Les ténèbres inoccupées

C'est ma mère qui me psychanalyse, hurlai-je au prêtre
Il contourna mon regard et son œil s'assit sur un banc derrière moi
De dos, vous me faites penser à moi quand j'étais plus jeune
Je me demandais d'où venait l'essence des prières

Pas de dieu, Pas de ciel
Juste des ténèbres inoccupées

Ma voix résonnait encore dans les limbes de la nef
Je me dis, comme une douleur soudaine, et si j'étais un navire
et si j'étais en train de me noyer à côté d'un navire

La mer est un cercueil et les femmes sont des sirènes d'alarme
même en maillot de bain, on ne peut s'empêcher de sonder leur esprit
comme si on pouvait encore y déceler quelque chose
tenant du mystère ou d'un code tenu secret par une entité philosophique

Si votre mère vous psychanalyse, que lui confessez-vous
A quoi ressemble votre mémoire ?
Je m'endors comme une mort subite, comme un mot blanc
Ce sont des mains invisibles qui couvent mes yeux
et si je me réveillais maintenant, que deviendrais-je demain ?

Je suis un poisson romantique, romantique et une Tragédie
L'allumage des navettes spatiales dans l'air vermifugé
éclaire une quittance de loyer, Paye aujourd'hui
ce que tu nous devras dans un futur proche

Ce sont des voix de chiens malades
et des franges d'un exil rauque et illimité

C'est délicieusement (et je pèse le mot) déjanté. Je préfère ici ce mot au trop usité, et souvent mal, "surréaliste".
Ca
La mer est un cercueil et les femmes sont des sirènes d'alarme
j'aurais aimé le trouver et le caser dans un texte, moi qui ai si peur de la mer que je m'en suis toujours tenu aux femmes.

Nilo, mayday !

Le punch, le beat, que j'aime dans ta prose. Ici c'est la bonne rocaille, celle qui fait s'entrechoquer les viscères de prose.

En tout cas je te suis dans cette recherche des 'ténèbres inoccupées.' Le défi étant évidemment d'en visiter le plus possible, le plus loin possible, et le plus vite possible.

Z.

Je l'aime celui la , pour ce que tu y dis et oui, pour ces questionnements eternels et leurs possibles réponses.

LCbeat a écrit:


C'est ma mère qui me psychanalyse, hurlai-je au prêtre

Je me demandais d'où venait l'essence des prières

Pas de dieu, Pas de ciel
Juste des ténèbres inoccupées

J'aime le tout, mais ces quelques lignes ont été les plus fortes à mon oeil.

Un exil illimité...ou une noyade à perpétuité.
Un texte qui me donne envie d'écrire sur le père, mais ...l'idée de creuser (ou crever) le passé me fatigue d'avance !
Toujours une "bonne" lecture.
Carmen

Quand la peur du vide rejoint celle de ne pas être à la hauteur, dans certains cas il n'y a rien, dans d'autres (le tient), il y a tout.

Dam, je te lis.

Lorsque les ténèbres innocupées ont rencontré les miennes, elles se sont reconnus ... !


C'est ma mère qui me psychanalyse, hurlai-je au prêtre
Il contourna mon regard et son œil s'assit sur un banc derrière moi
De dos, vous me faites penser à moi quand j'étais plus jeune
Je me demandais d'où venait l'essence des prières

Pas de dieu, Pas de ciel
Juste des ténèbres inoccupées

Je n'ai pas d'enfer, me dit-elle
qu'un lointain souvenir de mamelle

Mon lait est le beau liquide
qui coule à présent dans tes veines

Alors même qu'au jour dit
Je vais des cendres
relève toi et cours...

Cours fumer l'Essandre
Et les monts de janvier.

Ce que je ne peux
Te souris

Il t'appartient de vivre.