Le petit jour

Il y a des jours dans la vie qui paraissent plus ou moins importants.
Plus ou moins grands ou petits.
Mais c’est toujours avec le recul, quand on a digéré, qu’on peut mesurer vraiment la chose.
Eh bien non ! Il y a un cas, où je sais même d’avance, avant d’avoir vu le jour, et de l’avoir vécu, comment il est... et où il faut le caser dans le tableau... Grand ou petit ?
Il ne s’agit plus de ça, c’est vain...
Vraiment, c’était donner trop d’importance à l’événement - qui devait être un événement parce que c’était les parents (tiens, ça rime) - non. C’était une bille, parce que c’était la famille (mais en terre), et vlan ! ça rime encore mieux de quatre lettres toutes rondes... (comme les filles).
Un an. Un an de sa vie pour un p’tit jour de plus...
- C’est pas gagner, c’est payer !
Au P’tit Paradis c’était devenu l’enfer.
Prendre un an, pour supporter un p’tit jour de plus les gens de son entourage proche. Je m’explique :
“ Les fleurs dans les jarres dessinent une courbe basse et longue - exponentielle - jusqu’à l’éclosion au soleil ; elles rampent péniblement le long de leur tige de course - fil blanc et tendu dans un élan aveugle et inconsidéré - indécent - insultant ! Elles remontent péniblement, aveugles sous le soleil qui est là, au terme de leur ultime ascension, pour les contraindre à s’ouvrir - et elles s’ouvrent - tandis qu’on n’attendait plus rien d’elles - elles s’ouvrent et se hérissent en rouge comme des hélices de maquettes, des étoiles en plastique - pour jouir et souffrir - mais vivantes ! Incroyable. ”
... Moi, entre parents-thèse, j’ai pas tenu cinq minutes !

Dam.

Tu veux parler de la visite obligatoire au cimetière le jour de la Toussaint ? Tu veux dire en fait que tu ne supportes pas cette visite je suppose. Moi, j'ai de la chance : je fais pas.

Moi non plus "je fais pas". Alors quoi ? Ben chais pas.. quelque chose dans le genre "échappé belle", ce qui revient au même, au propre comme au figuré

Dam qui doute, ça vole des tours !

J'ai aimé te lire, même si moi "je fais".
Chacun ses raisons, chacun ses croyances. Chacun ses raisons de croire.
Tout peut nous séparer, tout peut nous rapprocher.
Un petit sacrifice du temps, un petit tour au petit jour...

Nilo, le faire.

Sylvie

Ce texte ressort par la grâce du Printemps de la Prose.
ET comme l'époque n'est pas aux chrysanthèmes mais plutôt aux primevères il trouvera peut-être de nouveaux lecteurs.

Nilo, à la mi-carême.

Ces fleurs qui semblent à l'agonie... Intéressante expérience ^^

Sasvata, absentéiste

Merci à vous quatre.
Je me dis que mes réponses, parfois, je suis le seul à les comprendre, enfin je sais pas ? Je ne vais rien expliquer, parce que cette ambiguïté de départ m'a valu de beaux commentaires. Cela me suffit.

Dam, O felix culpa... !

t'as tenu quatre minutes devant les fleurs ce jour-là.... quatre minutes dans la vie d'une fleur, c'est beaucoup...

C'est vrai. Il y a aussi les Immortelles et les Impatiences du jardin...

Dam.

Le Printemps de la prose, toujours, et un texte déroutant
j'ai mis du temps et quelques commentaires à comprendre, puis j'ai relu,
et à chaque fois j'ai eu le même plaisir à lire ce que tu fais de ces fleurs vivantes...

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatorzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

plus difficile a interpréter que je ne pensais. d'ailleurs ton écriture est plus opaque qu'elle n'y parait même si l'on peut se laisser piéger par une forme de désinvolture, de naïveté apparente et qu'apparente

Un beau texte que je remercie Marc d'avoir remonté. Et comme lui, je trouve à ton écriture une 'musique', une voix si particulière, faussement naïve peut-être, absur-cryptée, que - pour citer je-ne-sais-plus-qui parlant de je-ne-sais-plus-qui - 'tu pourrais nous dire l'annuaire, ça serait beau quand même'.

Z.