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Vision littéraire
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vivant
Dam
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Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
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Vision littéraire
N’est pas écrivain qui veut ; je sais aujourd’hui que ce “choix” n’en n’était pas un, pas vraiment, mais plutôt un appel du Sauveur, pour que cette vie-là soit digne de vie ; c’est dire si, ce soir, je crois en plusieurs morts et en plusieurs vies...
Rédemption d’un droit à la vie, légitime - il faut croire que j’ai été exhaussé ; que mon travail a payé, porté ses fruits, et que je suis dors et déjà fortuné à ravir un Saint. Ainsi Sauvé, parmi les hommes ici bas, je ne le serai jamais plus.
Cette oeuvre, tous ces mots, journal d’un séjour en enfer et d’une éternité dans le cosmos, toute cette peine enfin, peine que j’ai sincèrement partagée avec vous, n’a d’importance que si je m’en sort un jour ; ce jour-là, je sais, je n’écrirai plus, sincérité oblige. Mon école est celle de la vie, pas des salons lustrés et des bibliothèques cyclopéennes - ma biblihorreur ! Alors, si je dis vrai, si je vois clair, mon livre est fini et... j’écris toujours ! du mal à lâcher ce qui m’a passionné et transformé. La décision d’arrêter n’est pas simple du tout. De savoir pourquoi n’aide pas d’avantage. Pourquoi ? Pour ne pas commencer autre chose. Pourquoi ? Parce que c’est assez prenant comme ça. En fait, la raison est plus “artistique”. Si je devais commencer autre chose maintenant avec les idées qui me viennent, ce ne serait guère différent de ce que vous lisiez jusque là. Il faut épuiser les idées jusqu’à plus soif, vider la source d’inspiration... autant dire impossible. En fait c’est bien simple : tant que j’aurai envie d’écrire j’écrirai. Que ça plaise ou pas à l’éditeur, j’écrirai. Vous aurez sûrement compris qu’il s’agit là d’une nouvelle “vision littéraire”, qui ne comprend pas les mots fin et compagnie. Qui les rejette au début pour en avoir fini plus tôt. Mais, alors que je faisais une théorie, je me rappelle soudain que la forme littéraire qui épouse un fond précieux, brille d’elle-même, d’amblais, alors que le fond n’est plus tout à fait le fond, puisqu’il est connu et dévoilé... Mais n’a-t-on jamais touché le fond ? Le fond : voici le sujet. C’est en écrivant là-dessus qu’on peut espérer s’élever... Le fond, ce qui est caché, secret, intime, précieux, il faut le sonder sans arrêt pour savoir ce qu’il cache, pour que la surprise ne soit pas trop décevante – qu'elle soit à la hauteur, quoi ! Cette aventure m’a appris que si l’on veut construire, il faut avoir le matériel pour. Penser l’avoir ne suffit pas. Car il faut l’avoir pour deux. La fortune, l’indépendance ; le problème, c’est que je voulais y arriver avec elle, grâce à elle. Et elle n’a rien voulu savoir. Elle a cru que j’étais un égoïste qui ne pensais qu’à moi... Elle a trop pensé et voilà le résultat. J’ai du mal à lâcher ce qui m’avait passionné et transformé. Tant pis. À la prochaine.
Je menais la vie comme je l’entendais, passionnément. J’étais sur les rails. C’était pas forcément celle que j’avais imaginée, mais je n’avais rien prévu non plus ; tel un animal, je suivais le chemin qui m’était destiné de plus haut. Rien à cette date n’aurait pu faire que j’en change. J’étais maître de moi mais pas des autres, cela, elle s’était fait un malin plaisir à me le rappeler. C’eut été me gâter de trop, en cette période de Noël, que de bénir mes louanges, et cette simple idée (fausse) lui défendait absolument de m’aimer. Même d’éprouver de l’affection pour moi, et que dire de l’amitié... J’étais dors et déjà damné avec mes semblables, parce qu’ils n’étaient pas mes semblables ! Elle n’avait pas su voir au delà de ce que je faisais, de l’apparence. Franchir le cap n’est pas chose facile dans la tourmente et l’agitation des idées ; les vents contraires et des idées fausses auront vite fait de vous remettre à votre place, celle que je déplore - une place illuminée et inanimée comme celle de mon cher village, jadis si vivante ! Une place qui meurt tranquillement, une place sans avenir. Parce qu’elle n’est pas cotée en bourse ? C’est vrai que nous n’y allions jamais sur cette place, préférant le Coul-d’eau au fond d’une impasse. Un coin tranquille... Un coin où on lavait son linge. Elle, elle y avait lavé sa conscience : un drôle de ménage ! Mais le sujet est clos. Disons simplement que l’eau était croupie, devenue fétide pour avoir séjourné sans couler, et comme elle seule s’y reflétait, elle l’était devenue aussi à mon égare. Ca ne te plait pas ce que je dis là, hein ? Tu t’en fout ? Alors tu as gagné, mais quoi ? Quand tu t’es rendue compte que tu ne pourrais faire que le mal, tu es partie, sans savoir si derrière cette tendance se cachait un ange. Le pire, c’est que j’ai aimé ça. J’aurais du détester ça, mais non. J’aurais aimé détester ça. J’aurais aimé...
Maintenant j’aimerais tourner la page, parce que si les histoires qui finissent mal sont toujours humaines, je veux croire encore qu’il en existe qui finissent bien. La prochaine peut-être ?
Dam.
Rédemption d’un droit à la vie, légitime - il faut croire que j’ai été exhaussé ; que mon travail a payé, porté ses fruits, et que je suis dors et déjà fortuné à ravir un Saint. Ainsi Sauvé, parmi les hommes ici bas, je ne le serai jamais plus.
Cette oeuvre, tous ces mots, journal d’un séjour en enfer et d’une éternité dans le cosmos, toute cette peine enfin, peine que j’ai sincèrement partagée avec vous, n’a d’importance que si je m’en sort un jour ; ce jour-là, je sais, je n’écrirai plus, sincérité oblige. Mon école est celle de la vie, pas des salons lustrés et des bibliothèques cyclopéennes - ma biblihorreur ! Alors, si je dis vrai, si je vois clair, mon livre est fini et... j’écris toujours ! du mal à lâcher ce qui m’a passionné et transformé. La décision d’arrêter n’est pas simple du tout. De savoir pourquoi n’aide pas d’avantage. Pourquoi ? Pour ne pas commencer autre chose. Pourquoi ? Parce que c’est assez prenant comme ça. En fait, la raison est plus “artistique”. Si je devais commencer autre chose maintenant avec les idées qui me viennent, ce ne serait guère différent de ce que vous lisiez jusque là. Il faut épuiser les idées jusqu’à plus soif, vider la source d’inspiration... autant dire impossible. En fait c’est bien simple : tant que j’aurai envie d’écrire j’écrirai. Que ça plaise ou pas à l’éditeur, j’écrirai. Vous aurez sûrement compris qu’il s’agit là d’une nouvelle “vision littéraire”, qui ne comprend pas les mots fin et compagnie. Qui les rejette au début pour en avoir fini plus tôt. Mais, alors que je faisais une théorie, je me rappelle soudain que la forme littéraire qui épouse un fond précieux, brille d’elle-même, d’amblais, alors que le fond n’est plus tout à fait le fond, puisqu’il est connu et dévoilé... Mais n’a-t-on jamais touché le fond ? Le fond : voici le sujet. C’est en écrivant là-dessus qu’on peut espérer s’élever... Le fond, ce qui est caché, secret, intime, précieux, il faut le sonder sans arrêt pour savoir ce qu’il cache, pour que la surprise ne soit pas trop décevante – qu'elle soit à la hauteur, quoi ! Cette aventure m’a appris que si l’on veut construire, il faut avoir le matériel pour. Penser l’avoir ne suffit pas. Car il faut l’avoir pour deux. La fortune, l’indépendance ; le problème, c’est que je voulais y arriver avec elle, grâce à elle. Et elle n’a rien voulu savoir. Elle a cru que j’étais un égoïste qui ne pensais qu’à moi... Elle a trop pensé et voilà le résultat. J’ai du mal à lâcher ce qui m’avait passionné et transformé. Tant pis. À la prochaine.
Je menais la vie comme je l’entendais, passionnément. J’étais sur les rails. C’était pas forcément celle que j’avais imaginée, mais je n’avais rien prévu non plus ; tel un animal, je suivais le chemin qui m’était destiné de plus haut. Rien à cette date n’aurait pu faire que j’en change. J’étais maître de moi mais pas des autres, cela, elle s’était fait un malin plaisir à me le rappeler. C’eut été me gâter de trop, en cette période de Noël, que de bénir mes louanges, et cette simple idée (fausse) lui défendait absolument de m’aimer. Même d’éprouver de l’affection pour moi, et que dire de l’amitié... J’étais dors et déjà damné avec mes semblables, parce qu’ils n’étaient pas mes semblables ! Elle n’avait pas su voir au delà de ce que je faisais, de l’apparence. Franchir le cap n’est pas chose facile dans la tourmente et l’agitation des idées ; les vents contraires et des idées fausses auront vite fait de vous remettre à votre place, celle que je déplore - une place illuminée et inanimée comme celle de mon cher village, jadis si vivante ! Une place qui meurt tranquillement, une place sans avenir. Parce qu’elle n’est pas cotée en bourse ? C’est vrai que nous n’y allions jamais sur cette place, préférant le Coul-d’eau au fond d’une impasse. Un coin tranquille... Un coin où on lavait son linge. Elle, elle y avait lavé sa conscience : un drôle de ménage ! Mais le sujet est clos. Disons simplement que l’eau était croupie, devenue fétide pour avoir séjourné sans couler, et comme elle seule s’y reflétait, elle l’était devenue aussi à mon égare. Ca ne te plait pas ce que je dis là, hein ? Tu t’en fout ? Alors tu as gagné, mais quoi ? Quand tu t’es rendue compte que tu ne pourrais faire que le mal, tu es partie, sans savoir si derrière cette tendance se cachait un ange. Le pire, c’est que j’ai aimé ça. J’aurais du détester ça, mais non. J’aurais aimé détester ça. J’aurais aimé...
Maintenant j’aimerais tourner la page, parce que si les histoires qui finissent mal sont toujours humaines, je veux croire encore qu’il en existe qui finissent bien. La prochaine peut-être ?
Dam.
Re: Vision littéraire
Pesante la hotte de noël...
Moi j'aime les moments où je ne me demande pas pourquoi j'écris... parce que dans ces moments-là, j'écris, vraiment.
La source est tarie... la boue l'a bouchée ? bah, il en reste tant pour t'abreuver... la soif s'éteint-elle jamais vraiment ?
intéressante introspection en tout cas
Moi j'aime les moments où je ne me demande pas pourquoi j'écris... parce que dans ces moments-là, j'écris, vraiment.
La source est tarie... la boue l'a bouchée ? bah, il en reste tant pour t'abreuver... la soif s'éteint-elle jamais vraiment ?
intéressante introspection en tout cas
_________________
"Chaque pensée devrait rappeler la ruine d'un sourire." Cioran.
Re: Vision littéraire
ON cherche parfois des coupables à nos propres manquements mais qu'importe, le tout est d'avancer.
_________________
LaLou
Re: Vision littéraire
J'ai dû me relire pour savoir quoi répondre : d'où l'intérêt (pour moi) des textes courts. Mon problème c'est que j'oublie tout ce que j'ai écrit, comme si ça ne me regardait plus. Mais c'est mon affaire comme je disais :"L'écriture est une tâche noble, tu ne peux pas faire ça."
Dam, qui s'tache et s'attache.
*Les homophones tâche et tache ont fait l'objet d'une tite étude.
Dam, qui s'tache et s'attache.
*Les homophones tâche et tache ont fait l'objet d'une tite étude.
Re: Vision littéraire
Du fond de ton introspection (oui, c'est sans doute le mot juste), des éclats d'eau vive en jaillissent, des perles qu'on est heureux de saisir au vol, qu'elles soient littéraires ou non.
Re: Vision littéraire
J'ai aimé te lire sous cette forme, suivre les ramifications de ta pensée pour mieux te comprendre. Et j'y retrouve certaines peurs ou réflexions qui me parlent.
Z, pareil.
Z, pareil.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Vision littéraire
"C’est en écrivant là-dessus qu’on peut espérer s’élever... Le fond, ce qui est caché, secret, intime, précieux, il faut le sonder sans arrêt pour savoir ce qu’il cache, pour que la surprise ne soit pas trop décevante "
A mon avis, ce passage représente le texte à lui tout seul.
Se regarder en face, dire, reconnaitre, oser creuser...mais parfois, je dirais même souvent, ça fait peur, ça fait mal, ça rappelle trop que les contes de fées ne sont que mensonges..Alors , on repart dans le semblant.
J'ai beaucoup aimé et apprécié ton texte.
Sylvie
A mon avis, ce passage représente le texte à lui tout seul.
Se regarder en face, dire, reconnaitre, oser creuser...mais parfois, je dirais même souvent, ça fait peur, ça fait mal, ça rappelle trop que les contes de fées ne sont que mensonges..Alors , on repart dans le semblant.
J'ai beaucoup aimé et apprécié ton texte.
Sylvie
Macadam :: MacadaTextes :: Textes courts
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