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A l'Est, l'Eden...
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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A l'Est, l'Eden...
A défaut de vous emmener sur Mars, je vous emporte ailleurs
(a) Dhoti: vêtement traditionnel indien. C'est un drap que les hommes se nouent autour de la taille. Chaque région a sa façon de le nouer.
(b) Le Rajdhani Express est, comme son nom l'indique, un train express. Il lui faut tout de même 2 jours et demi pour ralier Trivandrum, au sud! La Sleepers 3rd Class AC est la 3ème classe, couchettes, clim
(c) Seva: bénévolat. A l'ashram, il est demandé une participation de 2h par jour minimum... Je crois que j'étais à 6-8h à ce moment-là. A ça se rajoute evidemment le quotidien de l'ashram (méditation, bhajans -chants dévotionnels-, etc.)
(d) Ammamars: alors là c'est technique... Ce sont des femmes qui ont eu une vie de famille et qui, une fois les enfants grands, ont décidé de vivre à l'ashram.
La chaleur est écrasante, suffocante. Elle me brûle les poumons, m’aidant à réaliser. Ça y est, cette fois, j’y suis ! La journée est déjà bien avancée, et la fatigue devrait se faire sentir, mais l’excitation est plus forte. Delhi, enfin.
J’essaie de négocier un taxi, mais mes tarifs ne lui conviennent pas. C’est sûr, je suis pas juste une touriste blanche bourrée de dollars. Fair play, il m’indique les prepaid taxis. Bien plus avantageux, et plutôt rassurants. Je m’en sors avec 135 roupies pour la course, au lieu des 500 qu’il essayait de m’extorquer. C’est le jeu, je le connais, ça ne me dérange pas.
Evidemment, dans ce taxi pas cher, y’a pas la clim. Mais ça m’est égal, au contraire. Je sens l’air chaud fouetter mon visage, m’enlacer, me souhaiter la bienvenue. J’aime cette sensation. Bien plus que l’humidité du Kérala, l’air sec de Delhi est un délice. Et pas un seul moustique à l’horizon !
Les rues défilent rapidement. Sur la route, les voitures et les rickshaws se signalent à coups de klaxons, se doublant dans des voies où je ne passerais même pas une Smart. Ce brouhaha, je m’en souviens. Et on n’est qu’en périphérie, ce n’est qu’un murmure comparé à ce qui règne en ville ! Mon regard se promène le long du bitume, découvrant les petites shops qui se succèdent, les trottoirs de poussière, les indiens qui les parsèment. Les couleurs des saris me ravissent les yeux. Je ne vois aucun dhoti (a) c’est étrange… Ils sont légion au Kérala pourtant.
Déjà six ans … Est-ce que je vais reconnaître ?
Nous arrivons dans le quartier où vit mon amie. Des bribes de souvenirs me reviennent. La cour arrière. Le petit appartement en rez-de-chaussée. La famille, l’accueil que j’avais reçu la dernière fois. J’ai prévu de rester quelques jours, trois, quatre, avant de redescendre dans le sud. Je ne veux pas déranger…
[…]
Mon séjour à Delhi se termine. Le taxi nous emporte vers la gare. Je l’ai compris il y a longtemps déjà, la ponctualité indienne est toute relative. Nous devions partir à 9h30, il est 11h. Je prie intérieurement que le train ne parte pas sans moi. Ça fait si longtemps que j’attends ce moment… Ces trois semaines sont passées relativement sans encombre. Mais je dois dire que j’ai appris énormément sur la culture indienne durant ce laps de temps. J’en ai même tiré une petite liste.
1/ Durant les quelques jours qui s’écoulent entre la mort et la crémation, la famille indienne ne peut absolument rien faire (un peu comme le Shabbat j’imagine) et dépend totalement de ses voisins pour se nourrir. Il y a donc un fort sentiment de solidarité. Pour autant, il y a aussi un fort sentiment de suspicion, et ils n’accordent pas facilement leur confiance.
2/ Durant le mois qui suit la mort, un régime végétarien strict doit être suivi.
3/ Leur vie est régie par une infinité de croyances et superstitions en tous genre.
4/ Une fille ne peut pas sortir seule la nuit, même si c’est pour aller faire les courses (qu’on fait plutôt le soir, à la « fraîche », aux épiceries du coin, qui livrent à domicile… sont forts ces indiens !)
5/ La société indienne est solidaire, et il est de bon ton pour une famille moyenne d’employer du petit personnel pour le ménage de la maison, histoire de permettre à une famille moins bien lotie de gagner un peu d’argent.
6/ La Sleepers 3rd Class AC est largement suffisante en terme de confort, du moins avec le Rajdhani Express (b).
La liste est non exhaustive, mais elle trainerait un peu trop en longueur.
J’ai découvert au cours de ce séjour que les indiens sont très généreux, mais ils vivent dans une prison de règles en tous genres, ce que moi, occidentale libre, je ne peux pas comprendre, et encore moins subir. J’étouffe dans cette famille, que j’aime pourtant tellement. Je suis donc partagée, sur ce quai de gare, entre la tristesse de les quitter, la joie d’être libérée de ce carcan dans lequel il a fallu que je vive (même si, têtue comme je le suis, j’ai trouvé pas mal de moyens de m’en échapper), et l’excitation d’enfin toucher au véritable but de ce voyage : le Kérala.
[… ]
Le soleil pointe un rayon timide entre deux nuages. La différence de température avec la canicule de Delhi est flagrante. La mousson n’a pas l’air de vouloir s’arrêter ici. Déjà presque deux mois que je suis ici. Je connais peu de monde. J’ai besoin de rester dans ma bulle, dans mon espace. Je ne connais même pas tous les recoins de l’ashram, qui n’est pourtant pas grand.
Je reviens tout juste d’une semaine de bénévolat à l’hôpital AIMS, à Cochi. Une semaine de ménage intensif dans cet hôpital à la pointe de la technologie. Comme à peu près tous ceux qui l’ont fait avant moi, j’y ai chopé la crève. Genre grippe carabinée. Ça tombe mal, avec tous les sevas (c) qui m’attendent ici… Faudra que je prenne le temps de me remettre, mais vu que l’ashram commence à être bien rempli, ça risque de pas être facile. Et je me connais, je tiendrai jamais à rien faire alors que tout le monde travaille tant. Comme d’habitude, le corps devra suivre la pensée, au moins quand il aura passé la période la plus critique.
Je laisse mon regard parcourir la forêt de cocotiers qui s’étend à perte de vue, traversée par les backwaters et coupée uniquement par l’océan. C’est le paradis ici, vraiment. Mais c’est pas toujours facile de vivre au paradis. Y’a des gens pas très fréquentables ici, des fous, des méchants, des jaloux. Des gens cruels, des gens malades. Des gens qui ont un égo démesuré (un comble quand on sait que la vie en ashram est faite pour le tuer, cet égo). Des gens qui ont une certaine influence et vous le font sentir. Y’a des gens, je le sais déjà, qui vous marcheraient dessus pour pouvoir être plus près du Maître. Et Elle revient bientôt. L’ashram grouille de nouvelles têtes. Ils arrivent tous pour La voir. Je fais partie des « anciens », en quelque sorte. J’ai gagné un je-ne-sais-quoi pour être restée si longtemps alors qu’Elle n’était pas là. Et même les Ammamars (d) me reconnaissent et me parlent !
Elle ne va plus tarder. Une semaine. Dix jours maxi. On ne sait pas exactement, mais c’est dans l’air. Il y a comme une vibration, plus intense chaque jour, comme un bruissement de plus en plus fort. Elle arrive, Elle arrive !
Tout le monde est en ébullition, l’ashram se refait une beauté. Il se remplit, jusqu’au trop-plein. Bientôt, ils vont me demander de changer de chambre. Une chambre pour 2, c’est trop peu. On sera bientôt 4. Plus peut-être. Je n’aurai plus la jolie vue sur le Kérala, de mon quatorzième étage. Tant pis. Elle sera là, ça vaut bien tous les inconforts. De toutes façons, et bien que j’aie décidé de ne pas trop travailler pour profiter au mieux de Sa présence, je sais que je n’aurais plus guère le temps de venir dans ma chambre, si ce n’est pour dormir… et encore ! Je n’aurai plus le temps d’écrire non plus. Pas très grave, ça fait presque 2 mois que je n’ai pas arrêté, c’est bien plus que je n’avais imaginé.
J’essaie de négocier un taxi, mais mes tarifs ne lui conviennent pas. C’est sûr, je suis pas juste une touriste blanche bourrée de dollars. Fair play, il m’indique les prepaid taxis. Bien plus avantageux, et plutôt rassurants. Je m’en sors avec 135 roupies pour la course, au lieu des 500 qu’il essayait de m’extorquer. C’est le jeu, je le connais, ça ne me dérange pas.
Evidemment, dans ce taxi pas cher, y’a pas la clim. Mais ça m’est égal, au contraire. Je sens l’air chaud fouetter mon visage, m’enlacer, me souhaiter la bienvenue. J’aime cette sensation. Bien plus que l’humidité du Kérala, l’air sec de Delhi est un délice. Et pas un seul moustique à l’horizon !
Les rues défilent rapidement. Sur la route, les voitures et les rickshaws se signalent à coups de klaxons, se doublant dans des voies où je ne passerais même pas une Smart. Ce brouhaha, je m’en souviens. Et on n’est qu’en périphérie, ce n’est qu’un murmure comparé à ce qui règne en ville ! Mon regard se promène le long du bitume, découvrant les petites shops qui se succèdent, les trottoirs de poussière, les indiens qui les parsèment. Les couleurs des saris me ravissent les yeux. Je ne vois aucun dhoti (a) c’est étrange… Ils sont légion au Kérala pourtant.
Déjà six ans … Est-ce que je vais reconnaître ?
Nous arrivons dans le quartier où vit mon amie. Des bribes de souvenirs me reviennent. La cour arrière. Le petit appartement en rez-de-chaussée. La famille, l’accueil que j’avais reçu la dernière fois. J’ai prévu de rester quelques jours, trois, quatre, avant de redescendre dans le sud. Je ne veux pas déranger…
[…]
Mon séjour à Delhi se termine. Le taxi nous emporte vers la gare. Je l’ai compris il y a longtemps déjà, la ponctualité indienne est toute relative. Nous devions partir à 9h30, il est 11h. Je prie intérieurement que le train ne parte pas sans moi. Ça fait si longtemps que j’attends ce moment… Ces trois semaines sont passées relativement sans encombre. Mais je dois dire que j’ai appris énormément sur la culture indienne durant ce laps de temps. J’en ai même tiré une petite liste.
1/ Durant les quelques jours qui s’écoulent entre la mort et la crémation, la famille indienne ne peut absolument rien faire (un peu comme le Shabbat j’imagine) et dépend totalement de ses voisins pour se nourrir. Il y a donc un fort sentiment de solidarité. Pour autant, il y a aussi un fort sentiment de suspicion, et ils n’accordent pas facilement leur confiance.
2/ Durant le mois qui suit la mort, un régime végétarien strict doit être suivi.
3/ Leur vie est régie par une infinité de croyances et superstitions en tous genre.
4/ Une fille ne peut pas sortir seule la nuit, même si c’est pour aller faire les courses (qu’on fait plutôt le soir, à la « fraîche », aux épiceries du coin, qui livrent à domicile… sont forts ces indiens !)
5/ La société indienne est solidaire, et il est de bon ton pour une famille moyenne d’employer du petit personnel pour le ménage de la maison, histoire de permettre à une famille moins bien lotie de gagner un peu d’argent.
6/ La Sleepers 3rd Class AC est largement suffisante en terme de confort, du moins avec le Rajdhani Express (b).
La liste est non exhaustive, mais elle trainerait un peu trop en longueur.
J’ai découvert au cours de ce séjour que les indiens sont très généreux, mais ils vivent dans une prison de règles en tous genres, ce que moi, occidentale libre, je ne peux pas comprendre, et encore moins subir. J’étouffe dans cette famille, que j’aime pourtant tellement. Je suis donc partagée, sur ce quai de gare, entre la tristesse de les quitter, la joie d’être libérée de ce carcan dans lequel il a fallu que je vive (même si, têtue comme je le suis, j’ai trouvé pas mal de moyens de m’en échapper), et l’excitation d’enfin toucher au véritable but de ce voyage : le Kérala.
[… ]
Le soleil pointe un rayon timide entre deux nuages. La différence de température avec la canicule de Delhi est flagrante. La mousson n’a pas l’air de vouloir s’arrêter ici. Déjà presque deux mois que je suis ici. Je connais peu de monde. J’ai besoin de rester dans ma bulle, dans mon espace. Je ne connais même pas tous les recoins de l’ashram, qui n’est pourtant pas grand.
Je reviens tout juste d’une semaine de bénévolat à l’hôpital AIMS, à Cochi. Une semaine de ménage intensif dans cet hôpital à la pointe de la technologie. Comme à peu près tous ceux qui l’ont fait avant moi, j’y ai chopé la crève. Genre grippe carabinée. Ça tombe mal, avec tous les sevas (c) qui m’attendent ici… Faudra que je prenne le temps de me remettre, mais vu que l’ashram commence à être bien rempli, ça risque de pas être facile. Et je me connais, je tiendrai jamais à rien faire alors que tout le monde travaille tant. Comme d’habitude, le corps devra suivre la pensée, au moins quand il aura passé la période la plus critique.
Je laisse mon regard parcourir la forêt de cocotiers qui s’étend à perte de vue, traversée par les backwaters et coupée uniquement par l’océan. C’est le paradis ici, vraiment. Mais c’est pas toujours facile de vivre au paradis. Y’a des gens pas très fréquentables ici, des fous, des méchants, des jaloux. Des gens cruels, des gens malades. Des gens qui ont un égo démesuré (un comble quand on sait que la vie en ashram est faite pour le tuer, cet égo). Des gens qui ont une certaine influence et vous le font sentir. Y’a des gens, je le sais déjà, qui vous marcheraient dessus pour pouvoir être plus près du Maître. Et Elle revient bientôt. L’ashram grouille de nouvelles têtes. Ils arrivent tous pour La voir. Je fais partie des « anciens », en quelque sorte. J’ai gagné un je-ne-sais-quoi pour être restée si longtemps alors qu’Elle n’était pas là. Et même les Ammamars (d) me reconnaissent et me parlent !
Elle ne va plus tarder. Une semaine. Dix jours maxi. On ne sait pas exactement, mais c’est dans l’air. Il y a comme une vibration, plus intense chaque jour, comme un bruissement de plus en plus fort. Elle arrive, Elle arrive !
Tout le monde est en ébullition, l’ashram se refait une beauté. Il se remplit, jusqu’au trop-plein. Bientôt, ils vont me demander de changer de chambre. Une chambre pour 2, c’est trop peu. On sera bientôt 4. Plus peut-être. Je n’aurai plus la jolie vue sur le Kérala, de mon quatorzième étage. Tant pis. Elle sera là, ça vaut bien tous les inconforts. De toutes façons, et bien que j’aie décidé de ne pas trop travailler pour profiter au mieux de Sa présence, je sais que je n’aurais plus guère le temps de venir dans ma chambre, si ce n’est pour dormir… et encore ! Je n’aurai plus le temps d’écrire non plus. Pas très grave, ça fait presque 2 mois que je n’ai pas arrêté, c’est bien plus que je n’avais imaginé.
(a) Dhoti: vêtement traditionnel indien. C'est un drap que les hommes se nouent autour de la taille. Chaque région a sa façon de le nouer.
(b) Le Rajdhani Express est, comme son nom l'indique, un train express. Il lui faut tout de même 2 jours et demi pour ralier Trivandrum, au sud! La Sleepers 3rd Class AC est la 3ème classe, couchettes, clim
(c) Seva: bénévolat. A l'ashram, il est demandé une participation de 2h par jour minimum... Je crois que j'étais à 6-8h à ce moment-là. A ça se rajoute evidemment le quotidien de l'ashram (méditation, bhajans -chants dévotionnels-, etc.)
(d) Ammamars: alors là c'est technique... Ce sont des femmes qui ont eu une vie de famille et qui, une fois les enfants grands, ont décidé de vivre à l'ashram.
sasvata- MacadMalade
- Messages : 495
Date d'inscription : 31/08/2009
Re: A l'Est, l'Eden...
Lecture agréable et fluide.
En effet, il ne doit pas être facile de vivre dans la coutume des autres peuples sans en ressentir une sorte d'oppression.
Sylvie
En effet, il ne doit pas être facile de vivre dans la coutume des autres peuples sans en ressentir une sorte d'oppression.
Sylvie
Re: A l'Est, l'Eden...
C'est gentil Sylvie... Mais ce texte n'est en rien un truc littéraire. C'est juste une sorte de témoignage, une esquisse... C'est juste pour vous raconter un peu
Notre vision occidentale est tellement éloignée de la vision indienne que je sais, pour ma part que je ne pourrais pas y vivre. En tous cas pas dans la société. Et je vous en ai mis juste une légère couche, mais y'a des règles pour tout c'est assez flippant... D'autant plus pour les filles en fait...
Notre vision occidentale est tellement éloignée de la vision indienne que je sais, pour ma part que je ne pourrais pas y vivre. En tous cas pas dans la société. Et je vous en ai mis juste une légère couche, mais y'a des règles pour tout c'est assez flippant... D'autant plus pour les filles en fait...
sasvata- MacadMalade
- Messages : 495
Date d'inscription : 31/08/2009
Re: A l'Est, l'Eden...
Oui, belle chronique Sasvata. Sans prétention littéraire sans doute, mais bien écrite.
Avec une narration fluide et des tas de choses à apprendre. Sans s'ennuyer.
Nilo, RV sur Mars.
Avec une narration fluide et des tas de choses à apprendre. Sans s'ennuyer.
Nilo, RV sur Mars.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: A l'Est, l'Eden...
Faut quand mm que je vous pose la suite, sinon vous comprendriez pas que j'y retourne... ^^
Depuis son retour, l'ashram est méconnaissable. L'énergie douce et lancinante qui a régné pendant deux mois a fait place à une vibration constante, électrique. Il y a quelque chose dans l'air, une excitation.
Moi-même, si repliée sur moi pendant son absence, je change. Je m'ouvre, je me socialise. J'ai rencontré un groupe de français de mon âge, moi qui évitais tous les Cocoricos. L'an dernier, j'ai réalisé que mes compatriotes se montraient bien trop fermés aux autres nationalités. Ca ne pouvait pas me plaire. Je suppose que c'est leur façon de se protéger, eux qui parlent généralement mal l'anglais. Mais adopter cette attitude hautaine...?
Cependant, avec les jeunes, c'est différent. Même si je n'accroche pas avec tous, je me prends à avoir envie de les revoir, à mon retour. Certains, je les connaissais déjà de vue, sans leur avoir jamais parlé. D'autres, je les découvre totalement. C'est ça aussi que j'aime ici: c'est le monde en concentré, et on rencontre de tout. Du pire comme du meilleur. Mais dans les deux cas, c'est la crème!
Mon emploi du temps, que je voulais allégé, est en fait encore plus complet. Mon premier seva commence généralement à 4h du mat', et on se couche rarement avant minuit. J'essaie de grapiller du sommeil de ci de là, mais faut bien l'avouer, ça suffit pas. Ceci dit
l'heure de partir approche, et je ne veux rien rater. Je veux emmagasiner un maximum, histoire de tenir aussi longtemps que possible à mon retour. Et puis je ne peux pas dire que ça me déplaise, de vivre si intensément. Heureusement, deux jours par semaine, c'est plus calme. Il y a moins de monde, seulement les résidents, pas de visiteurs. Enfin, si on compte les étudiants, il parait qu'ils sont 5 000, qd mm. Ils ne sortent pas tous en même temps, Dieu soit loué! On ne les voit pas vraiment d'ailleurs. Chacun vit dans son monde, dans sa bulle. Chacun son rythme. On se croise sans vraiment se voir.
Je ne peux pas dire que je n'ai pas envie de rentrer. Quatre mois de lessive à la main, dont trois mois avec de l'eau ferrugineuse, ça calme. Surtout qu'avec la mousson, ça met parfois jusqu'à 3 jours pour sécher! C'est le seul truc dont je me sois vraiment lassée. Mes fringues ne sont plus blanches, elles sont rouille. Et il y a cette odeur qui ne part pas, malgré la lessive (pourtant je prends Ariel! eh oui, on trouve de tout ici!) Je n'attends que le moment où je pourrai enfin les plonger dans une vraie machine à laver! Ah, le bonheur tient à si peu de choses!
Toutefois, la vie ici va me manquer. La nonchalence indienne, leur sens de la fête, leur façon de dodeliner de la tête tout le temps (habitude qui hélas a déteint sur moi... j'espère qu'à mon retour ça va me passer, sinon je vais en entendre!), leur accent qui roule les "r". J'ai appris quelques mots dans la langue de la région, vu que j'ai eu la chance d'avoir un seva en contact direct avec les visiteurs. Je trouve ça génial. Ils sont été super gentils, patients, et m'ont corrigé quand mon accent était incompréhensible. Il parait que le Malayalam est la langue la plus compliquée à parler. Pour un occidental, c'est sûr. Il y a tellement plus de sons que dans nos langues! Mais c'est une telle liberté que de pouvoir communiquer librement avec les gens.. Si j'avais eu davantage de temps, j'aurais pris des cours. Entre le Malayalam et le Sanscrit (sans compter l'Hindi, qu'il me faudra reprendre), je dois dire que la liste est déjà longue. Il me faudra y retourner souvent pour avoir une chance de réaliser l'un de ces objectifs!
L'anniversaire approche à grands pas, et après lui, mon départ. Ils attendent 50 000 visiteurs, sur une seule journée (a). Ils construisent le hall du côté de l'université (b). On y est allées aujourd'hui, avec d'autres filles. Evidemment, la mousson n'a pas dit son dernier mot, et j'ai été trempée jusqu'aux os en moins de cinq minutes. Faut dire que je n'ai pas arrêté de reporter l'achat d'un parapluie, tout l'été, me disant que c'était la fin de la mousson et que je n'en aurai plus l'utilité... Ben là, je dois dire que ça aurait rentabilisé l'achat, hélas, il n'y en avait plus! Tant pis. J'ai été bonne pour une nouvelle lessive...
Le hall, donc est encore en construction. Incroyable, quand on sait que c'est prévu pour dans deux jours... Mais c'est l'Inde, ça. Un apprenti charpentier australien nous a expliqué qu'ils avaient une équipe de 15 gars... mais ils font le boulot que 3-4 occidentaux suffiraient à faire. Je ne sais pas si c'est vrai... mais il faut dire qu'ils n'ont pas les mêmes moyens. Toujours est-il qu'ils parlent beaucoup, et n'avancent pas vite. Cependant, j'en ai vu jouer les acrobates pour accrocher une toile qui servirait de "plafond", c'est vraiment impressionnant. En France, pour faire ça, il faudrait un échafaudage, un truc solide. Là-bas, ils sont montés sur une espèce de table à roulettes super haute, super vieille, et absolument pas stable. Deux gars en haut, huit en bas pour la tenir, un tailleur qui préparait la toile, et trois autres qui guidaient ceux qui étaient en haut à essayer de faire tenir le truc. Impressionnant, je vous jure. Mais le résultat était remarquable!
En plus, avec la pluie dilluvienne, les travaux ont pris du retard. Dans la petite salle attenante à la scène, que nous devions nettoyer, les murs étaient complètement trempés! Impossible dans ces conditions de finir le travail d'électricité, pour ne citer que lui... Des conditions de dingue. Et dire que tout doit être prêt pour dans deux jours... Seul un miracle pourrait sauver la situation... Et la météo est tellement capricieuse...
Normalement, la mousson devrait être terminée depuis fin Aout, au pire. On est déjà fin septembre, et elle fait encore des siennes. Je ne m'en plains pas plus que ça. C'est sûr, la "route" est boueuse, de cette terre argileuse qui vous pourrit un bas de penjabi (c) en une demi-seconde. Mais au moins, il ne fait pas trop chaud. Il faudrait la tenir, sans ça, la matinée au temple, serrés comme des sardines, sous des ventilateurs à pales... Aucun doute, la mousson est une bénédiction. Mais ça traîne en longueur, et ça, c'est tout de même un signe du changement climatique qui s'opère sur la planète. On a beau dire, ça touche tout le monde.
De toute façon, je n'ai plus le temps de descendre au village. Au début de mon séjour, ma roomate avait une petite cuisine installée dans la chambre, aussi j'en ai profité pour faire ma popote. Non pas que l'ashram ne nous nourrisse pas, mais manger indien trois fois par jour, je peux pas. Ca pique trop. Je m'y suis accoutumée pourtant, cette année je suis capable de manger un plat sans cracher le feu, alors que c'est au moins aussi épicé que l'an passé. Mais je n'en rafole pas. Et, que voulez-vous, moi, le curry au petit déjeuner, j'y arrive pas. Il me faut du sucré. Je demande pas des croissants, notez-bien. Mais un truc sucré. Du coup, pendant deux mois, c'était la classe totale. Je me suis fait des petits plats délicieux (tout parait tellement meilleur quand on a un choix limité!), j'ai découvert les légumes du coin (j'ai fait des expériences plus ou moins réussies, faut bien le dire... et le vendeur de légumes, à un moment donné, il m'a calculée, aussi, il me laissait plus acheter tout et n'importe quoi... j'ai fini par me rabattre sur ce que je connaissais, et les quelques légumes que je pouvais aisément dompter), je me suis mise à manger une pâtisserie par repas. J'en mange rarement en France (c'est d'ailleurs un comble pour une pâtissière...), mais ici, c'est presque compulsif. Il me faut ma dose de sucre. Selon les versions, le sucre, c'est l'affectif ou le mental. Peu m'importe en réalité. D'expérience je sais qu'il ne fait pas bon contrarier ses pulsions gustatives. Et puis j'aide à les faire, les gâteaux, alors je peux bien les manger!
D'ailleurs, j'ai découvert la pâtisserie américaine (puisque tout ou presque ici est dirigé par des américains). Je dois dire que ça n'a absolument rien à voir avec la nôtre, mais j'ai découvert pas mal de trucs que si un jour j'en venais à ouvrir ma propre boutique (ce qui n'arrivera jamais, remarquez, faudrait que je sois à bout, au désespoir, pour y retourner...), j'aimerais bien les faire. Genre les barres de céréales, les scones, les muffins... Hmm... Par contre, ils pâtissent trop sucré à mon goût... M'enfin les goûts et les couleurs...
Depuis le retour du Maître, par contre, j'ai été changée de chambre (je ne compte même plus le nombre de fois), et adieu la cuisine équipée! De toute façon, je n'ai plus eu le temps. Je me suis donc rabattue sur la Western cantine, pas mal non plus, mais plus chère. Peu importe, il semble que mes économies ont suffi. J'ai encore quelques emplettes à faire avant de partir, genre souvenirs à ramener à la famille, mais mon sac est déjà plein, il faudra faire petit...
Quand je suis arrivée ici, je me disais qu'après trois mois, je serais blasée, que je ne ressentirais plus le besoin de revenir, ou de la suivre... Maintenant, je suis sur le départ, et force est de constater que j'en redemande. Parce qu'ici on se dépasse, sans effort. Parce que la plage, les cocotiers, le sable doux sous les pieds, ça fait quand même un peu paradis. Parce que l'énergie ici est fantastique. Parce que, tout simplement, on y est bien, tout semble facile, les doutes s'effacent d'un battement de cil. Du coup, des plans se construisent dans ma tête. Pour revenir. Pour replonger dans cet univers. Le seul où je me sente vraiment à ma place je crois bien. Et puis chaque jour est différent. Il apporte son lot de questions, de réponses, de remise en question. J'ai énormément appris sur moi-mm ici, et je suis loin d'en avoir fait le tour. A bien des niveaux j'ai baissé les armes, et je n'aurais pas été capable de le faire ailleurs. J'aime cet endroit, pour tout ce qu'il m'enseigne, pour ces gens que j'y croise, pour ces sensations qu'il m'inspire.
Rendez-vous est pris.
(a) en fait, un journal national a dénombré 300 000 personnes. Difficile de vérifier, mais c'était vraiment colossal. Enorme. D'ailleurs, je n'arrêtais pas de dire ça quand je suis rentrée!
(b) L'ashram est une structure gigantesque, reconnue nationalement (et internationalement pour ses oeuvres caritatives) et a créé écoles, orphelinats, hôpitaux, universités, dont une notamment a son campus tout à côté.
(c) Penjabi, appelé Salwar Kameez au Nord. Vêtement traditionnel composé d'un pantalon plutôt large (quoique la mode au Nord se rapproche du près du corps) surmonté d'un long haut. Ceux des indiennes sont de couleurs sublimes!
Depuis son retour, l'ashram est méconnaissable. L'énergie douce et lancinante qui a régné pendant deux mois a fait place à une vibration constante, électrique. Il y a quelque chose dans l'air, une excitation.
Moi-même, si repliée sur moi pendant son absence, je change. Je m'ouvre, je me socialise. J'ai rencontré un groupe de français de mon âge, moi qui évitais tous les Cocoricos. L'an dernier, j'ai réalisé que mes compatriotes se montraient bien trop fermés aux autres nationalités. Ca ne pouvait pas me plaire. Je suppose que c'est leur façon de se protéger, eux qui parlent généralement mal l'anglais. Mais adopter cette attitude hautaine...?
Cependant, avec les jeunes, c'est différent. Même si je n'accroche pas avec tous, je me prends à avoir envie de les revoir, à mon retour. Certains, je les connaissais déjà de vue, sans leur avoir jamais parlé. D'autres, je les découvre totalement. C'est ça aussi que j'aime ici: c'est le monde en concentré, et on rencontre de tout. Du pire comme du meilleur. Mais dans les deux cas, c'est la crème!
Mon emploi du temps, que je voulais allégé, est en fait encore plus complet. Mon premier seva commence généralement à 4h du mat', et on se couche rarement avant minuit. J'essaie de grapiller du sommeil de ci de là, mais faut bien l'avouer, ça suffit pas. Ceci dit
l'heure de partir approche, et je ne veux rien rater. Je veux emmagasiner un maximum, histoire de tenir aussi longtemps que possible à mon retour. Et puis je ne peux pas dire que ça me déplaise, de vivre si intensément. Heureusement, deux jours par semaine, c'est plus calme. Il y a moins de monde, seulement les résidents, pas de visiteurs. Enfin, si on compte les étudiants, il parait qu'ils sont 5 000, qd mm. Ils ne sortent pas tous en même temps, Dieu soit loué! On ne les voit pas vraiment d'ailleurs. Chacun vit dans son monde, dans sa bulle. Chacun son rythme. On se croise sans vraiment se voir.
Je ne peux pas dire que je n'ai pas envie de rentrer. Quatre mois de lessive à la main, dont trois mois avec de l'eau ferrugineuse, ça calme. Surtout qu'avec la mousson, ça met parfois jusqu'à 3 jours pour sécher! C'est le seul truc dont je me sois vraiment lassée. Mes fringues ne sont plus blanches, elles sont rouille. Et il y a cette odeur qui ne part pas, malgré la lessive (pourtant je prends Ariel! eh oui, on trouve de tout ici!) Je n'attends que le moment où je pourrai enfin les plonger dans une vraie machine à laver! Ah, le bonheur tient à si peu de choses!
Toutefois, la vie ici va me manquer. La nonchalence indienne, leur sens de la fête, leur façon de dodeliner de la tête tout le temps (habitude qui hélas a déteint sur moi... j'espère qu'à mon retour ça va me passer, sinon je vais en entendre!), leur accent qui roule les "r". J'ai appris quelques mots dans la langue de la région, vu que j'ai eu la chance d'avoir un seva en contact direct avec les visiteurs. Je trouve ça génial. Ils sont été super gentils, patients, et m'ont corrigé quand mon accent était incompréhensible. Il parait que le Malayalam est la langue la plus compliquée à parler. Pour un occidental, c'est sûr. Il y a tellement plus de sons que dans nos langues! Mais c'est une telle liberté que de pouvoir communiquer librement avec les gens.. Si j'avais eu davantage de temps, j'aurais pris des cours. Entre le Malayalam et le Sanscrit (sans compter l'Hindi, qu'il me faudra reprendre), je dois dire que la liste est déjà longue. Il me faudra y retourner souvent pour avoir une chance de réaliser l'un de ces objectifs!
L'anniversaire approche à grands pas, et après lui, mon départ. Ils attendent 50 000 visiteurs, sur une seule journée (a). Ils construisent le hall du côté de l'université (b). On y est allées aujourd'hui, avec d'autres filles. Evidemment, la mousson n'a pas dit son dernier mot, et j'ai été trempée jusqu'aux os en moins de cinq minutes. Faut dire que je n'ai pas arrêté de reporter l'achat d'un parapluie, tout l'été, me disant que c'était la fin de la mousson et que je n'en aurai plus l'utilité... Ben là, je dois dire que ça aurait rentabilisé l'achat, hélas, il n'y en avait plus! Tant pis. J'ai été bonne pour une nouvelle lessive...
Le hall, donc est encore en construction. Incroyable, quand on sait que c'est prévu pour dans deux jours... Mais c'est l'Inde, ça. Un apprenti charpentier australien nous a expliqué qu'ils avaient une équipe de 15 gars... mais ils font le boulot que 3-4 occidentaux suffiraient à faire. Je ne sais pas si c'est vrai... mais il faut dire qu'ils n'ont pas les mêmes moyens. Toujours est-il qu'ils parlent beaucoup, et n'avancent pas vite. Cependant, j'en ai vu jouer les acrobates pour accrocher une toile qui servirait de "plafond", c'est vraiment impressionnant. En France, pour faire ça, il faudrait un échafaudage, un truc solide. Là-bas, ils sont montés sur une espèce de table à roulettes super haute, super vieille, et absolument pas stable. Deux gars en haut, huit en bas pour la tenir, un tailleur qui préparait la toile, et trois autres qui guidaient ceux qui étaient en haut à essayer de faire tenir le truc. Impressionnant, je vous jure. Mais le résultat était remarquable!
En plus, avec la pluie dilluvienne, les travaux ont pris du retard. Dans la petite salle attenante à la scène, que nous devions nettoyer, les murs étaient complètement trempés! Impossible dans ces conditions de finir le travail d'électricité, pour ne citer que lui... Des conditions de dingue. Et dire que tout doit être prêt pour dans deux jours... Seul un miracle pourrait sauver la situation... Et la météo est tellement capricieuse...
Normalement, la mousson devrait être terminée depuis fin Aout, au pire. On est déjà fin septembre, et elle fait encore des siennes. Je ne m'en plains pas plus que ça. C'est sûr, la "route" est boueuse, de cette terre argileuse qui vous pourrit un bas de penjabi (c) en une demi-seconde. Mais au moins, il ne fait pas trop chaud. Il faudrait la tenir, sans ça, la matinée au temple, serrés comme des sardines, sous des ventilateurs à pales... Aucun doute, la mousson est une bénédiction. Mais ça traîne en longueur, et ça, c'est tout de même un signe du changement climatique qui s'opère sur la planète. On a beau dire, ça touche tout le monde.
De toute façon, je n'ai plus le temps de descendre au village. Au début de mon séjour, ma roomate avait une petite cuisine installée dans la chambre, aussi j'en ai profité pour faire ma popote. Non pas que l'ashram ne nous nourrisse pas, mais manger indien trois fois par jour, je peux pas. Ca pique trop. Je m'y suis accoutumée pourtant, cette année je suis capable de manger un plat sans cracher le feu, alors que c'est au moins aussi épicé que l'an passé. Mais je n'en rafole pas. Et, que voulez-vous, moi, le curry au petit déjeuner, j'y arrive pas. Il me faut du sucré. Je demande pas des croissants, notez-bien. Mais un truc sucré. Du coup, pendant deux mois, c'était la classe totale. Je me suis fait des petits plats délicieux (tout parait tellement meilleur quand on a un choix limité!), j'ai découvert les légumes du coin (j'ai fait des expériences plus ou moins réussies, faut bien le dire... et le vendeur de légumes, à un moment donné, il m'a calculée, aussi, il me laissait plus acheter tout et n'importe quoi... j'ai fini par me rabattre sur ce que je connaissais, et les quelques légumes que je pouvais aisément dompter), je me suis mise à manger une pâtisserie par repas. J'en mange rarement en France (c'est d'ailleurs un comble pour une pâtissière...), mais ici, c'est presque compulsif. Il me faut ma dose de sucre. Selon les versions, le sucre, c'est l'affectif ou le mental. Peu m'importe en réalité. D'expérience je sais qu'il ne fait pas bon contrarier ses pulsions gustatives. Et puis j'aide à les faire, les gâteaux, alors je peux bien les manger!
D'ailleurs, j'ai découvert la pâtisserie américaine (puisque tout ou presque ici est dirigé par des américains). Je dois dire que ça n'a absolument rien à voir avec la nôtre, mais j'ai découvert pas mal de trucs que si un jour j'en venais à ouvrir ma propre boutique (ce qui n'arrivera jamais, remarquez, faudrait que je sois à bout, au désespoir, pour y retourner...), j'aimerais bien les faire. Genre les barres de céréales, les scones, les muffins... Hmm... Par contre, ils pâtissent trop sucré à mon goût... M'enfin les goûts et les couleurs...
Depuis le retour du Maître, par contre, j'ai été changée de chambre (je ne compte même plus le nombre de fois), et adieu la cuisine équipée! De toute façon, je n'ai plus eu le temps. Je me suis donc rabattue sur la Western cantine, pas mal non plus, mais plus chère. Peu importe, il semble que mes économies ont suffi. J'ai encore quelques emplettes à faire avant de partir, genre souvenirs à ramener à la famille, mais mon sac est déjà plein, il faudra faire petit...
Quand je suis arrivée ici, je me disais qu'après trois mois, je serais blasée, que je ne ressentirais plus le besoin de revenir, ou de la suivre... Maintenant, je suis sur le départ, et force est de constater que j'en redemande. Parce qu'ici on se dépasse, sans effort. Parce que la plage, les cocotiers, le sable doux sous les pieds, ça fait quand même un peu paradis. Parce que l'énergie ici est fantastique. Parce que, tout simplement, on y est bien, tout semble facile, les doutes s'effacent d'un battement de cil. Du coup, des plans se construisent dans ma tête. Pour revenir. Pour replonger dans cet univers. Le seul où je me sente vraiment à ma place je crois bien. Et puis chaque jour est différent. Il apporte son lot de questions, de réponses, de remise en question. J'ai énormément appris sur moi-mm ici, et je suis loin d'en avoir fait le tour. A bien des niveaux j'ai baissé les armes, et je n'aurais pas été capable de le faire ailleurs. J'aime cet endroit, pour tout ce qu'il m'enseigne, pour ces gens que j'y croise, pour ces sensations qu'il m'inspire.
Rendez-vous est pris.
(a) en fait, un journal national a dénombré 300 000 personnes. Difficile de vérifier, mais c'était vraiment colossal. Enorme. D'ailleurs, je n'arrêtais pas de dire ça quand je suis rentrée!
(b) L'ashram est une structure gigantesque, reconnue nationalement (et internationalement pour ses oeuvres caritatives) et a créé écoles, orphelinats, hôpitaux, universités, dont une notamment a son campus tout à côté.
(c) Penjabi, appelé Salwar Kameez au Nord. Vêtement traditionnel composé d'un pantalon plutôt large (quoique la mode au Nord se rapproche du près du corps) surmonté d'un long haut. Ceux des indiennes sont de couleurs sublimes!
sasvata- MacadMalade
- Messages : 495
Date d'inscription : 31/08/2009
Re: A l'Est, l'Eden...
Wow ! j'ai appris plein de choses dans ce carnet de voyage! Dommage qu'il s'arrête la !
T'as de la chance de voyager ainsi ! profites en bien!
T'as de la chance de voyager ainsi ! profites en bien!
_________________
LaLou
re
Un texte très riche et une vision lucide sur les coutumes d'un monde méconnu. En outre tu ajoutes quelques repères politiques, économiques qui m'a permis d'éclaircir certains points culturels...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: A l'Est, l'Eden...
qui m'ont permis d'éclaircir...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: A l'Est, l'Eden...
J'ai aimé te lire à travers ce voyage initiatique, et comme Nilo et Lalou j'ai appris beaucoup de choses. Chouette journal de bord que je lirais encore avec plaisir.
Z.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: A l'Est, l'Eden...
Je retiens le mot "esquisse" qui est à mon avis la bonne manière de se poser sans s'embourber, de prendre sans s'approprier.
Ce dépaysement comme tu nous le proposes est un VRAI enrichissement.
Dam.
Ce dépaysement comme tu nous le proposes est un VRAI enrichissement.
Dam.
Re: A l'Est, l'Eden...
Lu sans m'arrêter... Une narration sans fioritures inutiles et totalement sans langue de bois et ça j'aime. Il n'en demeure pas moins que c'est parfaitement fluide et clair. Malgré ton attirance et ton amour pour ce pays, cette vie, il n'y a aucun fanatisme. C'est cela qui permet de te comprendre et de partager tes impressions, ton ressenti.
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: A l'Est, l'Eden...
Merci de vos lectures Je suis contente d'avoir pu partager ça avec vous, vraiment ^^
Sasvata, en route pour de nouvelles aventures :p
Sasvata, en route pour de nouvelles aventures :p
sasvata- MacadMalade
- Messages : 495
Date d'inscription : 31/08/2009
Re: A l'Est, l'Eden...
J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Dixième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...
Dédé
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Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
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