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Mon opération de la couille gauche

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Mon opération de la couille gauche Empty Mon opération de la couille gauche

Message  Paul Sunderland Sam 20 Nov - 14:20

« Ectopie testiculaire, monsieur Sondermann. Il va falloir opérer. »
La femme-médecin a fini de me palper le scrotum. Je soupçonne, derrière sa façade de professionnalisme, que cette espèce de vieille jument a aimé ça, détenir une forme d’ascendant sur un homme non pas diminué mais gêné.
- Bon si je comprends bien, j’ai le testicule gauche qui fait l’ascenseur.
- Vous comprenez bien. Mais soyez tranquille, l’intervention est bénigne, très banale. C’est un problème très fréquent aussi bien chez les garçons que chez les hommes faits.
Je me rhabille, ne voulant pas prendre froid, car j’ai quand même une extrémité à l’air.
- Et l’opération, ça se passe où ? Et qui est le chirurgien ?
- Je pense qu’on va vous envoyer en Allemagne…
- En Allemagne ?!
- Oui, j’ai un excellent collègue spécialiste de ce genre de cas, il a sa clinique. Ca ne vous gêne pas, une clinique ? De toute façon tout ça c’est très bien pris en charge, même dans le privé. Et ça reste dans l’Eurodistrict, c’est juste de l’autre côté de la frontière, dans le Schwarzwald. Pas très loin de Baden-Baden. Le docteur Von Sigmaringen.
- Jadis, j’ai lu dans un roman de Ian Fleming, You Only Live Twice, que les sumotori ont une technique mentale pour faire monter et descendre à volonté leurs testicules, avant et après une compétition. Qu’en pensez-vous, docteur ?
- Vous donnez trop dans l’ésotérisme, monsieur Sondermann.
Je lui fais son chèque et je m’en vais.

Alors ainsi, je vais me faire opérer de la couille gauche. La bonne femme m’a bien expliqué que c’était pour diminuer les risques d’hypofertilité, voire de stérilité (elle n’a pas dit « stérilité » mais « infertilité », car c’est une conne à langue bifide).
Je n’ai pas vraiment de famille à prévenir, et cela m’arrange. Je déteste ces déplacements à l’hôpital, que je sois visiteur ou, bien plus rarement il est vrai, patient. Par contre, je vais devoir me racheter des pyjamas. Je ne pourrai pas dormir à poil, là-bas.
Au téléphone, j’ai la secrétaire de Von Sigmaringen. Nous convenons d’un rendez-vous pour un examen préalable. Je me demande si la secrétaire ressemble à ma vachasse de généraliste.

Baden-Baden, c’est joli. Même le Général a apprécié, en son temps. Et puis, c’est friqué comme j’aime, avec les thermes, le casino. Ils ont aussi un McDo. C’est d’ailleurs là que je me rends à pied, après m’être garé quelque part un peu en extérieur. Ils n’ont pas de couilles de taureau au menu, ça viendra peut-être un jour. Je me rabats sur du McBacon – frites – coca sur place, bitte, et nullement dérangé à l’idée de m’entretenir en début d’après-midi sur une question problématique concernant ma santé, je mange.
Après une bordée d’éructations plus ou moins intériorisées comme mon testicule-navette, je quitte ce haut lieu de la gastronomie et repars à ma voiture. La route de montagne est charmante bien que nous soyons encore en hiver. Très sombre, comme son nom l’indique, malgré la neige qui subsiste encore sur les pentes. Mais j’anticipe déjà la beauté des mois à venir, sous un éclairage différent. Je roule tranquillement, sans GPS, et au bout de quelques kilomètres de montagne (toujours plus longs que sur du plat), j’approche d’une bâtisse moderne. Elle n’apparaît qu’au dernier moment, bien tapie dans ces masses compactes d’arbres à feuilles persistantes. De l’extérieur, ça semble très bien entretenu, avec un parc assez grand. J’aperçois quelques valétudinaires en train de faire leur promenade. Des hommes, d’âges différents. Certains sont accompagnés par du personnel soignant, selon l’état d’avancement de leur convalescence.
Un hall d’accueil. Une secrétaire accorte, pas vachasse, elle. Francophone. Après m’être annoncé, monsieur Saul Sondermann, bonjour, etc, elle m’introduit (façon de parler) dans une salle d’attente décorée design, arty. Je n’attends pas longtemps, un homme de haute taille, mince, vient à ma rencontre. La cinquantaine, cheveux blonds impeccablement plaqués en arrière. Blouse blanche immaculée, et l’homme arbore un monocle à l’œil gauche. Poignée de mains franche ; Balder Von Sigmaringen me fait tout de suite bonne impression.
Contrairement à l’omnipraticienne, son examen est rapide et efficace. Il me fait évidemment un peu mal mais c’était à prévoir.
- Cryptorchidie ectopique pelvienne, rétropéritonéale, superficielle, côté gauche. Frau Doktor Crotechilde a correctement diagnostiqué. Rien de bien méchant.
Il parle dans un français irréprochable, sans trace d’accent. Il détaille de façon très accessible le problème qui se pose et les modalités de l’intervention chirurgicale. J’écoute attentivement. Il conclut enfin son explication scientifique, et cependant je sens qu’il a encore envie de s’exprimer.
- Ici c’est du dernier cri, nous oeuvrons dans la veille scientifique permanente, tant au niveau des connaissances théoriques que des actes médicaux. Je peux dire, sans exagérer, que cette clinique que j’ai l’honneur de diriger est l’une des plus réputées d’Europe, seulement, on ne le sait pas forcément, en tout cas dans le grand public profane car, vous comprenez, tout ce qui a trait à la sexologie, l’urologie cause encore de l’embarras chez certaines personnes un peu frileuses mentalement. ET C’EST BIEN DOMMAGE !
Je le sens quand même un tout petit peu exalté, sur le coup. Je mets cela sur le compte de son grand intérêt pour les questions sexuelles. Après une pause de quelques instants, il plante derechef son regard dans le mien.
- La couille, Herr Sondermann. Considérez la couille.
- Oui, docteur ? réponds-je avec le sourire.
- Bien entendu, je peux vous faire tout un exposé sur le testicule comme gonade mâle, etc. Ce serait tout à fait légitime mais n’oublions pas la très importante loi d’analogie : le corps humain manifeste, à sa manière, un symbolisme archaïque universel. La couille, par exemple. Application du symbolisme de hiranyagarbha.
- Je vous demande pardon ?...
- Hiranyagarbha, Herr Sondermann. Dans le Rigveda, la grande tradition hindouiste, Hiranyagarbha est l’œuf d’or, le germe de toute la Création. L’œuf d’or ! Les Upanishads l’appellent l’Ame de l’Univers, ou le Brahman, et nous indiquent que Hiranyagarbha flotta dans le vide et l’obscurité du non-être pendant près d’un an, puis se scinda en deux moitiés qui formèrent d’une part Swarga (la hiérarchie des mondes célestes), et d’autre part Prithvi (le monde terrestre). D’autres traditions de l’Inde abordent aussi le sujet mais retenons bien ceci, Herr Sondermann : l’œuf d’or. Le germe.
- Oui, mais on a deux testicules…
- Parce que nous sommes des êtres déchus, divisés, dualisés pourrait-on dire ! Cela dit, l’Histoire a connu un célèbre monocouille : Hitler.
- Certes, mon cher docteur.
- L’œuf d’or. Je tente, depuis plusieurs années, la constitution de testicules de synthèse, organiques et cybernétiques, ainsi que des pénis bioniques.
- Très intéressant !
- N’est-ce pas. Pour l’instant je dois reconnaître que mon équipe et moi n’avons pas rencontré le succès, mais nous ne perdons pas espoir. J’explore actuellement des pistes de recherche initiées par des confrères sud-américains. Tout cela demande bien évidemment du temps…
- Et des fonds privés, peut-être ? Ou des deniers publics, si vous voulez bien me pardonner mon indiscrétion ?...
- Soyez tranquille, Herr Sondermann. Nulle indiscrétion de votre part. Fonds privés exclusivement. Généreux mécènes, amicales discrètes mais solidement structurées, dira-t-on.
- J’espère que vous parviendrez à un résultat concluant !
- J’en ai la conviction. Tenez, si vous voulez bien me suivre…
Von Sigmaringen se lève et m’entraîne dans une pièce adjacente. Ce n’est pas un bureau à strictement parler mais une sorte de pièce de rangement où, sur des étagères, des bocaux s’alignent.
- Des ébauches de gonades de synthèse, comme vous le voyez, conservées dans du formol. On aperçoit, avec un œil entraîné, les différents stades des manipulations. Cependant, je dois dire que ce ne sont que des esquisses imparfaites, mais nous les conservons. L’histoire des sciences m’en saura gré, un jour !
- A propos de manipulations, docteur, dois-je revoir votre consoeur généraliste ?
Nous retournons dans son bureau.
- Non, pas la peine. Par contre, vous devrez passer un électrocardiogramme en ville. Je vous donne une adresse.
C’est ainsi que nous réglâmes, le docteur Von Sigmaringen et moi, les modalités de mon intervention chirurgicale. Celle-ci se déroulerait au début du printemps. Entre-temps, j’allai me faire examiner le cœur chez un cardiologue castriste (il y avait un poster du Che dans son cabinet), fumeur de peaux de bananes (à ce qu’il me dit). Mon cœur était en bon état (je ne fume pas). Je profitai aussi de ce laps de temps pour écrire quelques nouvelles et élargir ma connaissance de l’hindouisme.


***


Je retournai à la clinique pour mon opération. La veille au soir, dans un beau crépuscule de fin avril, une charmante infirmière vint me raser les pudenda. Très experte, elle créa rapidement un bon tas de pilosités sur le lit et le sol de ma très confortable chambre individuelle. Elle était jeune et franchement pas vilaine mais, comme j’étais à l’hôpital, je me retins d’avoir une érection. Puis une ASH passa l’aspirateur. Très mignonne également. Von Sigmaringen, manifestement, savait choisir son personnel.
Conformément au protocole médical, je ne mangeai rien mais, nullement incommodé, et parfaitement détendu, j’aguichai le sommeil en prenant un ouvrage de Julius Evola que j’avais emmené avec moi. Je lus plusieurs heures dans un fauteuil et m’endormis peu après vingt-trois heures.


***


Adolf et Siegfried sont deux solides gaillards. Ils portent leurs noms complets sur des badges accrochés à leurs blouses. Alors que je suis encore allongé dans ma chambre, l’un d’eux me fait une injection, je ne sais pas de quoi au juste, sauf que c’est pour me détendre. Puis les deux me soulèvent et me déposent sur un brancard (je ne dois pas faire de mouvements). Nous voici partis dans le couloir, vers les ascenseurs. Direction le sous-sol où se trouvent les blocs opératoires. En chemin, les deux et moi échangeons quelques propos. Ces aides-soignants sont sympathiques. Ils m’apprennent que, chaque année aux grandes vacances, ils sont animateurs dans des camps de jeunes, en montagne.

Le bloc est ultra moderne, pour ce que je peux en juger. Une partie de l’équipe est déjà là. On m’allonge délicatement sur la table, l’atmosphère est détendue. Une infirmière me fait immédiatement respirer un gaz : de l’oxygène médical. Je me détends encore davantage. On me dit que le docteur Von Sigmaringen ne va plus tarder et, en effet, quelques instants plus tard je vois apparaître sa grande silhouette. Même avec le bonnet et le masque, il a conservé son monocle. Il a l’œil d’aigle du grand patron. « Bonjour, Herr Sondermann. On est prêt ? » « On est prêt », dis-je tranquillement, et quelqu’un me fait à nouveau une injection, dans le bras gauche. On me demande de compter. Je compte jusqu’à quatre

je reprends lentement conscience mais je n’ouvre pas immédiatement les yeux. « Hallo ? » « Hallo… » On me demande si j’ai bien dormi, je crois que je réponds oui mais je m’endors à nouveau

allongé dans ma chambre, sur le côté de la cicatrice, pour accélérer la suture. Je n’ai pas mal, je suis vaseux et sous perfusion. Le corps s’endort à nouveau, mais l’esprit est actif.

Plus tard dans l’après-midi, Von Sigmaringen vient faire sa visite, un peu en coup de vent, mais il est très clair : l’opération s’est très bien passée. Dès que j’aurai repris un peu de forces après l’anesthésie générale on m’enlèvera la perfusion, je pourrai recommencer à m’alimenter normalement et me lever, en douceur. Mais la première nuit est un peu difficile : j’ai tellement dormi du sommeil chimique que de la soirée jusqu’au lendemain matin, ou quasiment, il m’est impossible de fermer l’œil. Lorsque je remue un peu, la cicatrice me fait mal. Je reste donc allongé sur le côté gauche.

La convalescence est rapide. Von Sigmaringen me dit que je possède une faculté de récupération exceptionnelle. Tous les jours je montre mes couilles, ficelées comme des paupiettes, à un aréopage d’infirmières stagiaires et d’internes, tous très intéressés. Von Sigmaringen, manifestement satisfait, donne une foule de détails techniques que je ne saisis pas bien, étranger que je suis à la profession. Je crois cependant comprendre que l’intervention que j’ai subie présente un caractère novateur, caractère que je n’arrive pas encore à bien me représenter.

Quelques jours ont passé. A présent je me lève, marche dans le couloir. Je suis un peu constipé et j’ai des flatulences. C’est normal. La douleur se fait encore sentir mais comme la cicatrisation est rapide, cela n’est pas une cause d’inquiétude. Je ne suis plus sous perfusion. J’examine mes couilles, elles ont l’air en bonne santé. Ce que me confirme Von Sigmaringen, à l’occasion d’une visite où, cette fois, il s’attarde quelque peu. « Herr Sondermann, me dit-il fièrement un matin, tout s’est déroulé au-delà de nos espérances les plus folles ! »
Je me permets de répliquer doucement :
- Pour une banale intervention chirurgicale, docteur ?
- Ach justement, banale, elle ne l’a pas été.
Je ne dis rien et le regarde, l’air interrogateur.
- N’ayez crainte, Herr Sondermann : je vous confirme que tout s’est bien passé et que vos génitoires fonctionnent parfaitement. Elles fonctionneront même mieux qu’avant. Car il faut que je vous dise…
- Il faut que vous me disiez ?...
Von Sigmaringen, toujours le monocle à l’œil, contemple par la fenêtre les étendues de la Forêt Noire.
- Entre votre première visite de la fin de l’hiver et votre présent séjour, une avancée significative a été réalisée dans le domaine de recherche qui est le mien. A major breakthrough, comme diraient les Yankees. Et je ne suis pas peu fier, cher monsieur, de vous apprendre que cette découverte (dont je vous épargnerai le salmigondis technique), ainsi que ses applications pratiques, c’est moi qui l’ai faite ! Tout s’est enchaîné très vite, si vite que je me suis permis de démontrer à la communauté scientifique mondiale que le prochain Nobel de médecine, ce sera moi, et grâce à vous…
- Grâce à moi ?...
- Grâce à vous, le premier homme aux testicules de synthèse !
Je m’ausculte, pour autant qu’il me soit possible de le faire.
- Ne vous tracassez pas : ce sont bien les vôtres, le testicule gauche est bien descendu, il ne remontera plus, mais j’en ai profité pour vous implanter un logiciel biocompatible de mon invention, fruit d’une longue collaboration avec des cybernéticiens travaillant dans des laboratoires non soumis aux lois des Etats ; ce logiciel, qui est absolument révolutionnaire, améliorera de façon substantielle la qualité de votre sperme ainsi que votre tonus sexuel.
- Très flatté d’avoir été choisi, docteur, mais je n’en demandais pas tant…
- Bien sûr, vous n’y voyez pas encore tous les avantages, cela dit lorsque votre convalescence touchera à sa fin, nous vous ferons passer une série de tests avec Gretchen, une de nos infirmières. Vous comprendrez votre bonheur ! En revanche, je n’ai pas touché à votre pénis car, sur ce point il reste encore, au niveau de la recherche fondamentale, quelques difficultés à régler. Je ne voulais pas prendre de risques avec un patient. Vous voyez, ici on soigne tout le monde, les aryens, les non-aryens, vraiment tout le monde. Nous sommes des médecins, des infirmières et du personnel soignant dans son ensemble comme dans n’importe quel établissement de soins. Nous respectons le Serment d’Hippocrate über alles.
- C’est tout à votre honneur !
Finalement, je suis assez heureux de la tournure des événements.
Balder Von Sigmaringen se dresse, impérial.
- La bite, Herr Sondermann. La bite.
- Eh bien ?...
- Le lingam de la tradition hindouiste, indo-aryenne, Herr Sondermann. La représentation de Shiva, le Destructeur, le Transformateur. La transformation par la bite. La destruction des anciennes bites et l’avènement du Lingam de la Fin des Temps, le Lingam du Ragnarök, et ce sera moi qui le donnerai au monde, là encore ! La métamorphose par la baise cybernétique ! L’accès à des états de conscience supérieurs grâce au lingam inusable, increvable dans le crépuscule de tous ces faux dieux ! Ach, voyez, ensuite, la nouvelle aurore indo-boréale qui se profile. Un jour, je fabriquerai aussi des vagins artificiels, avec là aussi toutes les terminaisons nerveuses ! Extase cosmique ! Remboursée par la sécu ! Vous êtes le premier à en bénéficier, Herr Sondermann ! Es freuet mich !
D’autres membres de l’équipe nous ont rejoints. Je reconnais deux ou trois infirmières, Eva, Heidi, et puis quelques membres masculins, dont Adolf et Siegfried. Ils sont tous évidemment très fiers de travailler aux ordres d’un tel novateur.
- Un jour, vous reviendrez, Herr Sondermann. Nous changerons votre pénis, nous le remplacerons à l’identique, mais en mieux. Rendez-vous compte : des couilles de cyborg ! Une bite d’Übermensch ! Je vois déjà s’allumer dans les yeux de mes jeunes infirmières une lueur de saine lubricité alliée à une curiosité scientifique de bon aloi ! Les aimables donzelles ! (ce faisant, il passe la main au cul de la plus proche, qui ne proteste pas) Je formerai des chirurgiens, ils pratiqueront sur moi car j’ai bien l’intention d’en profiter aussi mais je passerai après. Abnégation, abnégation. Sens du service avant tout. Ach, Ragnarök, certes, mais réjouissons-nous d’ores et déjà du nouvel âge d’or qui viendra après ! Lingam ! Lingam ! Hiranyagarbha ! Hiranyagarbha ! Sieg Heil ! Sieg Heil, bordel de merde !
Et tous, émus aux larmes, nous crions avec lui Sieg Heil !


***


Ma convalescence se termina sans problème. J’étais en parfaite santé. Je quittai la clinique après avoir passé avec Gretchen une batterie de tests dont les résultats furent effectivement très positifs, et repassai la frontière sous un magnifique soleil. Dans les jours qui suivirent, je constatai que mes performances sexuelles demeuraient largement au-dessus de ce qu’elles avaient été jusqu’alors, et je dois dire en toute franchise que jusqu’alors, je n’avais jamais eu à ma plaindre, mes partenaires non plus. Bien sûr, il y eut l’inconvénient des médias. La nouvelle avait fait sensation. Je suis un homme discret par tempérament mais Balder Von Sigmaringen, quant à lui, semblait goûter son succès, il est vrai tout à fait mérité. Des producteurs de hardcore voulurent me faire tourner et, afin d’obtenir mon paraphe, rivalisèrent entre eux par une surenchère de cachets rapidement irréalistes. Je déclinai leurs offres, changeai d’adresse. J’étais bien entendu très satisfait de mon opération, et pourtant je me serais bien passé de tout ce battage publicitaire.
Je décidai de m’installer dans un coin paumé des Cévennes. Retour à la terre, en attendant une possible seconde intervention qui me rendrait encore plus performant avant la Fin, avant le Ragnarök puis le nouvel âge d’or.
Afin de ne pas perdre l’entraînement, je me fis enculeur de chèvres.
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Message  Nilo Dim 21 Nov - 10:53

Et bien voilà qui est divertissant et plutôt bien écrit.
Mais Putain, ça fait peur !
En même temps on peur se dire que même si ça ne sert aryen ça ne peut pas faire de mâle ce petit plus cyborgénique.
Mais quand quand même : enculeur de chèvres, les sœurs Grumble vont t'en vouloir.

Nilo, monsieur Seguin.

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