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Sénégal,France, Mars à Juillet 1974, Marc Trems6l 96°97°98° 99° Bon°

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Message  tremsal Sam 5 Mar - 18:47

Le matin ensoleillé, la journée s’annonçait belle. École pour les enfants, jet Tours pour Ty, à qui je remets les réponses au télex pour Armande et Apo. Pour moi, à l’atelier, c’est du travail. Ce mois de mai 74 nous rapproche de l’échéance du grand départ. Je dois faire encore certains travaux publicitaires et j’ai prévu une réunion avec Madame Roland, dessinatrice de qualité et Monsieur François. J’ai vraiment besoin d’eux pour tout livrer dans les délais. Déjà les commandes diminuent, malgré le projet du fils Sicard, qui doit prendre ma suite…Pour le Domaine, tout se met en place et bientôt on s’occupera des expéditions. Cette semaine, j’aurais mon bateau et ça va être sympa pour la première fois de naviguer sur la Seine. Jean-Claude Eger m’a invité à déjeuner, place des Vosges. Mon grand ami, sait que j’aurais de la tristesse en le quittant. J’en profiterais pour aller rue St. Sabin, chez l’imprimeur, prendre une livraison. J’ai du plaisir en entendant les machines tourner, les vieilles bécanes sont toujours là ! Et les nouvelles offsets, une vraie révolution technique. Grâce à Monsieur Sicard, qui m’avait mis le pied à l’étrier, j’ai acquis une connaissance de ce noble et délicat métier. Je ne compte plus au fil des années, les bons à tirer, et ma présence aux tirages, à Paris et en province, et à Milan… !

Comme toujours, Jean-Claude me reçoit bien. Finalement je le trouve plus confiant, par rapport à mon choix, et il me recommande de bien faire le tour de tous mes amis clients.
--Jean-Marc, as-tu vu les frères Reichenbach ? Comment Marcelle Oury a réagi, sachant combien elle t’apprécie…
--Ne t’inquiète pas, tout se passe bien, je les ai vus.

On se sépare après le café. En roulant sur les boulevards, où foisonnent les théâtres, cabarets, je vois à l’affiche d’un cinéma, « L’Arnaque » avec Robert Redford et Paul Newman. La critique en dit beaucoup de bien. Je cherche une place et j’arrive juste pour la séance. Vous le savez, j’ai toujours aimé voir des films et cela me manquera en Afrique, loin de tout. Je retrouve l’ambiance de la salle, l’obscurité, regrettant le documentaire et le dessin animé. Beaucoup de publicité…C’est un bon film, traité avec de l’humour et bien interprétés.
Ensuite, comme d’habitude, je passe deux ou trois appels téléphoniques d’un café en appréciant un demi. C’est d’accord pour mercredi matin, pour réceptionner le bateau, il sera mis à l’eau par le vendeur qui est basé sur les quais de Seine. Les voiliers deux hobie cat 14, sont expédiés par voie maritime. Pratiquement tout le reste partira par avion. J’attends de René Tabone, la date pour le départ des gros colis de grillages plastifiés de deux courts de tennis, plus les accessoires. Dans l’avenue de Longchamp, au bois de Boulogne, les arbres bourgeonnent. C’est un réel plaisir de traverser ce poumon vert pour rentrer à Suresnes. J’espère que le pont ne sera pas déjà encombré. J’arrive au Donjon, et Monsieur François est encore là. Il me rend compte de la journée…

Mars 2011 : devant mon ordi, avant de reprendre mon récit, je me plonge dans le précieux carton d’archives, que m’a remis Apo, le jour de mon départ et qui me relie à plus de 37 années en arrière. Souvenirs exaltants d’une belle aventure, ou aussi les moments difficiles, de déception, n’ont pas manqué. Mais ce qui à toujours compter, c’est comment je les ai surmontés, par la foi, le respect, l’amour des miens, le courage et l’abnégation. À ce moment, relisant mes écris, revoyant les dessins de projets, décryptant des mots d’Apo, d’Armande, voilà autant de preuves que nous avions au fil des ans constitué un trio efficace, fait d’amitié et de fidélité. Je sais que je vous ai déjà dis cela. Mais je tenais à vous le redire. Je prends un des cahiers jaunis, où sont classés les télex et courriers, de mars, avril, mai, juin, et juillet 74, et je mets un peu d’ordre dans les autres documents…Et je lis mot pour mot, un courrier manuscrit que j’avais envoyé à Apo.

«Mai, 74. Cher Apo, je tiens à te dire, combien je crois en Nianing, en ce que tu as réalisé jusqu'à ce jour, avec toute ta foi, ton ardeur et ton goût. Tu sais que la réputation d’un établissement touristique se fait très vite. Nous devons dans les délais les plus brefs, je sais que tu le sens maintenant, réaliser l’infrastructure, sport et distractions, la piscine.(souligné en rouge). La priorité absolue doit être mis vers ce secteur, quitte à serrer les dépenses dans d’autres. Par enthousiasme et foi, comme toi, j’investis toutes mes ressources financières. Je suis plein d’espoir et d’optimisme. Tu dois envisager que nous devrons dans les deux années qui arrivent, investir sans arrêt. J’ai foi en toi, en tes capacités et je sais que tout sera surmonté. Je ferai tout pour t’aider. J’ai revu Alain Tuil. Il espère, que les projets de vente de ta carte Hertz vont bon cours. D’autres part, veille à ce que l’incident du chèque ne se reproduise pas. Il va bien et ne t’en tiens pas rigueur. Apo, je dois te quitter, j’ai mille idées en tête pour le Domaine. Je prépare un cahier des charges et avec ton dynamisme, nous réaliserons avant Décembre, beaucoup d’amélioration. Je suis en forme, Mathilde aussi.
Accepte mon sincère souvenir. Marc »


Mathilde est là, et elle me remet de nouveaux télex du Domaine. C’est très pratique. Armande se démène sur place pour les dédouanements Il se peut qu’Apo vienne à Paris ? Au téléphone, il m’avait parlé de chasse et d’une personne à voir, Monsieur Hamelle ? Évidemment, ce projet n’est viable que si cela s’organise, loin du Domaine. Mon expérience, pour ce que j’ai vu et appris, c’est que le gibier est rare au Sénégal, et localisé dans certaine région. Il s’agit de phacochères, de perdreaux, de lapins sauvages… Dans ma quête, d’en apprendre plus, n’ayant pratiquement jamais pratiqué la chasse, que celle des alouettes en Tunisie, avec un 8mm ! J’ai appelé un armurier. J’irais à la Maison Mercier, près des Ternes, que mon beau-père connaît. Les suggestions que je ferais, c’est d’avoir sur le terrain à Nianing, des refuges pour petits animaux blessés, sauvés, à conditions que le confort, les soins soient là.

Mon frère Bernard est de passage et nous parlons chasse, car lui est un passionné ! Avec son beau-père « Au Tranchoir » dans le Loiret, ils sont une chasse et aussi aménagé des refuges pour élevage domestique de sangliers, faisans, perdreaux, etc.
Ty, me semble de plus en plus motivé, mais toujours très secrète, cela m’inquiète. Remontant de l’atelier, je trouve Bernard et Ty en conversation. Bernard est assez énervé et il semble qu’ils aient parlé de la relation qui perdure entre Ty et son ami. Mathilde me regarde et semble désemparée. Bernard me dit, ça va Marc, ça va aller…Il semble toujours que Ty est pris dans un engrenage et bien qu’elle se soit engagée à mes cotés, à tenter de retrouver l’amour envers ses enfants, le poids de cette liaison, la relation épistolaire, téléphonique, qu’elle entretien toujours et que j’accepte, pèse beaucoup. Nous restons en bas dans la voiture de Bernard, et il me dit lui avoir fortement conseillé de faire des efforts, de penser aux soucis qu’elle te donne et qu’elle doit tenir bon. Est elle capable de se dire, combien pourraient souffrir ses enfants, après-tout l’amour qu’ils ont reçu, d’un éclatement de leur famille.

Je dois répondre à des télex du Domaine. J’ai eu Miss Bach au fil et elle s’inquiète pour l’arrêt des travaux de la piscine. Les réclamations sont nombreuses. Elle a été très intéressé, lu, mon projet d’investissements et trouve que mes choix sont bons. Je sens que la côte de soutien de cette société, par des personnes comme elle, est très motivante. Il ne faudrait pas les décevoir. Ce soir, les enfants ont leur entraînement à la piscine, il me tarde de les revoir et de répondre à leurs questions. Je me retrouve avec Ty,
--Tu as du être contrarié tout à l’heure ?
--Oui un peu, mais j’ai confiance en toi, il nous faut tenir jusqu’au départ, après j’espère que ton activité t’aidera, ainsi que notre vie nouvelle.

Pour nous évader un peu, je lui propose d’aller ce soir au « Père Lapin », manger une saucisse frites. Les enfants adorent. Je prends le temps de répondre à des télex, que Ty donnera à Pierrette à Jet Tours. Il faut avant que le matériel parte, qu’Armande ai fait les dédouanements. Toutes les factures pro format ont été envoyées à Dakar. J’apprécie l’action de cette femme que je connais à peine et qui semble avoir un rôle important auprès d’Apo. Celui-ci m’a fait part qu’il était marié, j’en conclu donc, que malgré ce que j’ai pu entendre, qu’il n’ a pas de liaison avec Armande. A ce sujet il ne m’en a jamais parlé.
La seule indiscrétion venait de Monsieur Estival, qui un jour lors de mon voyage, avait fait une remarque. Je sais que je devrais compter sur l’appui d’Armande, dans mon installation sur le terrain.





*









A l’écluse de Suresnes, coule la Seine
Enfin des éléphants…
Eau salée et voile dehors.







Christian est fou de joie lorsque je lui annonce qu’on va être ensemble presque une journée sur la Seine avec notre bateau. Isabelle, continuera ses cours de danses, sa natation, jusqu’au départ. Petite soirée agréable et en famille, au « Père Lapin » à deux pas de la Maison. J’ai fais signe à Hubert qui habite à Rueil. Je trouve que Mathilde participe mieux à tout. Elle dit aux enfants combien son stage l’intéresse. Hubert me confirme qu’il viendra s’installer à Suresnes dés notre départ. Cela lui permettra de faire une économie de loyer, et nous de savoir que notre appartement est bien gardé. On se sépare et pendant que Ty regarde un film à la télé, j’ai proposé aux enfants de leur lire un poème cher à leur mamyette. Isa est déjà sous les draps.
--Mon Papa, je viens avec vous, faites moi une petite place.
Christian s’est mis prés de moi, et c’est lui qui va lire le poème. Ils connaissent bien ce pont de Paris, dans le 15eme, non loin de la Tour Effel et de la copie réduite, de la statut de la liberté…Pour moi aussi, ce n’est pas loin des rues de la Convention et Gutenberg, ou j’ai habité quelques mois, en 60 et ou Mathilde, alors en pension à St. Maur, venait me voir en fin de semaine….

« Le Pont Mirabeau » de Guillaume Apollinaire »


Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains
restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse.

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure.

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine.


--Merci papa chéri, merci Christian, bonne nuit…
Isabelle veut me dire quelque chose à l’oreille.
--Papa, va embrasser maman pour moi.



*


Dernière édition par tremsal le Mar 12 Juil - 16:15, édité 8 fois
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Sénégal,France, Mars à Juillet 1974, Marc Trems6l 96°97°98° 99° Bon° Empty Re: Sénégal,France, Mars à Juillet 1974, Marc Trems6l 96°97°98° 99° Bon°

Message  sasvata Dim 6 Mar - 10:12

Un peu brouillon je dois dire. Peut-être marquer les paragraphes davantage pour nous permettre de suivre les divers sauts dans le temps serait à prendre en considération. J'ai été intriguée par la référence à Camara Laye (ça ramène beaucoup de souvenirs, c'était un beau livre).
MAis vraiment les choses ne sont pas claires. Autant je peux suivre le début, autant je ne vois pas ce que vient faire là-dedans un saut en 2010 puis 2011 alors qu'on retourne en 74. Aucun intérêt. Autant y rester tout du long, on s'y perdra moins. Les sauts dans le temps sont une bonne idée, mais il faut s'assurer de ne pas perdre son lecteur en route.
A revoir donc (malgré tout, j'ai quand même bien aimé l'idée ^^)

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