Le Zou

Ça sonnait mal dans sa voix à lui, trop grave.
L'agacement qu'il avait suscité chez les autres en abordant mille sujets au fil des idées, comme ils venaient, sans jamais prendre le temps de les développer, pour n'en faire que des demi-livres... Mais c'est qu'il fallait dire la vérité : il n'était pas un écrivain.
La chance avait voulu qu'il en connût un, un vrai, comme il avait connu un peintre, un vrai, un maître, pour se situer mieux dans la hiérarchie des talents innés et fabriqués comme des puzzles, géants, où il manquerait des morceaux ; mais malgré cela, il avait continué d'écrire et de peindre sans se poser trop de questions, car, en fait, il s'exprimait bien ainsi. Il s'agissait de ne pas perdre plus de pièces, puisque, de toute façon, les manquantes seraient toujours manquantes. Les parties vides. Comme l'option "Check for bad blocks - Consolidate free space" du système "Optimizer" dans "Mac Tools Deluxe Folder", rubrique : z Dossier Outils 7.0.1)

Il n'y avait peut-être rien d'artistique là dedans, mais puisqu'il se sentait mieux... ça aurait même pu être vital.
- Mais là, est-ce vital ?
- Je ne me pose jamais ces questions avant. Ça peut tout aussi bien être mon dernier texte, même si c'est le meilleur.
- Tu es malade ?
- Non. Je ne crois pas. Je suis... presque bien.


Dam.

Etre écrivain, au fond, c'est juste écrire, pas vrai? Et puis les titres, après tout. Tant qu'on fait ce qu'on a envie, ce qu'on sent au fond de nous, c'est bien là l'essentiel. Après on le fait comme on peut, mais ça fait qd mm toujours du bien

Sasvata, moi je suis presque rien, et ça me va bien ^^

Je me dis écriturien, alors tu vois, même si je me dis ça, c'est pas l'acadé-maladie du siècle ! Etre modeste, c'est bien, j'aime ça. Je le suis, comme toi, par la force des choses, c'est venu tout seul ça...

Dam, rien à faire et rien eu à faire de rien à faire de rien du tout.

Le principal est là...bien là avec les mots et pourquoi pas " la présence"?

Le but n'est il pas de se reconnaitre "avant" quand les autres se décideront à nous classer "après"?

Je connais des artistes , je les lis, je regarde leurs oeuvres et ils sont bien là...chaque jour en nous offrant leur vivant.

Sylvie

Ça, c'est chouette :

Je ne me pose jamais ces questions avant. Ça peut tout aussi bien être mon dernier texte, même si c'est le meilleur.

Mieux vaut-il entretenir une flamme qui peine à survivre, mais en laquelle on accorde sa plus féroce confiance, ou bien laisser mourir tout à fait les feux et regarder briller les campements voisins ?

Continuons d'écrire. Continuons de peindre.

J'aime bien l'image du puzzle auquel il manque des morceaux

Le désir ou la nécessité d'écrire apporte des pierres à notre monde intérieur et ç'est là l'essentiel...mais on se demande inévitablement, enfin tel est mon cas, pour quoi, pour qui on écrit...on aimerait que ces traces - sueur de vie - parlent à d'autres, avoir de temps en temps un retour encourageant, à défaut d'être "valorisant".
J'ai reçu ce matin un courrier d'un éditeur de poésies, je l'ai rencontré dans un salon.
Il me conseille de parfaire ma connaissance des auteurs contemporains, de déconstruire mon écriture, de ne pas la reconstruire comme les autres,"... d'aller voir du côté de la langue, du corps, de l'âpreté, du réel".
Là je m'inquiète quant à mes chances d'accrocher le lecteur car je suis une incorrigible optimiste, qui aime les enfants, la nature, la vie et je ne suis pas excessive (sauf dans cet optimisme)...alors l'âpreté !?
Je ne pense pas m'éloigner du sujet de ton texte, même si je me suis embarquée dans des considérations personnelles.
Continue d'écrire, c'est un bonheur de pouvoir lire sur des forums des plumes contemporaines, de qualité même si elles ne sont pas reconnues.

Houuu.. Zou !
Tu n'as pas à t'en faire Carmen, pour celui qui est à côté de la plaque (et de ses pompes) et ne te respecte pas. Je suis dur avec ça, intransigeant même violent. Ceux qui ne voient que leur petit intérêt et ne regardent que par le trou de la lorgnette (comme un voyeur) parce qu'ils ne peuvent faire autrement. (Voilà pourquoi je dis qu'ils sont à côté de la plaque). Si la "reconnaissance" est à ce prix, alors Dieu nous en garde.
J'apprécie ton honnêteté.

Dam, solidaire courtoisie

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Douzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.