Se rencontrer sans se rencontrer

Quand Marie-Madeleine a vu l'homme au jardin,
Inconnu, semble-t-il; et le sépulcre vide,
Dans ces temps qui avaient cessé d'être limpides,
L'air lui parut plus froid dans le froid du matin.

Puis elle a reconnu le doux visage humain
Qu'avait défiguré le supplice homicide.
Alors qu'elle esquissait un geste fort timide,
Elle entendit ces mots: "N'approche pas ta main".

Que répondre à cela, rien, selon l'Ecriture,
Le Christ avec douceur dit des paroles dures,
Du Père il accomplit l'auguste volonté.

Elle caresse alors, de son regard modeste,
L'homme qui appartient au royaume céleste
Où dans quarante jours il devra remonter.

Cette distance a souvent été évoquée et elle est là au coeur du poème.
J'aime quand les mots des poètes tentent de saisir ce petit quelque chose que l'artiste peintre a voulu faire passer. La peinture de Fra Angelico et les mots de Io Kanaan, un bonheur en ce lundi.

J'aime cette plume qui, a défaut d'inventer réellement quelque chose, explore avec finesse les recoins de la Bible et nous en extrait la poétique moelle.

Z.

Moi aussi j'aime cette plume fine à souhait !

Et agrémentée d'une image.

Que demander de +?

Un autre peut être

Sylvie