Une confrontation

* * *

Le fils du charpentier vit la femme adultère
Entourée de pesants regards accusateurs.
Lorsqu'on le consulta, lui, le législateur,
Il prit du temps, d'abord, pour tracer dans la terre

Une étrange inscription de quelques caractères
Que ne nous transmet pas le scribe narrateur ;
Puis dit "Celui qui n'a nul péché dans son coeur
A le droit de lancer une première pierre."

Les spectateurs déçus quittèrent cet endroit
Où le prédicateur, s'étant montré adroit,
Avait désamorcé la vindicte publique.

La femme, demeurant sur la place avec lui,
Voyait avec plaisir la fin de ses ennuis
Et posait sur le Maître un oeil énigmatique.

On retrouve le Io Kanaan des premiers posts, narrateur religieux en sonnet, alexandrins léchés.
M'y manque cette pique d'humour à la fin qui fait ton originalité d'habitude.

Z.

Effectivement un retour aux sources. Celles des mots avec lesquels tu as commencé à arroser les trottoirs de Macadam.
Ces sources auxquelles le "Fils du charpentier" va remplir le seau pour étancher notre soif de Verbe...

Nilo, jusqu'à plus soif.

Quelle connerie tout de même, la religion.

Comme si personne n'avait jamais prétendu être blanc de tout "péché."
Comme si, dans notre monde, le monde réel, cette femme n'avait pas été lapidée.

N’empêche que j’ai lu ton sonnet avec plaisir, voyant les scènes toujours d’actualité, cousues de mots contemporains. J’ai bien apprécié… Solweig

Si nous pouvions prendre le temps de réfléchir (quitte à gribouiller n'importe quoi dans la poussière, ou regarder passer les nuages) avant de prendre une décision, ou juger l'autre !
Ce serait sage attitude. On ne le fait pas, le plus souvent.
J'ai aimé lire ce sonnet.