle
M'éloignant à jamais des pentes abyssales
Où je perdais raison. Un autre a déchiré
Mes tout derniers haillons. Nous avons chaviré.
________________________________________________________Messaline________________
J'ai déjà publié les six dernières strophes ailleurs et sous un autre titre. J'ai voulu fouiller un peu plus
Assises comme moi sur le parvis de pierre
Qui jamais ne songeaient à de pures rivières
Aux miroirs argentés, aux fonds de sable meuble
Des horizons collés aux marches d’escalier
Où le pipi de chat dispute à la poussière
Un endroit où sécher ; où des mottes de terre
Figuraient des chaussures sales d’ouvrier
Rêves de pacotille alors que les culottes
Tempéraient quelques peu notre assise trop dure
Lors nous changions de fesse ; supportions la froidure
D’un jeune feu naissant dans notre chair falote
Images posées là, autour des bavardages
N’ayant jamais le ton de la grande aventure
Susurrant des baisers à venir dans les murs
Du quartier. Nous en avions bien l’age.
***
Quelques années après, je revins sur les lieux
La raison de mes maux se devant chercher là
J’entendis les fantômes de mon esprit las
Je vis surgir l’enfer, le malin au milieu
Des ombres insensées emplirent l’alentour
Décombres de paroles et silence et gravas
Écroulés sur l’enfance, laissant en l’état
Mes os désincarnés au mitan de la cour
Antichambre isolée cueillit ma solitude
Cimetières muets s’ouvrirent sous mes pas
Où des membres rongés étaient jetés en tas
Où béantes valises gorgées d’hébétude
Pourrissaient lentement, saccage d’une guerre
Menée depuis longtemps, dans les eaux, et sans rame
Contre des ennemis qu’imaginait mon âme
Au pire de sa vie, océan de misère.
***
Je suis passée par tant d’états du désespoir
Dérivant sur les flots mouvants de mon histoire
J’ai tutoyé l’enfer et ses rivages sombres
J’ai pleuré quelquefois, errant parmi le nombre
Priant afin que cesse enfin cette torture
Brûlant de fièvre et de tourments, je vous le jure
Mon esprit malmené, pris dans les labyrinthes
De la folie, mon corps malade, et l’âme étreinte
Je divaguais parfois, je fus à l’agonie
Bien souvent. Et le vent dans sa rage infinie
Dispersait tout, me laissant coite. Puis un jour
J’eus soif enfin. J’eus faim de vous, de votre amour
Vous m’aviez attendue, je pouvais m’arrimer
Et je suis restée là. J’étais si fatiguée
De tous ces mauvais pas et de trop d’insomnies
Trop de nuits sans sommeil où je buvais la lie
Je suis passée par tant d’états du désespoir
J’ai déchiré tant de pages de mon histoire
Puis comme un champ de blé, j'ai brûlé au soleil
De vos regards dessinant des flammes vermeilles
Un de ceux-là s'est attardé sur mon front pâle
M'éloignant à jamais des pentes abyssales
Où je perdais raison. Un autre a déchiré
Mes tout derniers haillons. Nous avons chaviré.
________________________________________________________Messaline________________
J'ai déjà publié les six dernières strophes ailleurs et sous un autre titre. J'ai voulu fouiller un peu plus
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Sur le parvis de pierre
C'est du beau !
Et il ne s'agit pas ici de porter un jugement moral.
Non, seulement un jugement de valeur poétique. Que les quelques accrocs égarés ça et là n'entachent que si peu qu'il est inutile de les relever.
Tu devrais persévérer dans cette voie. Sans pour autant négliger le reste de tes formes d'expression.
Nilo, pierre lustrée.
Et il ne s'agit pas ici de porter un jugement moral.
Non, seulement un jugement de valeur poétique. Que les quelques accrocs égarés ça et là n'entachent que si peu qu'il est inutile de les relever.
Tu devrais persévérer dans cette voie. Sans pour autant négliger le reste de tes formes d'expression.
Nilo, pierre lustrée.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Sur le parvis de pierre
Copines de poussière et de trous
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Sur le parvis de pierre
Oh oui, c'est du beau, du vrai...
Je t'aime aussi dans ce registre Mess.
Je t'aime aussi dans ce registre Mess.
_________________
LaLou
Re: Sur le parvis de pierre
Merci d'être passés par là les copines J'ai juste l'occas de jeter un oeil sur la toile pendant mon exil. Et de vous biser. Je suis très attachée à ce poème paske j'y ai mis bcp de moi-même personnellement en tant que moi alors ça fait plaisir
messaline (sans souris, c'est galère le pad)
messaline (sans souris, c'est galère le pad)
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Sur le parvis de pierre
Nous avons tous nos marches d'escalier, plus ou moins froides, plus ou moins dures, dont nous ne décollons jamais totalement.
Nous avons tous nos retours aux sources, plus ou moins violentes, plus ou moins chaotiques.
Toi, tu as en plus le talent de rendre beau le spectacle désolé, désolent, de tous nos ratages.
tu es belle.
okidor que d'un oeil.
Nous avons tous nos retours aux sources, plus ou moins violentes, plus ou moins chaotiques.
Toi, tu as en plus le talent de rendre beau le spectacle désolé, désolent, de tous nos ratages.
tu es belle.
okidor que d'un oeil.
okidor- MacaDeb
- Messages : 33
Date d'inscription : 07/09/2009
Age : 66
Localisation : je sais toujours pas
Re: Sur le parvis de pierre
RATOUNE => je savais bien qu'en parlant de culotte et de fesse je m'attirerais un com de toi
Lalou => C'est vraiment le mien de registre, et sans effet de frime
okidor => tu as le vrai talent du commentaire, merci, je t'aime
Lalou => C'est vraiment le mien de registre, et sans effet de frime
okidor => tu as le vrai talent du commentaire, merci, je t'aime
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Sur le parvis de pierre
J'ai appuyé sur le ventre de l'ours et Mess' a chanté ces mots perdus dans le temps.
Si tu nous regardes, un salut de pétales.
Si tu nous regardes, un salut de pétales.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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