Un air de propriétaire

Un seigneur d'autrefois aimait les enclosures.
Nul château que le sien n'eut plus forte paroi,
Pas même les donjons que construisit le roi;
C'est ma propriété, dit-il, je la veux sûre.

Pour découvrir toujours des substances plus dures,
Auprès d'un alchimiste il engagea sa foi,
Lequel passait son temps à rechercher les lois
Par quoi l'on peut contraindre et forcer la Nature.

Un beau jour, le savant inventa un cristal
Où le château fut mis comme dans un bocal;
De son air, le seigneur devint propriétaire.

C'est mon air, c'est mon air, rugit-il d'un ton sourd;
Mais il ne parvint pas ainsi au bout d'un jour,
En fin d'après-midi, on le vit mort, par terre.

J'aime bien tes textes, très La Fontaine ^^
Ce seigneur était un idiot, mais il ressemble à tant de gens...

Sasvata, c'est plus un château, c'est une prison...

A ton seigneur répartir :

Car il ne sert à rien, par des provocations
Dans l'expérimental, de forcer la Nature

Un jour mon grand-père me dit:

- Tu sais ma petite fille,un jour on payera pour aller pisser !!!"

Il avait raison

A ce jour, moi je pense:

- Un jour, on payera pour respirer !

J'espère avoir tord!

Voilà ce que j'ai déduit de ce sonnet que j'ai eu, encore une fois, plaisir à lire.

Sylvie

Tant de seigneurs qui courent à leur perte (et à la notre) en choisissant de vivre dans une cloche de verre en ignorant le monde et ses habitants !
Ne suis-je pas moi-même en train de cristaliser mon espace de vie (ou ma pensée) ?
Carmen

Posséder ce qui appartient à tout le monde est un rêve fou.
Les rêves fous sont souvent mortifères.
Alors, respirer certes, mais pas sous cloche.

Nilo, cristal de roche.