La marelle effacée

La marelle effacée


Un jour j’irai, vraiment,
Peut être un peu ému,
Affronter les oublis
Que ma mémoire enferme
Bien à l’abri des ombres
Au fond de mon passé.

Quand se faisaient les jeux
De l’enfance sereine.
Quand se disaient les mots
Des amours malmenées.
Quand je misais souvent
Deux sous sur l’avenir.

Quand les rêves finissent
Dans les matins poubelles
De mes nuits Rock & Roll.

Là où rôde la mort,
Silencieuse et patiente.

Au bitume des cours
La marelle effacée
Poussera ses galets
Entre ciel et enfer
Sous mes pas hésitants.

Et je prendrai le temps
De rouvrir les cartons
Qui contiennent ma vie.


Nilo.

"Au bitume des cours
La marelle effacée
Poussera ses galets
Entre ciel et enfer
Sous mes pas hésitants."

Une image très présente sous les semelles d'antan

Et les oublis
Sortiront des cartons jaunis
Pour jouer entre les craies de la marelle
Que n'ont pas effacés les tarmacs des cours de récréations.

Rien n'est totalement effacé, tout est pyrogravé.

Les mots que tu nous laisses seront gravés dans la mémoire des autres et ta vie continuera même quand nous serons dans l'au-delà.

Beaucoup d'émotion à la lecture de ce poème et j'aime beaucoup le titre qui est très bien choisi pour ces sauts dans le temps d'hier.

Sylvie

C'est pas des cartons, mais des containers !

très beau poème sur ce thème que tu affectionnes.

Une belle évocation entre le gris de l'âge et le bleu de l'enfance.

Swann,

L'âge dit : ouvrons les coffres à jouets pour voir si, à l'intérieur, on ne pourrait pas trouver de quoi vivre encore un peu.

Un beau poème, qui offre un regard sensible et tendre sur les illusions passées...

Sasvata, un jour peut-être...

Merci à tous.

Nilo, cloche-pied.

Ton poème m'a plongé dans le souvenir de ce jeu de marelle qui est loin d'être ridicule comme il mêle précision, vitesse et adresse (équilibre). La classe a mangé la grâce.
On y joue encore ?

Dam, question bête.

Une évocation de l'enfance qui m'a beaucoup touché. Des images sensibles et une photographie lumineuse à la Robert Doisneau.

Toujours cette précision efficace du mot, cette concision qui renferme en elle tout ce qu'elle voulait dire sans y perdre sa musique.
Et puis ce thème qui me parle, bien sûr.

Z.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Deuxième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant sans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

Merci à ceux qui ont sauté ou sauteront à cloche-pied ou à pieds joints sur ces lignes diffuses...

Nilo, palet des glaces.

Je suis revenue vers celui-ci pour beaucoup de raisons sans croche-pattes...

Et je prendrai le temps
De rouvrir les cartons
Qui contiennent ma vie.

J'adore le jeu de la marelle, je me souviens y avoir joué...je prendrai le temps moi aussi, enfin je crois !

Magnifique, Nilo !

Un TRES BEAU texte sorti des cartons de Macadam ! Je m'en vais le relire de ce pas.