Disamare

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Disamare

La feuille frissonne sous la bise
un crépitement
puis une torsion
de pétiole – une esquive –
et glisse la grêle
sur le limbe fugueur.

Tout ce que le temps a contenu
toute la poussière déposée
se rappellent au corps
Martelé.

Une chorégraphie inspire
l’instant, arrête les gestes
occulte la pensée.
L’œil
contemple la scène où
le spectateur immobile
se démène, danse contre
sédiments.

L’homme marche derrière sa conscience absorbée,
le corps détaché du fil à plomb de l’esprit ;
une progression à l’oblique du réel
où la folie, sortie de l’ombre, hurle à la vie.

Les papillons de l’érable tournoient et sèment une joyeuse épouvante.

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Lorsque j'ai lu ton poème, j'y ai vu une marionnette...les fils accrochés à son corps et qui ne pouvait faire de gestes que si la manipulation se mettait en oeuvre.

Une liberté annulée.

Sylvie

Merci Sylvie de t'être arrâtée sur mes mots, et surtout de me dire comment tu les perçois. J'avais une intention, je l'ai imagée, et je suis curieuse, vraiment, de savoir comment le lecteur se la personnifie.

Moi j'associe ces mots, ces images à une libération, un affranchissement du poids
du temps qui passe pour se laisser aller.
Mais peut-être je me trompe complètement ?

Toujours en progrès charmante Carmen !

H.

Ah oui, j'ai aimé m'arrêter ici un instant.
Ton écriture fait souvent preuve d'une originalité séduisante. Comme une montre molle martèlerait des secondes épuisées sur l'enclume du temps.

Nilo, tic-tac.

J'adore le com de Nilo...de la belle poésie

Sylvie

Merci pour vos lectures.
Nilo,ton expression est très imagée et me laisse songeuse. Il est vrai que j'ai voulu décrire ce qui vit alors que rien ne bouge en apparence, le tout fondu dans un décor d'Octobre. (une façon de plier son corps aux épreuves des saisons)

"le corps détaché du fil à plomb de l’esprit"

Inversion originale, le fil à plomb est généralement vu comme le corps lourd et non comme l'esprit.
Mais c'est logique car ici l'esprit est lourd, plus lourd que corps, lourd d'inanité, comme un pendule si lourd qu'il déformerait les rouages de l'horloge, enrayée par le poids du vide du temps qui aspire...

comme un écho germinal...



disciple du soir

au mille portes de l'œuvre
à la sobriété heureuse
la feuille et l'eau attendent leur tour

l’horizon se rassemble là-bas
son ovale donne sa couleur au monde

à l'heure où tout se quitte
il est devenu le recours

déjà l'écrit ne parle que pour lui
il se peut qu'il s'en souvienne


B..ez

Des commentaires riches ; merci !

j'aime beaucoup les oppositions
que tu fais vivre dans ton texte,
"où les spectateur immobile
se démène, danse contre
sédiments."

Et je suis charmé par le début du poème, délicat et infinitésimal:
"La feuille frissonne sous la bise
un crépitement
puis une torsion
de pétiole – une esquive –"

L'ensemble laisse une envie de se battre en riant,
de danser contre les sédiments.

Ce poème compte beaucoup pour moi.
L'écrire fut un allègement ; puisque toujours il faut se battre autant le faire joyeusement.
Merci pour ce com Do you BnF.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatorzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

"L’homme marche derrière sa conscience absorbée,
le corps détaché du
fil à plomb de l’esprit ;
une progression à l’oblique du réel
où
la folie, sortie de l’ombre, hurle à la vie."

J'aime bien sans rien expliquer

En effet Ratoune, il ne faut pas chercher par la raison ; j'ai tendance à renverser les idées.

Instantané, polaroïd.
Vraie musique.

Oui une tendance au renversement à l,oblique du réel, de la feuille qui se (con)tortionne, de la conscience du spectateur,

où la folie, sortie de l’ombre, hurle à la vie.

Les papillons de l’érable tournoient et sèment une joyeuse épouvante.

Superbe !