Le silence des bibliothèques

Vider les étagères
La littérature ne sert de rien
Au poète qui se met à pleurer

Les poètes c'est pas comme les pirates
Les poètes ça pue l'angoisse et les sanglots
Ça se métastase quand les femmes foutent le camp
Ça fout le feu aux livres pour pas gueuler

Ce soir les nuages ont l'odeur des trottoirs
Il pleut des nuits infernales
Et le monde entier remue la queue
Au passage des chiens éclatés

Le bitume chiale ses hivers ordinaires
Les territoires froids branlent leur chef
C'est l'hiver des poètes déformés

Achever le bois des bibliothèques
Quand se prédisent de misérables cellules

Le cœur sarclé de cellules ordinaires
Je dis, je suis une pute
Et les putes se métastasent
Quand les femmes foutent le camp

Encore un LC que j'ai aimé lire.
Violent et doux à la fois.
Avec la détresse des amours déçues.

Nilo, cosi fan tutte.

Superbe poésie violente qui crache ces mots exactement comme il faut

La littérature ne sert de rien au poète qui se met à pleurer...mais les larmes séchées il replongera dans ses livres.
Un texte que j'ai aimé lire également.

"Vider les étagères
La littérature ne sert de rien
Au poète qui se met à pleurer "

Peut-être de mouchoirs à maux ?

Une bonne claque ce poème De très bonnes images, une douce mélodie... bravo

"Les poètes ça pue l'angoisse et les sanglots"

Je crois que dans ces conditions un bon coup de balai ne fait pas de mal, au diable les muses qui se barrent et les étagères qui croulent sous la poussière. Bien vu !

Les mouchoirs à maux
Ne servent qu'à ceux dont l'émail émeut l'humus
Et les bisbilles de la mise à mort
Les mettent mot-à-mot ou bouche-à
Mais c'est pareil tous les jours

Bien à votre passage

Je laisse la trace de mon passage également. Tu as bien changé le style mais tes mots s’inscrivent bien fort dans la mémoire. Le bois de la bibliothèque est impénétrable.
Cordialement Solweig

Très beau texte.

Je n'ai pas compris.
Commentaire de peu d'intérêt, j'en conviens.

Le fond ne me touche pas, et pourtant la forme fait mouche.

Il y a des bonnes gens, certes, et bien peu de bonnes bibliothèques.
Je sais quelques bons poètes qui préfèreraient foutre le feu à des gens qu'à leur bibliothèque.
Les livres sont de bons amis, des amis fidèles, souvent bien plus riches que nos fréquentations... et puis... c'est toujours un peu sale, les fréquentations...

Un quatrain de Baudelaire ou un sonnet de Mallarmé sont bien plus pures et lumineux, que les quelques illusions biochimiques induites par mon corps et la société.

Mais le rythme, mais les sons, mais certaines images... oui, j'entends ça.