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Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
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Lettre à un coup d'un soir.
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hortense
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Dédé
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Zlatko
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Macadam :: MacadaTextes :: MacadEpitres
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Lettre à un coup d'un soir.
C,
Tout est commencement. La fin est accessoire.
Je t’ai rencontrée, aux belles rencontres on ne sait pas. On bifurque. On se crispe et les mots se coincent. On voit ce qu’on choisit de voir.
Certaines vies sont de nuages et de cendres... Le sol est gris, les songes sont d’asphalte et de bière. Sous un ciel noir qui se meut et se cristallise, la mort chuchote. Les gens crèvent un peu à chaque souffle, et la vie s’étrangle, s’écrase, carcasse de suie, sous le poids des conditions humaines. Tout baisse la tête. Tout crève et sanglote. Les bars se mouchent. Les putes cherchent un soleil. Les fonctionnaires fument, à chaque pause, la cigarette du condamné.
Lève la tête !
Ici l’oeil rougeoyant du soleil dans les nuages... comme certains soirs en Hollande où le ciel est colombes, plumes & braises ! Les gargouilles, langues des cathédrales, répandent en bouche les rayons et poudrent d'or les joues creuses des capitales. Je t’ai rencontrée, j’ai levé la tête un moment. Hors-gangue.
J’avais peur des peintres. Les peintres sont ces mélangeurs de sensations qui, d’un geste rond, allument ensemble des flambeaux de couleur... Chamans d’étoffes et de liquides, ils créent !
Comme eux, j’ai eu envie d’allumer la couleur et de la faire danser, comme le sauvage qui fête la pluie trop rare. D’un brasero sans limite, et toucher les lueurs qui crépitent au ciel possible.
J’ai pris goût à tes mains quand elles étaient miennes. A tes yeux de cette race des yeux trop grands, qui luisent, malicieux, d’un bleu métal où s’allument dans le noir des griffures. J’ai pris goût aux odeurs, à nos odeurs, aux marques lourdes qu'elles ont creusé. A ton rire qui, pendant l’orage, a couvert les poings du ciel contre les vitres et dont la terre, aux accalmies, a rendu un dernier bruit mat.
Au revoir,
G.
Tout est commencement. La fin est accessoire.
Je t’ai rencontrée, aux belles rencontres on ne sait pas. On bifurque. On se crispe et les mots se coincent. On voit ce qu’on choisit de voir.
Certaines vies sont de nuages et de cendres... Le sol est gris, les songes sont d’asphalte et de bière. Sous un ciel noir qui se meut et se cristallise, la mort chuchote. Les gens crèvent un peu à chaque souffle, et la vie s’étrangle, s’écrase, carcasse de suie, sous le poids des conditions humaines. Tout baisse la tête. Tout crève et sanglote. Les bars se mouchent. Les putes cherchent un soleil. Les fonctionnaires fument, à chaque pause, la cigarette du condamné.
Lève la tête !
Ici l’oeil rougeoyant du soleil dans les nuages... comme certains soirs en Hollande où le ciel est colombes, plumes & braises ! Les gargouilles, langues des cathédrales, répandent en bouche les rayons et poudrent d'or les joues creuses des capitales. Je t’ai rencontrée, j’ai levé la tête un moment. Hors-gangue.
J’avais peur des peintres. Les peintres sont ces mélangeurs de sensations qui, d’un geste rond, allument ensemble des flambeaux de couleur... Chamans d’étoffes et de liquides, ils créent !
Comme eux, j’ai eu envie d’allumer la couleur et de la faire danser, comme le sauvage qui fête la pluie trop rare. D’un brasero sans limite, et toucher les lueurs qui crépitent au ciel possible.
J’ai pris goût à tes mains quand elles étaient miennes. A tes yeux de cette race des yeux trop grands, qui luisent, malicieux, d’un bleu métal où s’allument dans le noir des griffures. J’ai pris goût aux odeurs, à nos odeurs, aux marques lourdes qu'elles ont creusé. A ton rire qui, pendant l’orage, a couvert les poings du ciel contre les vitres et dont la terre, aux accalmies, a rendu un dernier bruit mat.
Au revoir,
G.
Dernière édition par Zlatko le Mer 30 Sep - 12:26, édité 1 fois
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Ca m'a fait sourire..
J'imagine la tête de celle qui aurait reçu ta missive...cet aurevoir sec , précédé de ces belles images romantiques.
Ca fait très "veni vidi vici" et maintenant je me casse...mais c'est pourtant teinté d'amertume.
J'imagine la tête de celle qui aurait reçu ta missive...cet aurevoir sec , précédé de ces belles images romantiques.
Ca fait très "veni vidi vici" et maintenant je me casse...mais c'est pourtant teinté d'amertume.
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LaLou
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Putain !
Ca c'est l'genre de lettre que j'aurais pu écrire. En moins bien.
En tout cas c'est pas les occasions qui m'ont manquées avec toutes celles que j'ai vues qu'une fois.
Mais quand même, j'l'aurais moins bien écrit.
Dédé.
Ca c'est l'genre de lettre que j'aurais pu écrire. En moins bien.
En tout cas c'est pas les occasions qui m'ont manquées avec toutes celles que j'ai vues qu'une fois.
Mais quand même, j'l'aurais moins bien écrit.
Dédé.
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Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Lalou a écrit:Ca m'a fait sourire..
J'imagine la tête de celle qui aurait reçu ta missive...cet aurevoir sec , précédé de ces belles images romantiques.
Ca fait très "veni vidi vici" et maintenant je me casse...mais c'est pourtant teinté d'amertume.
"Au revoir" n'est pas "Adieu" , en lisant cette belle missive j'ai du mal à croire au "coup d'un soir" ... quand ça plait à ce point difficile de penser que l'on n'y reviendra jamais
Le cathare entremetteur
Le-cathare- MacaDeb
- Messages : 35
Date d'inscription : 01/10/2009
Localisation : entre Toulouse et pyrennées
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Tu peux avoir peur des peintres Zlat, ils captent l'oeil vitreux d'un poisson de nature morte, dénoncent les tricheurs de carte, font des aplats flamboyants qui affolent en hiver, font des laitières des madones et font pleurer les mécréants devant des Christs en croix. Ils font des Saint Laurent lascifs et des forêts profondes où veillent des ex-votos, ridiculisent les puissants et magnifient les indigents. Ces gens sont subversifs et ont, du diable, les grains de soufre...
Swann, craintif
Swann, craintif
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Lettre à un coup d'un soir.
"J’ai pris goût à tes mains quand elles étaient miennes. A tes yeux de cette race des yeux trop grands, qui luisent, malicieux, d’un bleu métal où s’allument dans le noir des griffures. J’ai pris goût aux odeurs, à nos odeurs, aux marques lourdes qu'elles ont creusé. A ton rire qui, pendant l’orage, a couvert les poings du ciel contre les vitres et dont la terre, aux accalmies, a rendu un dernier bruit mat. "
Superbe
H.
Superbe
H.
hortense- MacadAccro
- Messages : 832
Date d'inscription : 19/09/2009
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Une très belle lettre, incisive, qui ne fait pas de cadeau, sauf les images qu'elle me donne à voir, et c'est beaucoup.
Quel talent, Z !
Mes line
Quel talent, Z !
Mes line
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Lettre à un coup d'un soir.
je trouve un réel talent dans ses lignes. tes textes en proses pose un décor, l'habite de quelques personnage, voire y pensent "les hommes" comme des autres, des frères et il y a toi, là, dans ce kaléidoscope de chemins, de moment. du bel ouvrage vraiment
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Une lettre qui raisonne comme un tir de canon ; tout ce qui aura été épargné sur le coup n'est rien comparé à ce que la fumée laisse entrevoir de nouveau d'entre les lignes de vie aux mains ouvertes, aux fronts qui se creusent... Entre les deux reste un cœur seul.
Dam.
Dam.
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Ma contribution au" on ne prête qu'aux riches" de Dédé..un joli coup pour cette missive qui commence a dater et je suis certaine que Z, ça doit te faire tout bizarre de relire ta lettre. Le temps passe mais les écrits restent , comme des témoins de nos sentiments, ressentis...
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LaLou
Re: Lettre à un coup d'un soir.
Heureux de voir que le travail de Dédé trouve ici un écho.
Et puis moi aussi ça m'a permis de relire cette lettre. Comme quoi...
Nilo, les écrits restent.
Et puis moi aussi ça m'a permis de relire cette lettre. Comme quoi...
Nilo, les écrits restent.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Macadam :: MacadaTextes :: MacadEpitres
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