Zodiaque protozoaire

J'ai laissé d'invisibles empreintes
sur le sable de nos commémorations
Pourquoi n'arrêtes-tu pas d'écrire, me demande-t-elle
Qu'est-ce qui te pousses à jouir ?

Dans le rétroviseur, le silence des meurtrières
Zodiaque protozoaire
Festival de canes où je pondais mes poèmes
comme les œufs d'une veuve

Le mouvement des corps immole
les passations de pouvoir
je suis le bruit que fait un playmobile
quand il s'effondre sur la table

Déchire-moi, dis-je en traversant les murs
Glorifie-moi Parle-moi de nous
Une voix sort de son trou, une bouche suce
des cigarettes mécaniques
Est-ce ainsi que les anges racontent leur histoire

Je serais Philippe Léotard s'il était un lemming
les mots d'Olivier D. remuent ciel et terre
entre la queue et le vent se glissent mes légations

Ligatures Fêlures Œil poché un soir de fête foraine
Les femmes lévitent autour de mon regard
savent-elle que j'écris de la poésie, que c'est en pensant
aux liens invisibles qui nous unissent que j'écris
Si le temps est une métamorphose, alors je me réincarnerai
en organe baladeur, j'irai de femme en femme
sentir leur cœur battre, leurs tendons se nouer
j'admirerai de quoi sont faites les femmes

Ma mère pense à moi, je sais qu'elle pense à moi
Je t'écris, chaque jour, entre l'éclatement de ma cervelle
et la force molle de mes doigts
Je t'écris parce que tu ne m'as jamais appris à prier

Quand je me penche au-dessus de mon balcon
je deviens un lemming, quand, au crépuscule
perché sur une montagne, je vois des trains miniatures
glisser dans les vallées, je suis un lemming

Photosynthèse du vide
Anamorphose de l'amour propre
Je connais les lignes qui scindent le silence
en deux parties égales, Thétique Antithétique
D'un côté, le vertige, l'absolue nécessité de vivre
De l'autre, la mort et son itinéraire astral

Mes empreintes dans le cœur d'une femme
Mes pas emportés par le vent, par le sang et l'indicible
J'écoute
J'entends
pour aborder les rivages ténébreux
dans un geste, une posture, une main cinglée
de mots aussi vastes que le vaste monde

Je regarde mes empreintes se remplir d'eau
ce n'est pas aujourd'hui que je parviendrai
à détourner la mer de son horizon

"Je t'écris parce que tu ne m'as jamais appris à prier"

C'est pourtant des mots simples, et ça suffit largement !

Il y a dans ce poème une force qui s'appelle "le manque"..;le manque d'un être et le manque d'un être.

Un vide X 2 qui fait que l'émotion des doigts qui écrivent est forte.

Bien sur, j'ai une nouvelle fois aimé te lire mais ce + que j'ai ressenti m'a fortement touchée.

Sylvie

Des vers très forts parsèment ce poème dont les clés m'échappent...

Déchire-moi, dis-je en traversant les murs
Glorifie-moi Parle-moi de nous
[...]
Les femmes lévitent autour de mon regard
savent-elle que j'écris de la poésie, que c'est en pensant
aux liens invisibles qui nous unissent que j'écris
[...]
Ma mère pense à moi, je sais qu'elle pense à moi
Je t'écris, chaque jour, entre l'éclatement de ma cervelle
et la force molle de mes doigts
Je t'écris parce que tu ne m'as jamais appris à prier

Et puis d'autres encore...

ça sent le talent, par ici. Emballé par ton texte, même si quelques mots savants m'ont renvoyés à ma propre ignorance et du coup ont coupé le souffle poétique lors de ma première lecture.

Si le temps est une métamorphose, jouons à nous métamorphoser ! je m'en vais te relire de ce pas, en me laissant guider par tes "invisibles empreintes"

Malaxe a écrit:ça sent le talent, par ici.

Ne te fais pas de soucis, on désodorise de temps en temps.

Plaisanterie à part, encore du bon LC.

Nilo, de la bombe.