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Une photo de LC pour la dame aux camélias
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Une photo de LC pour la dame aux camélias
Ainsi est née l'unique passion qui inspire le poète : quand Larry se déshabillait, la pauvre enfant se levait de son lit et regardait l’hiver tomber comme une photographie en noir et blanc.
Après le Grand Dégel, la douleur au détour d’une rue t’as fait vaciller mais tu es resté muet, sans voix, furieusement autiste.
Au cheminement du sicaire, j’ai joins mon âme, ne prenant pas le temps d’enlever mes souliers.
J’ai tiré mon premier coup, debout, derrière la porte. Elle n’a eu qu’à faire glisser sa culotte et je l’ai prise, « c’est parfait, ai-je dit après l’avoir examiné, c’est parfait, votre corps est habilement apprêté. »
Je la regarde de l’intérieur : ni son ombre, ni ses mouvements, ni sa silhouette, ni son visage, ni ses yeux, ni ses fesses, ni ses seins ne m’intéressent, seulement le fût vaginal qui reste seul maître de ce corps mouvant en sueur ; filtrant ainsi les poèmes, distillant l’éther de ses seize ans, s'arcboutant de toute sa rage sauvage ; libérant erreurs et sophismes magiques.
Dés lors, la douleur continue de s’infuser, insidieuse comme une ombre, habilement apprêtée sous sa jupe, abrutis par cette substance licite je songe alors aux paupières suturées des chamanes en transe, au nerf optique abîmé des camés.
Dans le monde, j’ai vu les photos de Larry Clark brûler en place public : images d’autodafés. Images d’humiliation mais aussi d’insoumission. Images d’un corps souillé, peut-être encore virginal, à peine adolescent, accro au speed, à la marie-jeanne et à l’abîme.
La dame aux camélias n’a pas vécu cet événement, elle ne ressent que de l’indifférence pour ces damnés, voir une légère hostilité lorsqu’ils viennent la hanter, l’ennuyer.
La dame aux camélias, certes mineur lorsqu’elle a rencontré son client (Larry Clark), trouve légitime cette interdiction aux moins de dix-huit ans mais puisqu’il la paie et livre semence en nombres illimités ma foi fermons les yeux.
Elle perçoit à travers ces étreintes les chimères du passé qui viennent se perdre en rade ou au large de Margate, Ramsgate, Ostende ou Amsterdam ; parmi ces hommes à la dérive, Larry Clark est un marin sentimental ; rien qu’en regardant la mer, il l’embrase, l’enflamme, la dissèque, la dévore ; elle ressemble à une femme disloquée qui lui montrerait ses seins pour un sulfureux et odoriférant voyage (essence+ embrun+ rouille se mêlant à ses idées subversives…)
Pourtant jamais entre eux ces mots tendres qui définissent les amants ; êtres cruels et implacables, Larry Clark et la dame aux camélias n’aiment pas l’image que leur reflète le miroir ; ils nient toute appartenance à une thérapie opaque; lorsque l'aurore bourdonne sous la jupe de la dame aux camélias, Larry Clark joue les nocturnes de Chopin.
Cependant, un jour, alors qu’elle lui sert un vin pour accouchements maladifs, elle dit qu’elle voudrait poser nue pour lui ; à cet instant où la sueur perle sur le front de Larry Clark, il la brûle maladroitement avec sa cigarette, il balbutie quelques mots sans pour autant prendre en compte le tort… me croirez-vous si je vous dis que leur histoire d’amour à commencer ainsi ?
Persuadée de son fol enchantement, elle le gifle, jeune fille primaire et dominatrice, et, ressentant un dégoût qui ne fait que grandir, mauvais ange en exil, elle dit qu’elle ne reviendra plus.
Une éternité plus tard, seul à un café, Larry Clark pense qu’elle viendra le cueillir comme une fleur car il est artiste, dit-il, et l’art est la chimère de tous les peuples, la fleur la plus ordurière et la plus commune des émotions. Cependant la verve pleine de clichés exotiques sales, il passe ses nuits dans les étreintes d’une grande ville sans rien écrire de valable ni voir les froufrous de sa bien-aimée.
Pourtant, il rêve de la retrouver, un rendez-vous mystérieux dans une chambre d’hôtel griffonné sur un bout de papier ; À l’adresse indiquée la vision de sa déchéance : somnifères et vin puissant, bouteilles vides, inspiration en poussière ; un poker branlant dans la poche, il imagine qu’il portera secours à cette princesse au petit pois.
Dans son délire, il se voit même l’habiller d’une robe aux goûts douteux, puis l’entraîner dans une cave devant une assemblée de pervers, ce fameux échiquier porno-viscéral dont il est l’inventeur.
Le lendemain matin, il se réveille, complètement seul dans un appartement où il y a eu orgie, bref : le plus excitant bordel qui soit, alors, en clown triste et désemparé il récolte les confettis de la fête, range les bibelots et nettoie les vomissures, et finit par se jeter du haut de son premier étage.
Après le Grand Dégel, la douleur au détour d’une rue t’as fait vaciller mais tu es resté muet, sans voix, furieusement autiste.
Au cheminement du sicaire, j’ai joins mon âme, ne prenant pas le temps d’enlever mes souliers.
J’ai tiré mon premier coup, debout, derrière la porte. Elle n’a eu qu’à faire glisser sa culotte et je l’ai prise, « c’est parfait, ai-je dit après l’avoir examiné, c’est parfait, votre corps est habilement apprêté. »
Je la regarde de l’intérieur : ni son ombre, ni ses mouvements, ni sa silhouette, ni son visage, ni ses yeux, ni ses fesses, ni ses seins ne m’intéressent, seulement le fût vaginal qui reste seul maître de ce corps mouvant en sueur ; filtrant ainsi les poèmes, distillant l’éther de ses seize ans, s'arcboutant de toute sa rage sauvage ; libérant erreurs et sophismes magiques.
Dés lors, la douleur continue de s’infuser, insidieuse comme une ombre, habilement apprêtée sous sa jupe, abrutis par cette substance licite je songe alors aux paupières suturées des chamanes en transe, au nerf optique abîmé des camés.
Dans le monde, j’ai vu les photos de Larry Clark brûler en place public : images d’autodafés. Images d’humiliation mais aussi d’insoumission. Images d’un corps souillé, peut-être encore virginal, à peine adolescent, accro au speed, à la marie-jeanne et à l’abîme.
La dame aux camélias n’a pas vécu cet événement, elle ne ressent que de l’indifférence pour ces damnés, voir une légère hostilité lorsqu’ils viennent la hanter, l’ennuyer.
La dame aux camélias, certes mineur lorsqu’elle a rencontré son client (Larry Clark), trouve légitime cette interdiction aux moins de dix-huit ans mais puisqu’il la paie et livre semence en nombres illimités ma foi fermons les yeux.
Elle perçoit à travers ces étreintes les chimères du passé qui viennent se perdre en rade ou au large de Margate, Ramsgate, Ostende ou Amsterdam ; parmi ces hommes à la dérive, Larry Clark est un marin sentimental ; rien qu’en regardant la mer, il l’embrase, l’enflamme, la dissèque, la dévore ; elle ressemble à une femme disloquée qui lui montrerait ses seins pour un sulfureux et odoriférant voyage (essence+ embrun+ rouille se mêlant à ses idées subversives…)
Pourtant jamais entre eux ces mots tendres qui définissent les amants ; êtres cruels et implacables, Larry Clark et la dame aux camélias n’aiment pas l’image que leur reflète le miroir ; ils nient toute appartenance à une thérapie opaque; lorsque l'aurore bourdonne sous la jupe de la dame aux camélias, Larry Clark joue les nocturnes de Chopin.
Cependant, un jour, alors qu’elle lui sert un vin pour accouchements maladifs, elle dit qu’elle voudrait poser nue pour lui ; à cet instant où la sueur perle sur le front de Larry Clark, il la brûle maladroitement avec sa cigarette, il balbutie quelques mots sans pour autant prendre en compte le tort… me croirez-vous si je vous dis que leur histoire d’amour à commencer ainsi ?
Persuadée de son fol enchantement, elle le gifle, jeune fille primaire et dominatrice, et, ressentant un dégoût qui ne fait que grandir, mauvais ange en exil, elle dit qu’elle ne reviendra plus.
Une éternité plus tard, seul à un café, Larry Clark pense qu’elle viendra le cueillir comme une fleur car il est artiste, dit-il, et l’art est la chimère de tous les peuples, la fleur la plus ordurière et la plus commune des émotions. Cependant la verve pleine de clichés exotiques sales, il passe ses nuits dans les étreintes d’une grande ville sans rien écrire de valable ni voir les froufrous de sa bien-aimée.
Pourtant, il rêve de la retrouver, un rendez-vous mystérieux dans une chambre d’hôtel griffonné sur un bout de papier ; À l’adresse indiquée la vision de sa déchéance : somnifères et vin puissant, bouteilles vides, inspiration en poussière ; un poker branlant dans la poche, il imagine qu’il portera secours à cette princesse au petit pois.
Dans son délire, il se voit même l’habiller d’une robe aux goûts douteux, puis l’entraîner dans une cave devant une assemblée de pervers, ce fameux échiquier porno-viscéral dont il est l’inventeur.
Le lendemain matin, il se réveille, complètement seul dans un appartement où il y a eu orgie, bref : le plus excitant bordel qui soit, alors, en clown triste et désemparé il récolte les confettis de la fête, range les bibelots et nettoie les vomissures, et finit par se jeter du haut de son premier étage.
MARQUISE- MacadAdo
- Messages : 52
Date d'inscription : 22/09/2009
Re: Une photo de LC pour la dame aux camélias
Je ne trouve pas ici ce qui d'habitude dans ton écriture est capable de m'enchanter. Trop descriptif sans doute. Trop narratif. Pas assez poétique.
Ca arrive.
Nilo, pas fan de photo-graphie.
Ca arrive.
Nilo, pas fan de photo-graphie.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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