Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56955 messages dans 10920 sujets
L'indien des grandes plaines.
+4
marc
Lalou
Nilo
Zlatko
8 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Vide-Poche
Page 1 sur 1
L'indien des grandes plaines.
Le poète (l’idiot-pont) est celui qui, à la meilleure argumentation du monde, aux schémas, aux arguments irréfutables, répondra qu’il sait, mais qu’il rêve quand même. Foi? Le poème en prière? La religion défie la science, et je n’aime ni l’une ni l’autre. Étrangement, la poésie naît d’un autre regard, d’un oeil plein de questions, et de doutes ; pourtant, c’est dans ces questions que se trouvent ses limites. A trop questionner j’en perds le fil : la fulgurance. L’émergence spontanée, triviale, du raccourci.
Je comprenais l’image du poète-ouvrier, architecte des vers, qui travaillait en blouse à ses échafaudages ; mais elle est fausse. “Poésie”, ce n’est pas un travail ; et c’est ce qui me plaît. C’est la ville qui sort de terre, l’arbre qui pousse, en quelques lignes. C’est la naissance irréfléchie, éternelle, d’une proposition absurde. Ces proses, qui tendent à lui donner squelette et chair, ne sont pas la fin des muses ; en réfléchissant, c’est ma mort que j’interroge. Je l’envisage avec passion. C’est, bientôt, la plus grande ivresse qui soit : autopsier la mort. Ma petite muse aimée : mon salut, pour ne pas m’y perdre. Car ils sont bien noirs, ces faubourgs. Les ombres y lèchent les murs de prose. Quelqu’il soit ce pont, ce filin à travers les brumes : seul l’idiot danse sans tomber. Bientôt, écrire se réduit à cela : danser avec passion. Interroger la joie, poussé au dos des grandes mains du souvenir. Danse l’étincelle au mot-silex. Être l’histoire qui se raconte: l’enfant qui s’accouche. L’indien des grandes plaines, toujours une histoire au carquois. “je sais qui a ébouriffé le soleil”. L’écrivain est le sourire qu’il déclenche : alors qu’il fume, dort ou écrit, ses mots-ballons volent aux cimes des bois. Ubiquité des merveilles. Virus ou pollen des sanglots.
Alors, si la mort me laisse tranquille, je te raconterai des histoires : je serai l’oeil qui roule sous les mèches, les sursauts des doigts de l’enfant, les coups de pieds aux ombres. Tout un cirque, pour un sourire : voilà ma liberté.
Z 16 12 10
Je comprenais l’image du poète-ouvrier, architecte des vers, qui travaillait en blouse à ses échafaudages ; mais elle est fausse. “Poésie”, ce n’est pas un travail ; et c’est ce qui me plaît. C’est la ville qui sort de terre, l’arbre qui pousse, en quelques lignes. C’est la naissance irréfléchie, éternelle, d’une proposition absurde. Ces proses, qui tendent à lui donner squelette et chair, ne sont pas la fin des muses ; en réfléchissant, c’est ma mort que j’interroge. Je l’envisage avec passion. C’est, bientôt, la plus grande ivresse qui soit : autopsier la mort. Ma petite muse aimée : mon salut, pour ne pas m’y perdre. Car ils sont bien noirs, ces faubourgs. Les ombres y lèchent les murs de prose. Quelqu’il soit ce pont, ce filin à travers les brumes : seul l’idiot danse sans tomber. Bientôt, écrire se réduit à cela : danser avec passion. Interroger la joie, poussé au dos des grandes mains du souvenir. Danse l’étincelle au mot-silex. Être l’histoire qui se raconte: l’enfant qui s’accouche. L’indien des grandes plaines, toujours une histoire au carquois. “je sais qui a ébouriffé le soleil”. L’écrivain est le sourire qu’il déclenche : alors qu’il fume, dort ou écrit, ses mots-ballons volent aux cimes des bois. Ubiquité des merveilles. Virus ou pollen des sanglots.
Alors, si la mort me laisse tranquille, je te raconterai des histoires : je serai l’oeil qui roule sous les mèches, les sursauts des doigts de l’enfant, les coups de pieds aux ombres. Tout un cirque, pour un sourire : voilà ma liberté.
Z 16 12 10
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: L'indien des grandes plaines.
Une remarque pour commencer
... alors qu’il fume, dort ou écrit, ...
dorme ou écrive, plutôt ! Tu ne crois pas ?
Mais c'est bien peu de chose.
Quant à s'interroger sur la mort si un jour nous en avons le temps nous pourrons toujours tenter d'entreprendre la discussion, j'aurai des choses à te dire je crois.
Cette parenthèse étant faite et refermée il faut que je te dise qu'encore une fois j'ai aimé te lire ainsi, dans tes questions, et tes réponses puisque tu en donnes.
Nilo, poète ce n'est pas un métier.
... alors qu’il fume, dort ou écrit, ...
dorme ou écrive, plutôt ! Tu ne crois pas ?
Mais c'est bien peu de chose.
Quant à s'interroger sur la mort si un jour nous en avons le temps nous pourrons toujours tenter d'entreprendre la discussion, j'aurai des choses à te dire je crois.
Cette parenthèse étant faite et refermée il faut que je te dise qu'encore une fois j'ai aimé te lire ainsi, dans tes questions, et tes réponses puisque tu en donnes.
Nilo, poète ce n'est pas un métier.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: L'indien des grandes plaines.
Non, ce alors est un "tandis que"! "Tandis qu'il fume, dort ou écrit".
Et merci de passer et d'y être fidèle Nilo, ça me touche.
Z.
Et merci de passer et d'y être fidèle Nilo, ça me touche.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: L'indien des grandes plaines.
Tu sais Z que je mets toujours un certain temps avant de mettre un mot sous tes textes...
celui la y echappe encore moins.
Touchée, il me faut souvent prendre du recul pour pas être trop enthousiaste ...mais le probleme c'est que souvent , avec le recul, ça ne change pas mais j'y reviendrai quand même..
celui la y echappe encore moins.
Touchée, il me faut souvent prendre du recul pour pas être trop enthousiaste ...mais le probleme c'est que souvent , avec le recul, ça ne change pas mais j'y reviendrai quand même..
_________________
LaLou
Re: L'indien des grandes plaines.
tes textes en prose sont d'un excellent niveau. un texte très riche, des images superbes, un rythme impeccable. je ne serais pas étonné de trouver un jour cela en librairie, enfin bref, je me régale a te lire
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: L'indien des grandes plaines.
Et merci à vous deux aussi. C'est un privilège d'être lu par les gens à qui je tiens et dont j'admire le travail.
A bientôt!
Z.
A bientôt!
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: L'indien des grandes plaines.
Tu es porté par une vision, Zlatko. Tu possèdes ce supplément d'âme qui est la marque des esprits libérés de toutes contraintes...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: L'indien des grandes plaines.
Je me joins aux autres... j'ai aimé ta prose touffue. peut-être y manque-t'il quelques respirations, mais ce n'est que mon avis... sinon, c'est toujours très intéressant à lire.
_________________
"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: L'indien des grandes plaines.
c'est vrai que c'est dense, mais j'ai aimé me perdre dans cette forêt d'images et de mots, à la poursuite de l'âme du poète sans jamais la saisir...
Roseline-and-the-Moon- MacadAdo
- Messages : 95
Date d'inscription : 23/10/2010
Localisation : Paris
Re: L'indien des grandes plaines.
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Douzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Sujets similaires
» Comme un suricate face aux plaines de solitude
» en grandes pompes
» a grandes enjambées vers les equinoxes
» Trois grandes charrues de bois
» Journal de Zette, « la vieille aux grandes dents » ,
» en grandes pompes
» a grandes enjambées vers les equinoxes
» Trois grandes charrues de bois
» Journal de Zette, « la vieille aux grandes dents » ,
Macadam :: MacadaTextes :: Vide-Poche
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aujourd'hui à 9:30 par Io Kanaan
» Marin d’eau douce
Hier à 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan
» Flamme grise
Sam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan
» Roi fantasque
Jeu 14 Nov - 9:16 par Io Kanaan
» Poids et mesure
Mer 13 Nov - 8:35 par Io Kanaan