Macadam
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Derniers sujets
» Planète anodine
Matin fragile EmptyHier à 9:46 par Io Kanaan

» Monstre vert
Matin fragile EmptyMer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan

» Lézard vaillant
Matin fragile EmptyLun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan

» Branche fossile
Matin fragile EmptyDim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan

» Flamme grise
Matin fragile EmptySam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan

» Roi fantasque
Matin fragile EmptyJeu 14 Nov - 9:16 par Io Kanaan

» Poids et mesure
Matin fragile EmptyMer 13 Nov - 8:35 par Io Kanaan

» Planète charbonneuse
Matin fragile EmptyLun 11 Nov - 9:25 par Io Kanaan

» Voile dans le vent
Matin fragile EmptyDim 10 Nov - 9:14 par Io Kanaan

Le Macadam se déroule

RETROUVEZ TOUS LES
INTERVIEWS DES AUTEURS


Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrés
L'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316

Nos membres ont posté un total de 56953 messages dans 10918 sujets
Le Deal du moment : -23%
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS 44mm ...
Voir le deal
199 €

Matin fragile

5 participants

Aller en bas

Matin fragile Empty Matin fragile

Message  Ballerine Mer 27 Avr - 17:59

Quelques mèches se baladent, hésitantes. Elles se balancent de droite à gauche, comme des danseuses qui apprennent leurs pas. Sombres mais sans ombres, tes cheveux ne se distinguent plus de la nuit qui précède ton jour. Je me mets à croire en des choses inexistantes, car la nuit inconsciente est siège de délires. Je vois des vies en arc-en-ciel battre à l'intérieur d'un cheveu, des rivières de mots couler dans tes baisers, couler entre tes lèvres et couler sur tes cils. J'aperçois même contre mon gré des fantômes acérés de couleurs pulpeuses, des anges d'un temps d'avant que l'horloge m'a volé.
Ton front s'offre en reposoir pour mes lèvres amères, pour mes ailes d'hiver, pour mes idées d'ivoire. Je l'embrasse entre deux stalactites mouvantes de tes cheveux défaits. Il est brûlant d'une fièvre qu'on apaise dans les soupirs, les râles et la sueur. Cette maladie s'attrape à toute heure de l'année, et je veux finir mes jours dans cet hospice. Je veux crever de te regarder, crever de te penser. Je veux un jour rayer chaque journée qui se laissa exister avant lui, et pouvoir vivre de mes sens jusqu'au dernier souffle dans mon lit.
J'adore la courbe de tes sourcils lorsque tu es endormi, ces arcs érigeant le bâtiment sacré de ton visage, deux voûtes célestes qui accompagnent les trous noirs au centre d'une galaxie irisée. Quand tu les ouvres pour que de tes lèvres s'échappent un baiser, mes pensées divaguent mais tournent en orbite autour de tes yeux, des minutes ou des heures. Il suffit qu'un détail se heurte au champ de mes pensées, et c'est mon corps entier qui se retrouve happé à l'intérieur de tes pupilles dilatées.
Quand la nuit pose son empreinte au bâillement de ta porte, je t'observe dans l'ombre. Ton visage allumé à plusieurs reprises d'un sourire semble me deviner, timide observatrice d'un spectacle inconscient. La couette se soulève. Ta respiration comme les vagues la fait aller et venir, à bout d'mes riens ; mon regard se fixe sur ton corps qui sommeille, cette pomme d'Adam qui me donne envie de pêcher.

Comme certains contemplent le pont Neuf au dessus de la Seine, je m'attarde au pont de ton corps sur un lit de couette bleue. Un cou osseux s'offre à moi, et mes yeux se ravissent. Mes lèvres sont rivées sur cette peau caverneuse. Un grain de beauté est perdu au milieu de ce festin, je lui narre ton histoire. Il apprend tes méfaits, tes plus belles médailles. Il apprend tes pensées rares, comme tes gestes quotidiens.
Et, sans me laisser finir l'histoire de notre plus douce victoire, l'Homme se tourne, me montre son dos ?! Une colline blanchie s'impose à mes yeux. La chaîne des Pyrénées me parait ridicule, et il me semble avoir une meilleure vue de mon lit que du sommet du Pic du Midi. Je relève délicatement les draps pour observer ton épine dorsal : toucher tes monts comme Artémis toucherait son œuvre du bout des doigts.
Cependant, mes membres tremblants n'atteignent qu'un instant cette peau veineuse, cette taie veinarde. Et je me tais moi-même devant un tel paysage. Tu dors et je t'observe. Tu dors peu, mais la nuit n'a plus de fin. Affamée de ta peau, assoiffée de ton cœur, affamée à toute heure de mon homme, mon cadeau.
Je retourne loin de toi, la peur au ventre de voir s'élever une merveille à chaque instant. Ne plus pleurer. Ne plus parler. Se cacher. Nu comme un ver sous ton cocon de coton, chrysalide au bord de l'éclosion. Un nouvel homme à apparaitre sous des traits plus radieux, comme radiant d'étoiles de beauté, de frissons, de mystères. Je dessine de mon ongle sur ton épaule les lettres de mon prénom, pour marquer ce qui le temps d'une vie m'aura appartenu : j'ai des actions sur ton corps que je ne cède à personne. Taux d'intérêt trop élevé.

Désormais allongée à tes côtés, je te laisse la chaleur du tissu qui ne m'attire plus. Je fixe le plafond de temps à autres, pour m'éviter le sentiment de névrose, d'obsession compulsive. Sur ta peau défile mon nom. Je le lis en Georgia, font size 16. Parfois souligné mais jamais barré. Le J majuscule reste fin et fragile : je souris, le trouvant à mon image.
Les heures défilent désormais, et le soleil percera bientôt les rideaux blancs de ta chambre, des clous illuminés apportés par la Nature. Je ne veux pas de ces rayons aiguisés, je veux devenir un vampire, te faire perdre le souffle, te vider de ton énergie. Je veux continuer des heures encore à te fixer, ne plus faire que ça, chaque nuit, chaque entre-jours.
Quand le matin viendra, je te regarderai toujours, comme l'artiste apprend son œuvre après des années de distance. Je te dirai de te rendormir, que tu as le temps. Que tu es épuisé, mon Amour.
Ballerine
Ballerine
MacaDeb
MacaDeb

Messages : 4
Date d'inscription : 27/04/2011

Revenir en haut Aller en bas

Matin fragile Empty Re: Matin fragile

Message  Dam Mer 27 Avr - 19:37

Un rapport tout en douceur à l'autre, en arcades, en volutes, en rondeurs, ta demie.
Et en violence aussi. Les forges.
Je pense à ceci : leur amour était purement livresque.

Dam, et je m'interroge toujours.
Dam
Dam
MacadAccro
MacadAccro

Messages : 3006
Date d'inscription : 27/08/2009

http://membres.multimania.fr/bartolo_damien

Revenir en haut Aller en bas

Matin fragile Empty Re: Matin fragile

Message  sasvata Mer 27 Avr - 19:58

Jolie plume. Joliment tourné, tout en poésie. De belle images, des sentiments qui se succèdent avec justesse...

Sasvata, un vrai petit plaisir Smile
sasvata
sasvata
MacadMalade
MacadMalade

Messages : 495
Date d'inscription : 31/08/2009

Revenir en haut Aller en bas

Matin fragile Empty Re: Matin fragile

Message  LCbeat Ven 29 Avr - 17:02

J'avoue que ce genre de texte n'est pas mon dada,
malgré tout je pense qu'il y a certaines qualités
mais alourdies je trouve par des phrases plombées, ourlées... ampoulées, voilà, ampoulées.
LCbeat
LCbeat
MacadAccro
MacadAccro

Messages : 1438
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 45
Localisation : Grenoble

http://www.lcbeat.com

Revenir en haut Aller en bas

Matin fragile Empty Re: Matin fragile

Message  Nilo Sam 30 Avr - 17:13

Comme LC je trouve que tu gagnerais à épurer ton propos. Je sais, il faut du temps pour y parvenir. Mais le temps, tu l'as.
Et lorsque tu en seras à ne retenir que des choses comme
je te regarderai toujours, comme l'artiste apprend son œuvre après des années de distance. Je te dirai de te rendormir, que tu as le temps
alors tu auras gagné.

Nilo, tu as le temps.

_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Nilo
Nilo
MacadAngel
MacadAngel

Messages : 7727
Date d'inscription : 27/08/2009
Age : 72
Localisation : Tours

http://pagesperso-orange.fr/cavazza/

Revenir en haut Aller en bas

Matin fragile Empty Re: Matin fragile

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum