Origine du donner-luir

Bondir, vrombir, cogner : la poésie impulse-expulse, dans le même jet. L’image y naît bolide, obscure et lumineuse. La muse cravache. La plainte martèle et l’image, sens, aspiration, crève le plancher noir des brumes. Pourtant, cette poésie que j’imagine n’a d’éruptif que le concept. L’utopie arrachée à la nécessité furieuse d’un but se dénature à mesure qu’elle prend visage. “théories de fumées”. Reste au scribouillard à se taire, ou à mentir plus beau? Dans le concert de mes fantômes, les mots ont la transparente vacuité de mon chant : le silence flamboyant les nargue. J’y voyais l’homme-décor, percé de tubulures, clignoter dans la vitrine immaculée du mensonge. Quelques murmures de révolte. Quelques pugilats de conscience. “je n’éclaire que mes gouffres, mais prends-en un peu”. Origine du donner-luir. Comme l’enfant, le poète : un sourire aux jolies choses, un cadeau, une caresse. Pour le reste, tant que ça se mord, se casse ou se balance. Affect-roi : des amours et des haines gigantesques. Surtout, n’écrire à rien ni personne : absence de cible. Le chant sans tête. Prodige du cercle. Il y aurait, hors de cette gélatine souffrante, d’autres jouets à réparer, d’autres merveilles à dire. J’ai bien su chanter l’aurore! Il n’y fallait qu’une épée en bois, la certitude des guenilles et la colère contre les couronnes. Aurais-je déjà manqué la liberté? Aurais-je perdu, dans cette puissance qui me boursoufle, le souffle de ma poésie? Je voudrai bien m’en déconstruire. Hier, j’ai vu défiler les psaumes : au feu! Les opéras : au feu!

Je suis le discours et l’assemblée. Il valait mieux en rire.



Z 29 11 10

La muse cravache... Hum! c'est la Venus à la fourrure, ta muse! De saison, la fourrure...

Swann, Sa chair

Z. enfant poète.
Mais plein de lucidité.
Reste au scribouillard à se taire, ou à mentir plus beau ?
Et que ce soit une question que tu poses n'y change rien.
Ecrire, s'il s'agit d'art DOIT AVOIR une vocation esthétique. Peu importe le mensonge pourvu qu'il soit beau.

J'aime cette plongée aux origines.

Nilo, menteur assermenté.