L'Intello.

J’ai des lunettes rondes qu’embue
La ronde de mes idées volées au grand réservoir
Superfétatoire
Toute honte bue
Des branleurs de manches inutiles,
Ou dans la toxicité des bars des comptoirs
Où sont venus s’assoir
BHL Sartre (qui a beau voir) et Houellebecq
Aux marasmes billes en tête
Pour un onanisme cérébral futile.
J’ai le regard profondément insondable,
De ceux dont on jalouse l’indécelable
Quand je pense tout mes ronds dans l’eau
Qui flottent comme autant de cageots
Chargés de mots empruntés, mal mariés,
De fil blanc ficelés,
Quand je suis profond
Comme un puits sans fond
Où se sont déjà noyés
La quintessence des compilateurs d’idées
A la modestie souveraine
Tels les philosophes plombés de vanité
Qui ne nous apprennent
Qu’à ne plus penser qu’en fumée.

Alors bon : j’enlève mes lunettes rondes comme la planète
Pour ne plus l’oublier dans l’abstraction stérile,
Et je porte un regard nouveau
Vrai
Direct
Impliqué
Sur la matière des choses
Du haut de ma modestie de goutte d’eau
Qu’accueille bienveillant
L’océan.

Comme c'est bien fait!
Le vocabulaire adapté au point de vue (attendu) d'un intello, le rythme, les images... Et puis le passage à un autre point de vue... Bravo ^^

Sasvata

Oui, c'est bien construit, et très évocateur. Chapeau!

Intéressant en effet. Belle construction.

Nilo, existentialo-monculiste.

Pour éviter d'être conservateurs, porter des verres progressifs.

J'aime vraiment bien lire tes textes qui font comme une balance au son des mots.

Belle construction

Sylvie

C'est vrai qu'en tant que musicien j'attache de l'importance au rythme (parfois cassé) et à la sonorité des mots. Merci de ton commentaire.