roides engelures

Longtemps

Sur les banquettes moleskine
Des crèmes et rouges michelines
Le front collé, vitres qui tremblent
Lacis d’images qui s’assemblent

Voie unique

Les poteaux noirs gercés de neige
Découpent en d’immenses tableaux
Des montagnes la croupe beige
Cambrée de sapins pour manteau

Hiver

Dans ce vaste compartiment
Un vieil enfant fuit en rêvant
Lancinement des roues métal
Martèlent mes années qui dévalent

Voyage

Des gares hirsutes y flamboient
Où trottinent de vieux employés
Sifflet au bec, tremblants de froid
Sous des horloges arrêtées

Station

Peintures assourdies qui s’émaillent

Roides engelures

Solitudes


Sonnent dures les harmoniques

La neige en larmes m’adoucit…

Bah alors macadam ? Tu passes à côté de jolies choses...
Juste pour ça et même pour tout le reste
"Les poteaux noirs gercés de neige"

Ah, Loïc revient nous prendre pour un voyage en train, au rythme des rouges Michelines de mon enfance, le tortillard de ma Corse qui me sortait tant par les yeux quand j'étais enfant et auquel je repense toujours avec une grande tendresse aujourd'hui.
Merci Loïc pour les grincements des roues sur les rails, pour les odeurs, les couleurs...

Nilo, cinq minutes d'arrêt.

Particulièrement réussi !
Nous voyageons dans l'enfance...
Et ça fait du bien...
Merci à toi !

H.

On le voit cet enfant qui nous ressemble tant !
Nous savions observer, nous emplir d'images et savourer ces voyages.
Je me disais que tout était si bien fixé dans mon esprit que j'aurais pu dessiner tout ce que j'avais vu, que jamais je ne l'oublierais..

J'aime ta plume et j'aime les trains. Ce commentaire pour le plaisir que j'ai eu à voir les deux se rencontrer.

Z.