La Belle en saison dormante

La Belle en saison dormante

La ramure de l'été
que l'aisselle de la feuille
a vu naître
ajuste son écorce
elle retient sa plainte
et dans un long frémissement
s'installe sous le silence - c'est l'hiver.

Le printemps en lentes caresses
aux jours de lumière
viendra réveiller sa peau gelée
dégrafera ses boutons.

édit : Je savais qu'il me faudrait revoir ce poème ; c'est chose faite mais je ne veux le faire "remonter". Deux sons [a] se suivaient en début de vers, et puis je passais allègrement du mot printemps au mot hiver !
Donc, si jamais ce poème remonte, je vous mets la nouvelle version.

Chut....

(un petit poème sans prétention pour entrer dans le froid de la saison)

Tu vois Carmen, j'aime bien lire ce genre de poème où bien souvent l'auteur a une pensée qu'il dit "sans prétention" et pourtant...

Ici l'automne pourrait être ce que l'homme perd chaque année
L'hiver une certaine solitude

Le printemps devient alors l'espoir

Et vu que je te lis depuis toujours, je dirais que ce poème reflète bien + que la routine des saisons.
Toi peut être ? avec la nostalgie de certains instants et l'espoir de sentir encore les émotions, celles que nous appelons====>7eme ciel

Sylvie

De la douce poésie
J'ai aimé ma Belle !

Surtout ça :

"La ramure de l'été
que l'aisselle de la feuille
a vu naître"

Magnifique !"l'aisselle de la feuille "


H.

La fraicheur des mots, la douceur de tes saisons et les sentiments qui frémissent sous l’écorce d’un être humain - la magie de la pure poésie – tu la dévoiles si bien..
Cordialement Solweig

Merci pour vos lectures.
Vous qui écrivez depuis plus longtemps que moi, pensez-vous que d'une saison à l'autre nous pouvons trouver d'autres mots, un autre agencement pour chanter la nature sans se répéter ?

cela se fait depuis la nuit des temps... Le regard que l'on porte sur les choses, sur les gens, c'est cette réalité que l'on porte, pas celle des choses ou des gens eux-mêmes.. et le regard est unique.
Celui-là, je l'ai trouvé épuré et gracieux, comme une estampe japonaise...

Pour répondre simplement à ta question Carmen, je dirais que la nature par essence change tout le temps et sa richesse est infinie (formes, couleurs, mouvements) Elle est donc un bon guide, si on veut s'y fier.

Dam, la nature c'est bien chouette mais faut s'mouiller.

et que dire de la nature humaine....
ses paysages surprenants terribles, troublants,
émouvants anges monstrueux...

C'est doux, raffiné et précieux comme la nature peut l'être parfois.

Carmen P. a écrit:pensez-vous que d'une saison à l'autre nous pouvons trouver d'autres mots, un autre agencement pour chanter la nature sans se répéter ?

naïvement
je crois que oui est la réponse à ta question,
mais sans tomber dans la figure de style
tu as raison toutefois il faut faire attention à ne pas s'imiter soi même...

Je crois que c'est ma question qui est naïve ; je suis spécialiste pour ce genre de questionnements et les années ne me rendent en rien plus sûre de moi.
Oui, le risque est de se répéter, et c'est cela que je crains...et je ne devrais pas (il suffit de se référer à la nature) ; elle ne crains pas de renaître à chaque printemps.

C'est bien ce que je disais et tu as mes encouragements (et mon admiration pour ce poème)

Dam, c'est chouette, il pleut.

Plein de douceur pour une longue hibernation.

Nilo, sacre du printemps.

Un coup de Mur à Dédé et me voilà au coeur de la poésie de Carmen

Aucun regret...un plaisir sur.

Sylvie

Puisque ce poème est remonté, je vous donne la nouvelle version.

La Belle en saison dormante

La ramure de l'été
que l'aisselle de la feuille
a vu naître
retient sa plainte,
elle ajuste son écorce
puis, dans un long frémissement
s'installe sous le silence - c'est l'hiver.

Un rêve minéral étend son règne sur l’orbe végétal

Le printemps en lentes caresses
aux jours de lumière
viendra réveiller sa peau gelée
dégrafera ses boutons.

Chut....

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatrième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

Ce n'est pas sans plaisir que j'ai relu ta douce poésie à la porte de l'hiver !

Coucou ma Belle

H.

Merci Hortense. Eh oui, la belle s'endort à nouveau !