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Matrice blanche
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Swann
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Matrice blanche
Matrice blanche,
n'élucide pas les mystères
laisse le granit obscurcir le plancher
des chiens rutilants d'exégèse
elle est d'une littérature l'universalité
de la mémoire, col échancré
pour le passage des trains bondés
de bandits de ruelles, couteaux épais
épaississant l'air et ses reliques
cou offert aux vents du Nord
cul ouvert aux portes des démons amnésiques
je serai le chaman, tu seras la fumée galopante
du feu des mages, on mettra au bûcher
les poésies, broussailles et canevas indémaillables
on noiera les hydres aux cent et sept têtes
qui boivent au caniveau les alcools de demain
poupée translucide acculée aux murs de poussière
je vis de ta mémoire, je vide la mienne
avec les mains de l'écrivain sûr de son insécurité
je loue des barques de somnifères
pensant ainsi bander les plaies et les sexes, cancer
poumons atrophiés, cœur à la débandade luxuriante
l'arrêt en gare prévaut la science des poèmes
si demain existait encore, j'en préfèrerais la veille
les sommeils impossibles, les nuits au couvent
où l'on baise l'asphalte et les kilomètres de pensées
je ne crois en aucun cri, la parole, la langue
sont des armes, blanches, assassines, l'âme chevrotante
de la chèvre puisant dans l'herbe sèche
de quoi subvenir au besoin disharmonique
de ne lire dans le chaos que la cohorte d'êtres morts
je suis la mort, tu es la mort, nous sommes la mort
de tousser des relents incroyables d'étangs miséricordieux
le cœur cesse de battre, les infirmières se réjouissent
sans le dire, d'un lit renouvelable, comme ces romans
dont on tait la fin de ne pas les avoir lus
je ne lis pas entre les lignes des planisphères,
je jette des pierres dans le feu,
dans tous les feux qui brûlent le sable
j'écris ne pas pouvoir me lasser, c'est de toi dont il est question
dans chaque mot, chaque mort, verbes et adjectifs
je m'adoube prince héroïque à la sauvegarde
de tes dernières paroles
n'élucide pas les mystères
laisse le granit obscurcir le plancher
des chiens rutilants d'exégèse
elle est d'une littérature l'universalité
de la mémoire, col échancré
pour le passage des trains bondés
de bandits de ruelles, couteaux épais
épaississant l'air et ses reliques
cou offert aux vents du Nord
cul ouvert aux portes des démons amnésiques
je serai le chaman, tu seras la fumée galopante
du feu des mages, on mettra au bûcher
les poésies, broussailles et canevas indémaillables
on noiera les hydres aux cent et sept têtes
qui boivent au caniveau les alcools de demain
poupée translucide acculée aux murs de poussière
je vis de ta mémoire, je vide la mienne
avec les mains de l'écrivain sûr de son insécurité
je loue des barques de somnifères
pensant ainsi bander les plaies et les sexes, cancer
poumons atrophiés, cœur à la débandade luxuriante
l'arrêt en gare prévaut la science des poèmes
si demain existait encore, j'en préfèrerais la veille
les sommeils impossibles, les nuits au couvent
où l'on baise l'asphalte et les kilomètres de pensées
je ne crois en aucun cri, la parole, la langue
sont des armes, blanches, assassines, l'âme chevrotante
de la chèvre puisant dans l'herbe sèche
de quoi subvenir au besoin disharmonique
de ne lire dans le chaos que la cohorte d'êtres morts
je suis la mort, tu es la mort, nous sommes la mort
de tousser des relents incroyables d'étangs miséricordieux
le cœur cesse de battre, les infirmières se réjouissent
sans le dire, d'un lit renouvelable, comme ces romans
dont on tait la fin de ne pas les avoir lus
je ne lis pas entre les lignes des planisphères,
je jette des pierres dans le feu,
dans tous les feux qui brûlent le sable
j'écris ne pas pouvoir me lasser, c'est de toi dont il est question
dans chaque mot, chaque mort, verbes et adjectifs
je m'adoube prince héroïque à la sauvegarde
de tes dernières paroles
Re: Matrice blanche
Pour mon ressenti personnel, ce texte se divise en deux.
Le début, jusqu'aux "démons amnésiques" : j'ai eu l'impression d'un début difficile à mettre en place.
A partir de "je serai le shaman", c'est une grande expiration, un mélange de couleurs, de formes, de sensations diffuses qui nous explosent en pleine gueule. J'aurai bien commencé le texte là
Z.
Le début, jusqu'aux "démons amnésiques" : j'ai eu l'impression d'un début difficile à mettre en place.
A partir de "je serai le shaman", c'est une grande expiration, un mélange de couleurs, de formes, de sensations diffuses qui nous explosent en pleine gueule. J'aurai bien commencé le texte là
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Matrice blanche
Maintenant que tu le dis Z, peut-être qu'en effet ce texte se divise en 2 même si LC n'a pas marqué de coupure par un point par ex., d'ailleurs LC on dirait que tu ne les aimes pas les points?
mais moi je prend tout, le début semble être les fondations, tout par de là, et ensuite une avalanche d'images aux mots bien choisis, comme découpés au scalpel à la manière d'un chirurgien expérimenté puisque le tout apparaît fluide malgré un champ lexical assez sombre et la répétition des "r" qui n'altère pas du tout la prose;
Tu sais faire briller les mots rouillés, danser les mots estropieds et pour tout ça, chapeau bas!
mais moi je prend tout, le début semble être les fondations, tout par de là, et ensuite une avalanche d'images aux mots bien choisis, comme découpés au scalpel à la manière d'un chirurgien expérimenté puisque le tout apparaît fluide malgré un champ lexical assez sombre et la répétition des "r" qui n'altère pas du tout la prose;
Tu sais faire briller les mots rouillés, danser les mots estropieds et pour tout ça, chapeau bas!
spandrell- MacadAccro
- Messages : 573
Date d'inscription : 14/09/2009
RE: Matrice blanche
Magnifique poéme trés personnel écrit "avec les mains de l'écrivain, sur de son insécurité" continue à balancer de telles "pierres brulantes" sur nos imaginations.
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Matrice blanche
Oui Zlat, il aurait pu être scindé en 2 parties
effectivement les premiers vers sont "la mise en bouche", les premiers pas de l'homme dans les pas de sa matrice
mais pour moi ce poème nécessite un souffle unique, c'est ainsi que je l'ai écrit, le temps d'une cigarette, pas plus pas moins.
Merci de vos passages
effectivement les premiers vers sont "la mise en bouche", les premiers pas de l'homme dans les pas de sa matrice
mais pour moi ce poème nécessite un souffle unique, c'est ainsi que je l'ai écrit, le temps d'une cigarette, pas plus pas moins.
Merci de vos passages
Re: Matrice blanche
J'avoue qu'après l'étude de poésie en fin de journée, ce texte est dense à mes yeux fatigués. Revenir à n'en pas douter en des temps plus reposés.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: Matrice blanche
J'ai tapé dans le Mur à Dédé. Bingo ! "Je vis de ta mémoire, je vide la mienne", dis tu. Ben , des fragments de ce texte se feront une place dans la mienne de mémoire.
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: Matrice blanche
Je repasse pour dire que c'est décidément une baffe superbe. Peut-être le plus beau que j'ai lu de toi - et puis ce fantasme de l'imaginer durer ce que dure une clope, c'est chouette.
Z.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Matrice blanche
Salut LCbeat,
Tu as écris ce texte en une cigarette... ça laisse songeur...
Surtout, Continue à fumer.
Il ne faudrait surtout pas qu'un jour il te vienne l'idée saugrenue d'appeller Tabac-info-service !
J'aime ce que tu écris. ( même si parfois je suis obligé de ressortir mon vieux dico ... )
Tu a une énergie qui me touche.
Tu as écris ce texte en une cigarette... ça laisse songeur...
Surtout, Continue à fumer.
Il ne faudrait surtout pas qu'un jour il te vienne l'idée saugrenue d'appeller Tabac-info-service !
J'aime ce que tu écris. ( même si parfois je suis obligé de ressortir mon vieux dico ... )
Tu a une énergie qui me touche.
Malaxe- MacadAdo
- Messages : 74
Date d'inscription : 14/05/2011
Age : 44
Localisation : Méditerranée
Re: Matrice blanche
on noiera les hydres aux cent et sept têtes
qui boivent au caniveau les alcools de demain
Comme un manifeste des lendemains qui chantent l'avenir de la poésie, de la littérature et de tout ce que l'eau emporte.
Un très beau texte à lire d'un trait, cul-sec, jusqu'à plus soif. Et en cas de besoin remettre une tournée.
Nilo, garçon, la même !
qui boivent au caniveau les alcools de demain
Comme un manifeste des lendemains qui chantent l'avenir de la poésie, de la littérature et de tout ce que l'eau emporte.
Un très beau texte à lire d'un trait, cul-sec, jusqu'à plus soif. Et en cas de besoin remettre une tournée.
Nilo, garçon, la même !
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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