Naufrage

ces rivages ces aubes
qui s’éloignent de nous
à l’approche des cyclones

ces visages
ces ombres aphones
tourbillonnant
comme des astres fous
dans l’au-delà des eaux

ces planctons lactés
déjà souillés 
par le réveil houleux
des récifs de la mer

ces nuits de pleine lune
aux respirations bleues
où l’on entend hurler
un millier de sirènes

prisonnières exquises
de vagues suicidaires

Oh, j'adore cette fin qui rapproche les troubles météorologiques des tempêtes personnelles.
Et même si je n'ai pas beaucoup de sympathie pour les "dépressifs" ni d'atomes crochus avec eux (j'ai même plutôt tendance à m'en éloigner) j'ai beaucoup aimé ce texte qui décrit bien ce qu'ils doivent vivre.
Je m'en tiens à mes bars et millibars pour soigner mes coups de blues, ceci explique cela.

Nilo, écran noir de mes nuits blanches.

dorénavant quand j'aurai un coup de mou je ne dirai plus
je fais une dépression mais j'ai une "pompe injection mc cormick utility fu 235d"


ez (sujet similaire)

Quoi dire à part que j'adore les mots qui coulent comme ici, sous l'atmosphère bleu nuit que tu installes et aussi le bruit des vagues.
Vive la dépression.

merci à ceux qui sont venus ici...Effectivement Nilo, j'ai choisi au départ le titre Dépression mais dans sa version météorologique ensuite il y a eu collision avec l'autre sens, psychiatrique...quant aux personnes qui souffrent de ce mal terrible, il n'est pas question pour moi de les blâmer bien au contraire. Salut à toi spandrell et merci pour ton ressenti.

j'aime beaucoup ces mots, ceux d'une âme deferlante, errante, perdue dans les fluides chagrins ... et pourtant si présente.

Un sujet bien traité en poésie, plus difficile à traiter pour la médecine...
...j'ai vu tant de personnes souffrir de ce mal !

Encore un beau Léo. J'y retrouve ta marque, et ton souffle. D'autant que tu réussis, dans des poèmes courts aux vers courts, à ne pas être redondant dans ton expression ou tes sujets.

Z, long cours.

J'ai aimé Léo !

Particulièrement cette strophe :


"Ces nuits de pleine lune
Aux respirations bleues
Où l’on entend crier
Un millier de sirènes"

H.