J'écriture.

J’écriture.

A ce pronom - à cette femme, cet homme ou cette chose que je manipule et dont je suis autant le maître que l’esclave, dont j’écoute le souffle et le coeur battre - diptyque, j’entends mélangées nos deux voix.

[neutre] fume en m’écrivant.

Au jeu de qui s’abandonne - qui vivra ou mourra pour l’autre? Serais-je, dans mon orgueil, le survivant de nos batailles? Resteras-tu, Moi qui n’est autre moi que par cette pensée maudite, légataire de mon humanité, debout, sur tes jambes de signes - plantée, hirsute, barbe rouge aux joues de ma planète ?

Quelqu’un osa franchir, sinistre conquérant des miroirs - pandrogynie, au bistouri exalté d’un médium - ce paradoxe : j’écriture. Le créateur n’a de sexe ni d’existence que sa Chose.


Tout ce qui bouge, rit, et respire à toute minute. Trois costumes-cravates : deux chauves ; l’homme est sinon cacophonie - jamais silence - ou vide greffé au vide. Le monde s’endorveille, terre somnambule à des heures inventées, sur des fuseaux mirages.

J’ai toutes les nuits du monde et à venir - aux lueurs, j’aurai encore la voix pour dire : ils viennent me chercher.


Z 25 03 11

J'aime ton maniement des mots, cette liberté que tu peux prendre avec eux... Et cette réflexion aussi, profonde, que l'on a aussi un jour, forcément.

Sasvata

Bien que je trouve cette réflexion par trop dualiste, cette confrontation élémentaire en l'homme et sa création - son désir de création - son futur qui se crée dans et par les mains, je garde ça

"[neutre] fume en m’écrivant."

et je le garde pour longtemps.

Celui-ci je l'aime bien, car j'y retrouve ton style et ton funambulisme sur le fil de mots, sans assurance ni balancier, comme un aveugle entre les tours de Notre Dame.

Nilo, la foi qui sauve.

Un très bel instant pour moi que cette lecture où tu écritures avec talent.

Des passages forts
Une recherche encore une fois qui me laisse les bras ballants

Quelle plume !

Sylvie

oui, très beau texte pour moi aussi
et frappé pour longtemps par ces mots notamment :

"l’homme est sinon cacophonie - jamais silence - ou vide greffé au vide. Le monde s’endorveille, terre somnambule à des heures inventées, sur des fuseaux mirages"

que j'aime ça !

?? je pensais avoir laissé une trace de ma lecture.
j'ai du rester perplexe !

^^

Je confirme mon choix "map of your head"