Aux évadés sans sommeil

Aux évadés sans sommeil.

Au crépuscule, complice des nuits d’ivresse
S’éveillent à voix basse, les prisonniers du jour,
Débarrassés de leur fragile forteresse,
Ils s’évaporent, en quête d’éphémères amours.

L’alacrité s’allume au coucher du soleil.
Les évadés, guidés par envie volcanique,
Courent sans cesse, recherchant monts et merveilles,
Sous les toits de quelques pantins mélancoliques…

Rassasiant jusqu’à l’aube les veilleurs de nuit,
Leurs rires de satin, leurs ailes déchirées,
Sont l’Opium du rêve et déjà la lune fuit
Se refusant aux bras empressants de Morphée


C’est toujours cette même flamme dévorante,
Qui inonde les peurs, embrase les passions
ce même désir fiévreux, soif extravagante,
qui gouverne, d’une main de fer, nos pulsions.

Et qu’importe l’ataraxie,
Pourvu qu’il y ait le frisson.


Les plaisirs exaltés finissent par faner.
La boulimie dissolue des sens se fatigue,
Laissant négligemment les amants enchainés.
Dernière marche du rêve, dernière intrigue…

La tranquillité des premières heures du jour,
Silence après l’orage, après la fusillade,
Laissent mourir les ombres dans chaque ‘bonjour’
Étouffant les sanglots affamés des Ménades

L’aube a corrompu le Temps, un dernier soupir
Avant que le soleil ne brûle les damnés,
Et quand la nuit, peureuse, finit par s’enfuir,
Nos âmes se font plumes, libres de voler.

Et pourtant il y a du bon là dedans.
Mais mon Dieu, que j'ai du mal avec le rythme !
Et pourtant l'ataraxie devrait nous conduire au bonheur, surtout si le frisson doit l'accompagner...

Nilo, et pourtant.

Cette "Dernière marche du rêve, dernière intrigue…", c'est le moment de se jeter à l'eau, quand l'orage est passé. C'est comme un signe du ciel.

Dam.

J'ai suivi ces évadés sans sommeil...je les laisse poursuivre leur rêve et je guette d'autres lectures.

Carmen

Que viva la noché !

J'ai pensé à la chanson des vieux amants, de Brel.

Le crépuscule est un moment clé. La nuit est une porte fermée sur l'exaltation ou la peur. C'est au choix de l'ouvreur.

Et oui il y a du bon, quelques trouvailles bien intéressantes (je pense à la présence de l'ataraxie, par exemple.)

J'ai senti une inspiration croissante, en crescendo. Le début n'est pas trop à mon goût, sur trois strophes ; à partir de 'c'est toujours', je t'ai suivie avec plaisir. Ta fin est excellente quoique je pense que le 'vol' ne se produise que la nuit - pas lorsqu'elle s'est enfuie.

Z.

D'accord avec Nilo, du bon, mais que d'efforts pour que ça "coule" bien...

Swann,

Merci pour vos commentaires. (:

Nilo & Swann, je suis complétement d'accord.
Je le trouvais un peu bancal, haletant.
Il était clair que d'autres opinions rejoindraient la mienne ! ^

Z., je suis contente que tu l'aies perçu comme cela, puisque
c'est exactement ce qui c'est passé, à vrai dire.
La deuxième partie s'est (presque) écrite toute seule...

Certains évadés peuvent aussi voler le jour,
une manière de prendre du recul, de supporter les longues heures de silence...

Un titre percutant, un poème cosmique qui pourrait décoller plus haut avec quelques ajustements rythmiques.

Te relire bientôt

J'adore cette nouvelle !

Je t'avais ratée, captain. Bienv'nue !

Il est vrai que c'est un poème où j'y ai trouvé un certain plaisir et comme certains d'entre nous, j'ai eu juste du mal avec le rythme.

Sylvie

Il y a de si bonnes choses dans ce texte...

A te relire...

H.

L'homme nuit à l'amour ?
«Le désir, seul ressort du monde, le désir, seule rigueur que l'homme ait à connaître.»
 André Breton, - Extrait de L’amour fou 


Dam.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatrième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.