Une remembrance

Du pays de mémoire un chant m'est parvenu
Qui date de ce temps où je courais ma chance
En allant t'admirer, à ta porte, en silence,
Mon âme était brûlante et mon coeur était nu.

D'où vient que de cet air je me suis souvenu?
La mémoire a parfois d'étranges turbulences
Et l'esprit au travers des temps anciens s'élance
Dont il n'était, pour vrai, pas même revenu.

Toi qui ne sais trancher entre veilles et songes
Car chacun de ces deux dans l'autre se prolonge,
Chacun des deux reprend de l'autre les tracas,

Ma vie, ne te prends pas pour une tragédie,
Tu seras un pastiche ou une parodie,
Un paisible chemin vers un banal trépas.

J'aime vraiment beaucoup l'esprit, la forme... jusqu'à ce dernier tercet dont le premier vers avec l'hemistiche entre n'a et pas dérange la fluidité de ma lecture.
Et puis je suis un peu déçue de ne plus trouver d'allusion à ce souvenir qui donne son titre au sonnet. Ce tercet me semble trop vague, trop général pour conclure ce voyage en pays de mémoire que je faisais avec tant de plaisir jusque là.

Retouché selon ta suggestion.

Pas de dévoilement, cependant, ce sera dans un autre sonnet.

Bravo ! Cette idée de s'adresser à sa propre vie sur ce ton légèrement désabusé me semble une excellente idée qui ne nécessite pas, en effet, de plus amples explications. Tu lies de manière harmonieuse le passé au futur après avoir parlé du présent dans le premier tercet.