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On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.
Dédé: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans.
Dédé: Vous inquiétez pas j'suis pas v'nu vous faire une parodie de Raimbaud. Le Roi Arthur mérite pas ça. Par contre, le branleur dont j'vais vous causer et qui fait sa quête du Graal sur le pavé parisien il est au moins aussi abruti que Karadoc, le côté sympa en moins. C'est qu'en plus y s'rait vindicatif le con. Si j'vous jure. Ah c'est vrai vous savez pas de quoi j'suis v'nu vous parler alors vous hésitez entre poésie et cours de la bourse et comme toujours quand vous savez pas vous attendez que j'vous dise avant d'vous prononcer.
Dédé: Moi quand j'traîne sur les trottoirs à Paname c'est avec des intentions louables, vendables même tellement elles sont bonnes (on les dirait tout droit sorties d'l'enfer, c'est vous dire), genre mater les gonzesses, aller aux putes ou chercher un bistro sympa pour boire un coup avec Papy. Des trucs réjouissants, et qu'emmerdent personne en plus. Ben faut croire que les trucs qu'emmerdent personne ça fait chier une douzaine de cons de tous âges qui sont tellement vieux dans leur tête qu'y pensent qu'y z'ont même plus l'âge d'aller aux putes. Faut dire qu'à les r'garder y sont pas vraiment bandants et que j'plaindrais volontiers la pauvre qu'aurait à s'les coltiner pour les faire grimper aux rideaux, pasque j'ai l'impression à les voir que la seule chose qu'y sont encore capables de grimper c'est les escaliers. Et encore, pas trop haut pasque compte tenu de leur hauteur de vue y doivent vite avoir le vertige.
Dédé: Ca a pas vraiment grand chose à voir mais
Dédé: Mais j'me rends compte que j'suis en train de m'égarer. Remarquez, moi c'est pas grave, j'retrouve toujours mon ch'min, j'connais Paname comme ma poche. C'est pour vous que j'm'inquiète, j'voudrais pas être obligé d'venir vous rechercher un par un. Surtout qu'c'est pas les occasions d'se perdre qui manquent dans le maquis des appels au peuple. Y en a tellement qui partent dans tous les sens qu'on sait même plus dans quelle direction vont ceux qui conduisent le train. Enfin quand j'dis qui conduisent le train, c'est une image vous vous en doutez pasque les trains y restent un peu à quai en ce moment. Pas tous j'vous l'accorde, celui des revendications y va plutôt bon train justement, même si y déraille souvent (normal les mecs qui manœuvrent les aiguillages y sont pas tous d'accord sur la direction à prendre alors ça cafouille dans les cabines et les ordres passent pas forcément bien).
Dédé: OK, arrêtez de râler, j'me r'mets dans les rails de ma chronicle et j'en reviens à cette jeunesse déjantée des neurones qui sait même plus qu'elle est jeune tellement elle a appris à suivre les vieux. Enfin, quand j'dis appris à suivre c'est juste suivre qu'est le mot important, pasque apprendre elle sait plus vraiment c'que ça veut dire. Donc elle suit les vieux. Mais alors elle suit tout. Faut pas mettre toute la jeunesse dans l'même panier, j'vous l'accorde, mais alors dites moi un peu pourquoi elle se lève comme un seul homme dès qu'un Panurge de circonstance décide de l'envoyer droit dans l'mur. Vous savez pas ! Moi non plus, j'aurais bien une explication mais j'suis pas sûr qu'ça vous fasse plaisir de l'entendre, alors pour une fois j'vais vous faire plaisir et vous laisser deviner c'que j'pense. Et venez pas me chier dans les bottes pasque j'vous colle une colle. Vous l'savez bien c'que j'pense, alors la devinette elle est pas si difficile que ça.
Dédé: Ah ouais, c'est vrai, Arthur ! J'ai failli le perdre de vue à cause de vous que j'dois toujours surveiller pasque vous suivez rien de c'que j'vous dis et qu'y faut toujours que j'vous r'mette dans le droit chemin de ma pensée. J'vous jure c'est fatigant à force. C'est vrai dans cette histoire Arthur c'est rien qu'un prétexte. Mais la tentation était trop forte avec Victor.
Dédé: Là j'vois déjà deux ou trois mains se lever, trois ou quatre fronts se baisser, et la tentation que vous avez de poser une question con genre : "Victor Hugo ?" (prononcée d'une toute petite voix de préférence). Ben non bande de nazes. Pas Victor Hugo. Victor c'est un mec qui va sur ses dix-sept ans. Ca y est, vous commencez à entrevoir le pourquoi du titre de ma chronicle. Enfin !
Dédé: Ben vous allez mieux comprendre dès que j'vous en aurai un peu plus causé. Faut vous dire qu'il le mérite que j'vous en cause, pasque c'est une vraie caricature le mec.
Dédé: Et là, le chœur des vierge de demander : "Qui c'est ? Qui c'est ?". Ben justement, qui sait ? Personne ne le sait mais moi j'vais vous l'dire. C'est un jeunot qu'est déjà tellement vieux dans ses baskets qu'on pourrait le croire au comité directeur de la CGT. Genre commissaire politique, c'est-à-dire en gros un peu comme un mec qu'aurait envie de réussir mais les couilles en moins (deux fois que j'dis couilles ! j'dois être agacé). Promis, j'vais tout vous dire pour pas qu'vous puissiez penser que j'parle dans l'vide et que j'tente de vous enfumer. Et non seulement j'vais tout vous dire mais en plus j'vais vous donner des preuves de c'que j'avance. IRREFUTABLES.
Dédé: Et puis en plus j'ai pas d'raison d'me priver pasque ce que j'vais vous dire c'est de notoriété publique. Tellement de notoriété publique que c'est écrit dans Libération ! Allez, dites le qu'ça vous manquait que j'vienne vous faire la lecture de Libé. J'en étais sûr, c'est pour ça que ce matin j'ai demandé à Papy d'me l'acheter. Ouais, pour faire une chronicle j'préfère que Papy mette 1€30 dans l'commerce comme ça j'ai la conscience tranquille, on peut pas dire que j'pille. Je pille pas, j'achète ! Avec le pognon de Papy, d'accord, mais c'est du pognon, on vole pas, on emprunte même pas. On paye ! Pour lire des conneries, c'est vrai, mais on paye. Il faut savoir payer, et même de sa personne, pasque pour lire Libé un lendemain de manif faut être prêt à tout entendre et à tout lire, j'vous l'dis.
Dédé: Donc Papy m'a acheté Libé ce matin (1€30, les cons ! depuis que BHL est actionnaire y z'ont augmenté le prix de vente, allez savoir pourquoi). Et il m'a fait la lecture. Pas tout, j'ai trouvé mon bonheur en page quatre. Y avait pas besoin d'aller plus loin, j'avais ma dose de conneries et de quoi alimenter mon désir malsain de dire du mal d'un jeune con. Et c'est là que je vais ouvrir les guillemets. Je vous jure que tout ce que je vais vous livrer ci-dessous est écrit in extenso (vous pourrez vérifier si vous avez 1€30 à mettre dans l'commerce) dans Libération du 20 octobre 2010, en page 4, sous le titre générique s'étalant sur une double page :
Dédé: Rien que le titre vaut déjà son pesant de cacahuètes, alors j'vous raconte pas c'qu'y peut y avoir dessous. J'vous raconte pas mais j'vais vous l'dire quand même. Mais en me limitant à un des quatre "leaders", un jeune militant (vous avez vu la pirouette du limitant - militant ?) fraichement élu à la tête d'un "syndicat lycéen". Moi ça me fait bizarre ces deux mots accolés (sans doute pasque je pense à Arthur… et que je vois Karadoc). Dons je vais rouvrir les guillemets et vous laisser juges. C'est le 'jeune" qui parle (ou le "journaliste" qui rapporte ses propos), et là je vous jure que ça vaut encore plus son pesant de cacahuètes.
Dédé: Vous êtes prêts, bien assis ? Attention, c'est parti !
"Dans les lycées, les facs, les raffineries ou les transports, on est tous dans la même galère. Tous ensemble on fait peur au gouvernement"
La classe hein. Une dialectique à la mords moi l'nœud genre mode d'emploi d'un couscous en boite. J'ai repris un peu la parole pour vous laisser le temps de souffler après tant d'inventivité rhétorique. Je la lui rends. Il va vous expliquer que c'est son baptême (!) du feu (!) cette manif (au fait j'ai oublié de vous dire qu'il était hier au premier rang, avec les agités du bocal traditionnels, ceux qu'vous connaissez déjà depuis des lustres)
"Mais j'étais préparé, mon prédécesseur Antoine Evennou m'a formé quand j'étais responsable pour Paris"
(de l'UNL, le "syndicat lycéen" évoqué plus haut, je précise pasque y doit en rester qu'ont pas bien tout suivi. Dans les vrais journaux y aurait eu une mention genre ndlr)
Là on nous explique qu'il est un peu nerveux et pas très charismatique. Tu m'étonnes ! Et y repart sur son discours sorti du manuel.
"Mais je crois avoir progressé dans la rhétorique et la façon de communiquer"
Ah bon, t'es sûr Victor ? Ah oui c'est vrai j'ai oublié de vous donner son nom au gamin. J'peux l'dire, il est dans Libé son nom, donc c'est qu'il a rien à cacher : Victor Colombani.
Tiens, ce nom, c'est curieux, ça me rappelle quelque chose. Bon sang, mais c'est bien sûr !
"Son père, aujourd'hui retraité "lui au moins est passé à travers la réforme" a fait carrière au Monde, sa mère y travaille toujours et son frère est journaliste à France 3."
Une dynastie en quelque sorte, genre népotisme de la presse et du syndicalisme façon Corée du Nord. Oui je sais c'est pas facile les guillemets dans les guillemets, mais vous inquiétez pas, c'est presque fini.
Ah oui, donc, le petit Victor c'est le fils de l'ancien patron du Monde. Ceci peut expliquer cela, la vindicaction c'est héréditaire (et venez pas me chier dans les bottes à cause de mes néologismes).
Et derrière ça le gamin nous raconte sa vie. Je vous la livre telle que le "journaliste" de Libé la narre, genre conte de fée du militantisme…
"A 16 ans c'est un vieux routier : première manif en 2002 avec ses parents contre la présence de Le Pen au deuxième tour de la présidentielle, puis il a défilé à 14 ans contre le CPE"
En 2002 il avait quand même huit ans le drôle, c'est vous dire la haute tenue de sa conscience politique. JE ME MARRE !
Et j'en termine avec lui et vous allez voir que c'est du lourd qu'il nous livre le gamin en guise de conclusion :
"Le fait que la société change et que je puisse dire quelque chose, influencer les décisions, ça m'a toujours super-intéressé"
On lui pardonnera ses dérapages dialectiques. Il n'a que seize ans (ouais moi les nombres j'les écris en lettres quand j'écris. Pasque j'écris pas dans Libé…
Dédé: Vraiment, on est parfois vieux quand on a dix-sept ans.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé: Salut les gonzesses. C'est Dédé.
Dédé: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans.
Dédé: Vous inquiétez pas j'suis pas v'nu vous faire une parodie de Raimbaud. Le Roi Arthur mérite pas ça. Par contre, le branleur dont j'vais vous causer et qui fait sa quête du Graal sur le pavé parisien il est au moins aussi abruti que Karadoc, le côté sympa en moins. C'est qu'en plus y s'rait vindicatif le con. Si j'vous jure. Ah c'est vrai vous savez pas de quoi j'suis v'nu vous parler alors vous hésitez entre poésie et cours de la bourse et comme toujours quand vous savez pas vous attendez que j'vous dise avant d'vous prononcer.
Dédé: Moi quand j'traîne sur les trottoirs à Paname c'est avec des intentions louables, vendables même tellement elles sont bonnes (on les dirait tout droit sorties d'l'enfer, c'est vous dire), genre mater les gonzesses, aller aux putes ou chercher un bistro sympa pour boire un coup avec Papy. Des trucs réjouissants, et qu'emmerdent personne en plus. Ben faut croire que les trucs qu'emmerdent personne ça fait chier une douzaine de cons de tous âges qui sont tellement vieux dans leur tête qu'y pensent qu'y z'ont même plus l'âge d'aller aux putes. Faut dire qu'à les r'garder y sont pas vraiment bandants et que j'plaindrais volontiers la pauvre qu'aurait à s'les coltiner pour les faire grimper aux rideaux, pasque j'ai l'impression à les voir que la seule chose qu'y sont encore capables de grimper c'est les escaliers. Et encore, pas trop haut pasque compte tenu de leur hauteur de vue y doivent vite avoir le vertige.
Dédé: Ca a pas vraiment grand chose à voir mais
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...
ça a quand même une autre gueule que les slogans ringards et éculés écrits sur les banderoles élimées qu'y tiennent à bouts de bras. Vous trouvez pas ? J'sais bien, vous prendrez pas position, un poète ça s'engage pas, ou alors que dans c'qu'il écrit. Mais bon, pour s'engager dans ses écrits faut déjà commencer par écrire. C'est pas facile tous les jours, alors quand en plus on frôle la panne d'essence vous avez d'autres chats à fouetter que d'aligner trois mots de conviction qui vont pas dans l'sens du courant. Bref, heureus'ment que suis qu'un ours en peluche et qu'je crains pas qu'on m'coupe les couilles (y avait longtemps qu'avais pas écrit "couilles" il me semble, c'est vous dire s'il a fallu qu'y m'les cassent pour que j'les ressorte) pour avoir dit c'que j'pense. Y peuvent toujours couper de toute façon, chez les ours en peluche ça repousse, comme la queue des lézards. En plus ça a intérêt à savoir aller à contre courant si ça veut choper un saumon de temps en temps. Et moi le contre-courant c'est un peu ma spécialité. J'ai été élevé à l'école de Papy.On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...
Dédé: Mais j'me rends compte que j'suis en train de m'égarer. Remarquez, moi c'est pas grave, j'retrouve toujours mon ch'min, j'connais Paname comme ma poche. C'est pour vous que j'm'inquiète, j'voudrais pas être obligé d'venir vous rechercher un par un. Surtout qu'c'est pas les occasions d'se perdre qui manquent dans le maquis des appels au peuple. Y en a tellement qui partent dans tous les sens qu'on sait même plus dans quelle direction vont ceux qui conduisent le train. Enfin quand j'dis qui conduisent le train, c'est une image vous vous en doutez pasque les trains y restent un peu à quai en ce moment. Pas tous j'vous l'accorde, celui des revendications y va plutôt bon train justement, même si y déraille souvent (normal les mecs qui manœuvrent les aiguillages y sont pas tous d'accord sur la direction à prendre alors ça cafouille dans les cabines et les ordres passent pas forcément bien).
Dédé: OK, arrêtez de râler, j'me r'mets dans les rails de ma chronicle et j'en reviens à cette jeunesse déjantée des neurones qui sait même plus qu'elle est jeune tellement elle a appris à suivre les vieux. Enfin, quand j'dis appris à suivre c'est juste suivre qu'est le mot important, pasque apprendre elle sait plus vraiment c'que ça veut dire. Donc elle suit les vieux. Mais alors elle suit tout. Faut pas mettre toute la jeunesse dans l'même panier, j'vous l'accorde, mais alors dites moi un peu pourquoi elle se lève comme un seul homme dès qu'un Panurge de circonstance décide de l'envoyer droit dans l'mur. Vous savez pas ! Moi non plus, j'aurais bien une explication mais j'suis pas sûr qu'ça vous fasse plaisir de l'entendre, alors pour une fois j'vais vous faire plaisir et vous laisser deviner c'que j'pense. Et venez pas me chier dans les bottes pasque j'vous colle une colle. Vous l'savez bien c'que j'pense, alors la devinette elle est pas si difficile que ça.
Dédé: Ah ouais, c'est vrai, Arthur ! J'ai failli le perdre de vue à cause de vous que j'dois toujours surveiller pasque vous suivez rien de c'que j'vous dis et qu'y faut toujours que j'vous r'mette dans le droit chemin de ma pensée. J'vous jure c'est fatigant à force. C'est vrai dans cette histoire Arthur c'est rien qu'un prétexte. Mais la tentation était trop forte avec Victor.
Dédé: Là j'vois déjà deux ou trois mains se lever, trois ou quatre fronts se baisser, et la tentation que vous avez de poser une question con genre : "Victor Hugo ?" (prononcée d'une toute petite voix de préférence). Ben non bande de nazes. Pas Victor Hugo. Victor c'est un mec qui va sur ses dix-sept ans. Ca y est, vous commencez à entrevoir le pourquoi du titre de ma chronicle. Enfin !
Dédé: Ben vous allez mieux comprendre dès que j'vous en aurai un peu plus causé. Faut vous dire qu'il le mérite que j'vous en cause, pasque c'est une vraie caricature le mec.
Dédé: Et là, le chœur des vierge de demander : "Qui c'est ? Qui c'est ?". Ben justement, qui sait ? Personne ne le sait mais moi j'vais vous l'dire. C'est un jeunot qu'est déjà tellement vieux dans ses baskets qu'on pourrait le croire au comité directeur de la CGT. Genre commissaire politique, c'est-à-dire en gros un peu comme un mec qu'aurait envie de réussir mais les couilles en moins (deux fois que j'dis couilles ! j'dois être agacé). Promis, j'vais tout vous dire pour pas qu'vous puissiez penser que j'parle dans l'vide et que j'tente de vous enfumer. Et non seulement j'vais tout vous dire mais en plus j'vais vous donner des preuves de c'que j'avance. IRREFUTABLES.
Dédé: Et puis en plus j'ai pas d'raison d'me priver pasque ce que j'vais vous dire c'est de notoriété publique. Tellement de notoriété publique que c'est écrit dans Libération ! Allez, dites le qu'ça vous manquait que j'vienne vous faire la lecture de Libé. J'en étais sûr, c'est pour ça que ce matin j'ai demandé à Papy d'me l'acheter. Ouais, pour faire une chronicle j'préfère que Papy mette 1€30 dans l'commerce comme ça j'ai la conscience tranquille, on peut pas dire que j'pille. Je pille pas, j'achète ! Avec le pognon de Papy, d'accord, mais c'est du pognon, on vole pas, on emprunte même pas. On paye ! Pour lire des conneries, c'est vrai, mais on paye. Il faut savoir payer, et même de sa personne, pasque pour lire Libé un lendemain de manif faut être prêt à tout entendre et à tout lire, j'vous l'dis.
Dédé: Donc Papy m'a acheté Libé ce matin (1€30, les cons ! depuis que BHL est actionnaire y z'ont augmenté le prix de vente, allez savoir pourquoi). Et il m'a fait la lecture. Pas tout, j'ai trouvé mon bonheur en page quatre. Y avait pas besoin d'aller plus loin, j'avais ma dose de conneries et de quoi alimenter mon désir malsain de dire du mal d'un jeune con. Et c'est là que je vais ouvrir les guillemets. Je vous jure que tout ce que je vais vous livrer ci-dessous est écrit in extenso (vous pourrez vérifier si vous avez 1€30 à mettre dans l'commerce) dans Libération du 20 octobre 2010, en page 4, sous le titre générique s'étalant sur une double page :
"Quatre leaders intransigeants au cœur des cortèges"
Dédé: Rien que le titre vaut déjà son pesant de cacahuètes, alors j'vous raconte pas c'qu'y peut y avoir dessous. J'vous raconte pas mais j'vais vous l'dire quand même. Mais en me limitant à un des quatre "leaders", un jeune militant (vous avez vu la pirouette du limitant - militant ?) fraichement élu à la tête d'un "syndicat lycéen". Moi ça me fait bizarre ces deux mots accolés (sans doute pasque je pense à Arthur… et que je vois Karadoc). Dons je vais rouvrir les guillemets et vous laisser juges. C'est le 'jeune" qui parle (ou le "journaliste" qui rapporte ses propos), et là je vous jure que ça vaut encore plus son pesant de cacahuètes.
Dédé: Vous êtes prêts, bien assis ? Attention, c'est parti !
"Dans les lycées, les facs, les raffineries ou les transports, on est tous dans la même galère. Tous ensemble on fait peur au gouvernement"
La classe hein. Une dialectique à la mords moi l'nœud genre mode d'emploi d'un couscous en boite. J'ai repris un peu la parole pour vous laisser le temps de souffler après tant d'inventivité rhétorique. Je la lui rends. Il va vous expliquer que c'est son baptême (!) du feu (!) cette manif (au fait j'ai oublié de vous dire qu'il était hier au premier rang, avec les agités du bocal traditionnels, ceux qu'vous connaissez déjà depuis des lustres)
"Mais j'étais préparé, mon prédécesseur Antoine Evennou m'a formé quand j'étais responsable pour Paris"
(de l'UNL, le "syndicat lycéen" évoqué plus haut, je précise pasque y doit en rester qu'ont pas bien tout suivi. Dans les vrais journaux y aurait eu une mention genre ndlr)
Là on nous explique qu'il est un peu nerveux et pas très charismatique. Tu m'étonnes ! Et y repart sur son discours sorti du manuel.
"Mais je crois avoir progressé dans la rhétorique et la façon de communiquer"
Ah bon, t'es sûr Victor ? Ah oui c'est vrai j'ai oublié de vous donner son nom au gamin. J'peux l'dire, il est dans Libé son nom, donc c'est qu'il a rien à cacher : Victor Colombani.
Tiens, ce nom, c'est curieux, ça me rappelle quelque chose. Bon sang, mais c'est bien sûr !
"Son père, aujourd'hui retraité "lui au moins est passé à travers la réforme" a fait carrière au Monde, sa mère y travaille toujours et son frère est journaliste à France 3."
Une dynastie en quelque sorte, genre népotisme de la presse et du syndicalisme façon Corée du Nord. Oui je sais c'est pas facile les guillemets dans les guillemets, mais vous inquiétez pas, c'est presque fini.
Ah oui, donc, le petit Victor c'est le fils de l'ancien patron du Monde. Ceci peut expliquer cela, la vindicaction c'est héréditaire (et venez pas me chier dans les bottes à cause de mes néologismes).
Et derrière ça le gamin nous raconte sa vie. Je vous la livre telle que le "journaliste" de Libé la narre, genre conte de fée du militantisme…
"A 16 ans c'est un vieux routier : première manif en 2002 avec ses parents contre la présence de Le Pen au deuxième tour de la présidentielle, puis il a défilé à 14 ans contre le CPE"
En 2002 il avait quand même huit ans le drôle, c'est vous dire la haute tenue de sa conscience politique. JE ME MARRE !
Et j'en termine avec lui et vous allez voir que c'est du lourd qu'il nous livre le gamin en guise de conclusion :
"Le fait que la société change et que je puisse dire quelque chose, influencer les décisions, ça m'a toujours super-intéressé"
On lui pardonnera ses dérapages dialectiques. Il n'a que seize ans (ouais moi les nombres j'les écris en lettres quand j'écris. Pasque j'écris pas dans Libé…
Dédé: Vraiment, on est parfois vieux quand on a dix-sept ans.
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Ca c'est une façon de gueuler qui me plaît. D'autant que je m'étais pas fait plaisir avec une bonne Chronicle depuis trop longtemps. Je me console en me disait que j'ai la Bible, j'en lis quand je veux et autant que je veux
Z, initié.
Z, initié.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Dans cette "chronicle" j'ai quand même vu un sujet grave qui est:
Laissez donc un peu vivre la jeunesse avec leur temps et ce qu'il comporte .
Un jour viendra où l'enfance n'existera plus
"La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête..."
Un passage très poétique qui montre que papy n'est pas loin
Sylvie
Laissez donc un peu vivre la jeunesse avec leur temps et ce qu'il comporte .
Un jour viendra où l'enfance n'existera plus
"La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête..."
Un passage très poétique qui montre que papy n'est pas loin
Sylvie
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
J'aime quand tu te laches Dédé !
_________________
LaLou
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
On connaissait la chasse à la palombe. Perso, j'préfère ce cocktail Molotov qui vient troubler la paix de la tribu colombe... Joli jet !
_________________
"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Ouais, vous avez vu comment il se la pète le branleur !
Si encore il avait un peu d'envergure. Mais en plus j'l'ai entendu causer et j'vous l'dis il a le charisme d'un coton-tige.
Dédé.
Si encore il avait un peu d'envergure. Mais en plus j'l'ai entendu causer et j'vous l'dis il a le charisme d'un coton-tige.
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Oh putain, j'viens encore de l'entendre.
Juste là, y a cinq minutes, à la téloche.
Il a un discours d'une profondeur, d'une efficacité et d'une originalité à faire pâlir un bâton d'encens posé comme le dernier rempart de Guerlain devant une fosse à merde.
JE ME MARRE !
Dédé.
Juste là, y a cinq minutes, à la téloche.
Il a un discours d'une profondeur, d'une efficacité et d'une originalité à faire pâlir un bâton d'encens posé comme le dernier rempart de Guerlain devant une fosse à merde.
JE ME MARRE !
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Moi j'aime bien quand Dédé me demande de lui acheter Libé...
En général ça donne.
Il faut dire que Libé c'est quand même à la presse ce que l'inertie est à la réforme. Une vraie mine avec des filons à découvrir au premier coup de pioche.
Nilo, Tout un poème.
En général ça donne.
Il faut dire que Libé c'est quand même à la presse ce que l'inertie est à la réforme. Une vraie mine avec des filons à découvrir au premier coup de pioche.
Nilo, Tout un poème.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Et oui ! Tu vois Dédé, en fait c'est simple, très simple à comprendre comment les choses elles sont. Ce que le journaliste ne peut pas exprimer de peur d'être "déplacé", c'est son rejeton qui s'y colle, comme une revanche de famille. Jusque là il n'y aurait rien de choquant sauf le nom ; à sa place, j'en aurais changé, quitte à rester un éternel anonyme.
Question "Lieder", j'aime encore mieux ceux de Schubert !
Dam, leader nasse, hallyday ho nice, Michel John Ice...
Question "Lieder", j'aime encore mieux ceux de Schubert !
Dam, leader nasse, hallyday ho nice, Michel John Ice...
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Treizième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Au fait
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...
C'est du Arthur, du vrai ! Du Rimbaud je veux dire.
Nilo, précis comme une montre suisse.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...
C'est du Arthur, du vrai ! Du Rimbaud je veux dire.
Nilo, précis comme une montre suisse.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: On est parfois vieux quand on a dix-sept ans. (Chronicle)
Vraiment trop rares , tes chroniques, Dédé, dans ce monde de grisouille... Et attention, aucun rapport avec le fond d'écran de Macadam, en ces temps où ça gamberge sur des questions de forme... Franchement, on est en manque... Mais bon, tu dois avoir des tas d'autres chats à fouetter, et des tas de nouveaux comptoirs à lustrer du coude.
Nous laisse quand même pas mariner trop longtemps sinon faudra qu'on se fasse nos propres coupures de presse. Et sans tes commentaires, je te le dis comme je le pense, ça sera carrément pas la joie.
Nous laisse quand même pas mariner trop longtemps sinon faudra qu'on se fasse nos propres coupures de presse. Et sans tes commentaires, je te le dis comme je le pense, ça sera carrément pas la joie.
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
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