Le balancier.

‘à coeur plein, tête vide.’

Le solitaire est un corps inerte. L’âme-turbine bouillonne sous l’écorce : les membres s’animent pour écrire. Il peint (mot à mot) les murs de son terrain vague. Le rêve gesticule en cercueil. Etourdie, l’éponge se gorge et recrache, à son trop-plein, deux-trois ébahissements en hoquets. Je ne saurais pas dire le silence d’être soi, empli de soi, comme un caillot - le mot mord l’avant-mot pour en tirer, peut-être, une substance future. Voilà le solitaire : corps inerte qui se cannibalise.

Le coeur écrase. Bientôt, s’il aime, il perd la mémoire : aux heures sombres - où sont mes habits de lumière? Brute, il tord effrayé de vieux chiffons. Il retrouve, massif, souffle et poids d’être : les rêves-jouets prennent la poussière. Il errait craintif, le dos crispé d’yeux comme autant de dards : voilà qu’il bombe le torse! Adieu - assez de crâne, assez de diadèmes! En retrouvant la peau, il éteint le manège aux merveilles.

Le cerveau, dans sa nuit froide, invente le jour : le corps aimé rêve de reniements. Aux deux cachots, la même douleur étrange. Quel est ce tissu troué qui s’exhibe? Pourquoi, par un mouvement pervers de balancier, le cerveau ou le corps prennent-ils toute la place? La voix de l’un, aigüe, me torture : l’autre se tait, et m’accroche à la terre!

Mandez-moi l’équateur!


Z 25 01 11

Elle est pourtant pas evidente cette lecture et j'en ressors avec un sourire aux levres, un sourire de comprehension, de partage plutôt parce que ce coeur plein a su trouver les mots pour se peindre, solitaire ..
Si vrai ce duo corps-cerveau qui balance au rythme de nos émotions -ressentis!

J'ai fait comme un puzzle avec tes mots en assemblant le corps, le coeur et la tête.

Il est parfois difficile de trouver un assemblage parfait...on dirait une erreur mais peut être que les yeux ne sont pas toujours grands ouverts ou alors la fuite.

Comme une fuite!

Sylvie

Encore un beau marqueur Z.-iens.

Nilo, indélébile.