Je fume des léopards et des hirondelles

Lumière japonaise
La note bleue de Terumasa Hino
Nous sommes des enfants mécaniques
Les doigts de la poésie me caressent le membre

Combien de fois-je ai-je pensé te voir filer la toile
de nos perditions ?
Combien de fois ai-je ainsi lutté contre le temps
de peur que nous échappe la volonté d'ensemble ?

J'entends le brame des cerfs-magiciens
c'est une nuit comme autrefois les nuits semblaient belles
vastes Pleines Embruns de l'orang-outan crépusculaire
Nous n'avons qu'une vie, dit-on, sait-on de quoi on parle
Tu te prépares à l'ivresse, tu te prépares à l'existence

Après avoir enquêté sur la possibilité transmigratoire, j'ai affrété un feu
Je n'avais pas peur, je me disais si on dit qu'une seule vie nous est offerte
c'est que, quelque part, autre chose nous attend

Sablier Sextant et Rose des sables
Je fume des léopards et des hirondelles
dans le désert des amours triangulaires
Son aura kilométrique se méprend sur la route à emprunter
Elle ne sait rien Je ne sais rien Nous sommes des fleuves immobilisés

Muse, dit-elle, museau des musaraignes
Amuse-moi à décrire la jouissance des luttes d'un jour
chante-moi l'histoire des hommes perdus dans les alpages mélancoliques
Je pense à Louise, l'imaginaire Louise, son corps infini
et sa mémoire
comme un masque jeté dans la déchetterie des mouettes
Tout est poésie, mais rien n'est véritablement Poésie

Dans le cœur du cyclone, le vent pédale à l'inverse de l'immortalité
C'est de cette façon, dit-on, que la lettre se superpose à la phrase

Ils écrivent si bien, avec leurs histoires d'hommes-grimoires, ils sont ma réalité holographique
Je parle d'eux pour parler d'eux, peu importe le liant, les nœuds finissent toujours par en découdre avec le vide espace
Leur poésie est mon escort-girl personnelle, celle qui me livre les racines et me remplit le buffet
L'argot de Michel Audiard joué par Blier, aussi

Cette nuit, je rêverai d'être l'homme-grimoire, grimé de souffles au cœur
riant de l'A-rime et des styles eux-mêmes emportés par les vagues insensées de l'absurde-like

Louise me disait hier, ne lis pas les poèmes, ne cherche pas le sens des mots
écoute simplement le chant des poètes
Toute phrase se relie à une autre sans qu'il soit évident de le savoir
C'est alors qu'éclatent les soleils

Sonate noctambule
Frimes de jazz nyctalope
Je suis le hérisson que l'on ramasse au bord de la route
les nuits où l'on s'endort si tard
que l'on ne sait plus qui est le jour qui est la nuit

Poésie du détective privé
Polar mâché par les dents des femmes-hippocampes
Où que tu sois, où que tu vives, je saurai te trouver
demain, dans mille ans, dans une fissure de l'espace-temps
je saurai tes pas, la danse des mots, leur ronde avec la lampe à la main
Spéléologues du terrier
Nous sommes du même lieu, de la même place
cueillant aux mêmes arbres des fruits différents

J'entends le téléphone quand s'endorment les hirondelles
c'est l'hiver qui se dévoile à nouveau, qui passe comme si de rien n'était
Avant de m'endormir, je siffle les airs que m'a appris Louise
l'architecture d'un monde perforateur, dressée comme un sommet inattaquable

C'est alors que se fomentent les complots du territoire
Où que tu sois, la nuit n'érodera plus nos connivences

J'ai trouvé le poème superbe.

Une atmosphère orientale, des volutes de vers, tu mélanges toutes tes influences pour le plus grand bonheur des lecteurs, un bémol : des cassures au niveau du rythme et rend parfois le texte difficile à lire.

J'ai bien aimé. De très belles images, de beaux vers. Une certaine tendresse pour cette Louise...

Sasvata

Pour ma part tu me laisse sans voix mais, comme souvent, uniquement sur le début de ton texte.
J'ai vu une cassure de niveau nette entre ce qui est avant 'poésie du détective privé'.. et la fin dont je n'ai rien aimé, comme si tu étirais le fil de ton inspiration au-delà de ce qu'il peut supporter.

En-dehors de cette (légère) critique, certains passages sont exceptionnels.
Je ressens
'Je fume des léopards et des hirondelles
dans le désert des amours triangulaires
Son aura kilométrique se méprend sur la route à emprunter
Elle ne sait rien Je ne sais rien Nous sommes des fleuves immobilisés'
plus que je ne le lit, ces instants de grâce où le corps entier chante la poésie pour ce qu'on aime.

Z.

C'est vrai qu'on ressent comme un tissu "d'influences", de mots, d'images et de sentiments qui ont marqués ta journée. C'est un peu comme l'imagier du jour de Lc Beat et tout m'a parlé ( et dans tes textes, c'est rare pour moi!).

Bien vu lalou, et heureux que celui-là (enfin) t'aies parlé.

Zlatko, merci de tes lectures de toujours. Chanter la poésie pour ce qu'on aime : la poésie. Et comme toi, quand je le lis, et même quand je l'ai écrit, j'ai coincé à ce niveau. Peut-être aurais-je du m'abstenir. Une prochaine fois.

Sas, Louise est comme l'ami imaginaire des enfants, ou comme leur doudou, qu'on suce avec les mains et les lèvres.

Et Marquise, heureux de te voir sur mon texte.

Bôôôôôôôcoup trop long pour moi !
Mais bon j'ai lu au moins une bonne moitié

je sais pas trop comment dire, ça s'en va dans tous les sens, on dirait une séance d'écriture automatique sur le divan d'un psy.
C'est trop complexe et/ou désordonné pour moi mais si c'est ton moi intérieur t'as 100 fois raison d'écrire comme ça.

Des images, des expressions qui me parlent énormément.
Je relirai néanmoins, mon manque de concentration le soir,ne m'a pas permis d'apprécier une lecture fluide.

à moi aussi ça me parle ...

kiss cool !!

Cher Bass alias carineB, alias Raoul, alias Henricharles, Alais Mistigri

Lorsque tu crées un faux pseudo, veilles desormais à ne pas utiliser la même adresse IP...

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CarineB [ 8 Messages ] Raoul [ 1 Message ]
Henri-Charles [ 1 Message ]

Je te pensais plus fin quand même, decevant !!


A plus!!

Pour ça en particulier.
Sonate noctambule
Frimes de jazz nyctalope
Je suis le hérisson que l'on ramasse au bord de la route
les nuits où l'on s'endort si tard
que l'on ne sait plus qui est le jour qui est la nuit
D'autres choses me semblent plus lourdes, choix des mots, des temps.
Mais je broutille, pour te pousser dans tes retranchements.

Nilo, beatnick ta mère.