Entre mythe et ses pleurs

Entre mythe et ses pleurs


Ce soir-là, il n’y avait presque pas de vague côté rochers,
et l’eau était très claire ; il y avait du monde qui pêchait,
deux couples ; une fille genre top modèle à lunettes
plongeait dans une combinaison moulante verte
et un cotre qui remontait au vent
avec son foc à liseré bleu marine.

Je m’en voulais beaucoup ; quand le type a remonté sa ligne,
pliée en deux - un monstre ? mais non - bloquée dans les rochers !
Je m’en voudrais beaucoup et longtemps,
en souriant toutefois, la tête dans mes bras.

Au terme d’une chasse de deux heures,
j’avais regagné mon point zéro
et m’apprêtais à sortir, mais je m’attardais,
flottant mollement au gré des courants
et frappant exagérément l’eau de mes palmes “Spaghetto”
noires, autours des bouchons pour faire fuir les petits poissons.
Je m’attardais, dans un lac tiède et transparent,
je traînais, lavant ma déception pour soigner ma lassitude,
plongeant quelques fois pour noyer ma peine
tournant en rond pour rattraper mon tourment
Je faisais des ronds et même quelques bulles
Et j’étais guéri, soulagé, reposé
Je croyais en la légende
Des poissons qui font des bulles...

*


Rire ou pleurer, telle est sa question
La sensation devait être à peu près la même, indifférente...
Sauf si elle avait prêté un minimum d’attention aux autres, les siens.
Ou bien y prenait-elle du plaisir, un malin plaisir ?
Purge Contentement
Crus-je
Mais je me gourais
C’était un truc du passé
Comme une plaie
Qui resurgissait
Ou qui refaisait surface
Ce qui devait l’enfoncer
Dans des ténèbres insondables...
Mais pourquoi ne réagissait-elle pas,
comme avant ?
Cela me fait mal d’y penser seul,
bien après son départ
Car je n’ai jamais digéré ça, je l’ai seulement supporté

*


Passer sur le passé
Poisson lanterne
Poisson pilote
Ne me contredit pas.
Loin dans son pote
Des profondeurs océanes
Sombre en sa caverne
Dynastie complot
Ascendance néfaste
Sans nageoires ni écailles
Ni queue
Un sang d’encre
Jalousie
Et naissance mortelle
D’une nation.
 
Attend et espère
Espère et attend
En buvant la bière
Des malentendants
Mauvais perdant
Le passant solitaire
Qui renie sa mère
Assombrit la mer
De ses filets d’air


Dam.

Après la lecture de cette poésie, j'y ai ressenti une déception qui faisait appel au passé.

Se laisser prendre dans un filet après la liberté et finir au fond d'un gouffre.... oublié!

La vie pourrait être comparée à la pêche.

Le hasard, la prise, les "arrêtes" qui peuvent rester en travers de la gorge.

Une vie quoi!

Sylvie

Bon, je remonte ce poème parce que je trouve vraiment un manque de commentaire ici.

LISEZ DONC UN PEU LES AUTRES...quand même !

Moi, j'ai vraiment apprécié de te relire et merci d'être là Dam peintre/poète.

j'adore la première partie de ton poème, le reste me semble provenir d'ailleurs que du profond de toi ...mais ce n,est qu'une impression !

Ce soir-là, il n’y avait presque pas de vague côté rochers,
et l’eau était très claire ; il y avait du monde qui pêchait,
deux couples ; une fille genre top modèle à lunettes
plongeait dans une combinaison moulante verte
et un cotre qui remontait au vent
avec son foc à liseré bleu marine.

Je m’en voulais beaucoup ; quand le type a remonté sa ligne,
pliée en deux - un monstre ? mais non - bloquée dans les rochers !
Je m’en voudrais beaucoup et longtemps,
en souriant toutefois, la tête dans mes bras.

"Au terme d’une chasse de deux heures,
j’avais regagné mon point zéro
et m’apprêtais à sortir, mais je m’attardais,
flottant mollement au gré des courants
et frappant exagérément l’eau de mes palmes “Spaghetto”
noires, autours des bouchons pour faire fuir les petits poissons.
Je m’attardais, dans un lac tiède et transparent,
je traînais, lavant ma déception pour soigner ma lassitude,
plongeant quelques fois pour noyer ma peine
tournant en rond pour rattraper mon tourment
Je faisais des ronds et même quelques bulles
Et j’étais guéri, soulagé, reposé
Je croyais en la légende
Des poissons qui font des bulles..."

Dam est un observateur sur piton des mots et des couleurs

et oui Sylvie....c'est pénible !


Merci Dam pour ce partage de l'homme-poisson.

La vie venue de la mer (l'amer ?)
L'océan de nos pensées où nos rêves tentent de remonter à la surface pour qu'on les vive...

Les rêves perdent un peu de leur magie quand ils commencent à se réaliser. Comme s’il ne fallait pas... Merci Carmen, Lalou, Ratoune, printemps d’avril et Sylvie.

Dam.