Etains

étains


Sous des ciels d’étain, une pluie désespère d’absurdes maisons borgnes aux charpentes brûlées.

Dans ces chemins de guerre sarclés d’heures immobiles où l’espoir s’enlise, tombent ces gouttes chagrines

Elles transpercent les flaques emplissant les ornières, tracées par les chenilles sur ces arpents de boue.


Ils nous ont parqués là, fatales certitudes


Et pourtant nous rêvions de conquêtes faciles
Aux poussières de l’été que levaient nos convois
Nous étions jeunes alors et naïfs à la fois
Immortels et narquois en uniformes neufs.

Et s’éteignent maintenant nos puériles croyances
Où meurent des inconnus que frappe la malchance
Les enfants de nos femmes s’amusaient tout là bas
Aux soleils flambants sous des cieux d’insouciances

Voici que maintenant nous nous tordons les mains
C’est ici le cimetière de nos pauvres destins.

Loïc, tu es bien trop rare dans ces contrées...
La mine, même à ciel ouvert regorge des noirs à piocher au fond de nos nuits blanches.

Nilo, éteint.

"Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qui 'on retrouve au soir désœuvrés incertains"

(Aragon, il me semble)

De l'éteint qui vaut son pesant d'or !

Le parcours de l'individu est court dans l'immensité du monde.

Il est toujours poignant de voir tomber un des nôtres.

Un texte qui mérite le détour, la cadence y est et l'émotion aussi.

Du beau que je n'éteins pas...

Sylvie

Un texte qui frappe au coeur. Une émotion intense. J'ai beaucoup aimé.

Et que pouvons-nous faire, sinon fleurir ce cimetière de nos destins, pauvres ou glorieux?

Pleins de jolies choses là dedans. De l'émotion, de l'effroi un peu, du courage, de la distance... Un texte accrocheur qui fait du bien.
Je suis d'accord avec Nilo, tu te fais bien trop rare.

Des formules un peu lourdes dans le commencement du texte (d’absurdes maisons borgnes aux charpentes brûlées)

Mais le 4-4-2 final est emporté

Ciels d'étain-sel magique !