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Carrés d'as
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Carrés d'as
Carrés d'as
“Le téléphone pour toi !
- C’est qui ?. . . vite mon mirror ! HORREUR !
- J’ai une lettre ici pour toi.
- J’arrive tout de suite !
- C’est France Télécom ; une facture. . .
<< Le salopard ! >> Je raccroche sans un mot de plus et rejoints Flo sur la terrasse, sous le cèdre, à l’ombre des cris d’enfants en récréation - aussi spontanément il me lance : “ une belote ? ”
- Oui ; si tu veux. . .
- T’es pas obligé si tu veux pas. . .
- Mais oui bien sûr, allez ! >> et pendant que je donne les cartes.. regarde mon jeu - un carré d’entrée - je lui raconte cette petite anecdote : “ un jour, j’étais descendu à l’atelier d'Esquyères pour faire des cadres ; il pleuvait sans cesse depuis cinq jours et je n’avais pas l’âme à rire, avec mes cadres. . . après une heure de boulot marteau, j’allai m’asseoir dans le bureau où Dominique, le gardien, s’envoyait son énième pastis.
<< J’t’en sers un p’tit, qu’il me dit.
- Oui, j’veux bien, je réponds. >>
... Sur ces entre-fête, Renie, le patron et créateur d'Esquyères arrive ; prend une châtaigne en descendant de sa caisse pérave, claque la portière en jurant "saloperie d’bagnoles françaises !"... et se campe derrière le bureau, devant nous et sous “les toits majestueux” de sa dernière acquisition au noir, hors galerie (il n’avait pas tout à fait tort !)
Je le regarde, le tableau - << Vraiment pas tort du tout ! >> puis je baisse la tête, fiévreux mais non moins heureux - y’a vraiment que les arts pour vous donner des sensations pareilles, d’effroi et des chauds en un éclair : à la longue, ça doit bien vous nuire ou vous.. j’éclate de rire, sans doute nerveusement et avec moi, Dominique aussi il rit et c’est encore plus éclatant à entendre ; je serais mort de rire en d’autre terme, mais là je suis plutôt rouge de confusion car vraiment, ils ne méritent pas ça ! Ils pourraient s’imaginer que c’est eux... et c’est eux, mais ils ne méritent pas ça, j’insiste !
C’est alors que Dominique me tend une perche pour me ressaisir - son paquet de blonde anatocomique - rote - man ! J’hésite. . .
- T’es pas obligé d’en prendre une si tu ne veux pas, sort-il d’un ton mi figue mi raisin (de la colère) - mafieux, mais scabreux ! C’était trop tard pour répondre quoique ce soit, je l’avais déjà allumée - trop tard ?
- Tiens, ta clope ; et je lui écrase en tortillant bien sur ses maigres cuisses de rat-l'coolique qu’il est : un vrai rat ! (mais blanc)
Je me lève et je sors ; on fait comme ça aux Esquyères pour se faire entendre raison.
Du moins, on faisait. Car j’avais mis les voiles la semaine dernière, jour de mistral, pour aller encore plus loin! Premier jour de beau temps comme je m’étais promis depuis longtemps... (mais permettez moi d’arrêter là car bientôt ça va me donner l’envie d’y r’tourner).
Là, c’était plutôt un plaisir, donc, après le règlement de la facture et le versement du loyer ; ma façon à moi de régler mes comptes à moi !
À ce stade de l’histoire, j’en étais plus qu’à cinquante points de la fin comme il m’était monté successivement trois carrés de valets, de neufs et d’as qui assommèrent de dégoût mon ami presque autant que mon histoire diabolique ! Puis, sur la fin, dans les arrêts de jeu, la chance avait tourné in extremis... à son avantage.
Dam.
“Le téléphone pour toi !
- C’est qui ?. . . vite mon mirror ! HORREUR !
- J’ai une lettre ici pour toi.
- J’arrive tout de suite !
- C’est France Télécom ; une facture. . .
<< Le salopard ! >> Je raccroche sans un mot de plus et rejoints Flo sur la terrasse, sous le cèdre, à l’ombre des cris d’enfants en récréation - aussi spontanément il me lance : “ une belote ? ”
- Oui ; si tu veux. . .
- T’es pas obligé si tu veux pas. . .
- Mais oui bien sûr, allez ! >> et pendant que je donne les cartes.. regarde mon jeu - un carré d’entrée - je lui raconte cette petite anecdote : “ un jour, j’étais descendu à l’atelier d'Esquyères pour faire des cadres ; il pleuvait sans cesse depuis cinq jours et je n’avais pas l’âme à rire, avec mes cadres. . . après une heure de boulot marteau, j’allai m’asseoir dans le bureau où Dominique, le gardien, s’envoyait son énième pastis.
<< J’t’en sers un p’tit, qu’il me dit.
- Oui, j’veux bien, je réponds. >>
... Sur ces entre-fête, Renie, le patron et créateur d'Esquyères arrive ; prend une châtaigne en descendant de sa caisse pérave, claque la portière en jurant "saloperie d’bagnoles françaises !"... et se campe derrière le bureau, devant nous et sous “les toits majestueux” de sa dernière acquisition au noir, hors galerie (il n’avait pas tout à fait tort !)
Je le regarde, le tableau - << Vraiment pas tort du tout ! >> puis je baisse la tête, fiévreux mais non moins heureux - y’a vraiment que les arts pour vous donner des sensations pareilles, d’effroi et des chauds en un éclair : à la longue, ça doit bien vous nuire ou vous.. j’éclate de rire, sans doute nerveusement et avec moi, Dominique aussi il rit et c’est encore plus éclatant à entendre ; je serais mort de rire en d’autre terme, mais là je suis plutôt rouge de confusion car vraiment, ils ne méritent pas ça ! Ils pourraient s’imaginer que c’est eux... et c’est eux, mais ils ne méritent pas ça, j’insiste !
C’est alors que Dominique me tend une perche pour me ressaisir - son paquet de blonde anatocomique - rote - man ! J’hésite. . .
- T’es pas obligé d’en prendre une si tu ne veux pas, sort-il d’un ton mi figue mi raisin (de la colère) - mafieux, mais scabreux ! C’était trop tard pour répondre quoique ce soit, je l’avais déjà allumée - trop tard ?
- Tiens, ta clope ; et je lui écrase en tortillant bien sur ses maigres cuisses de rat-l'coolique qu’il est : un vrai rat ! (mais blanc)
Je me lève et je sors ; on fait comme ça aux Esquyères pour se faire entendre raison.
Du moins, on faisait. Car j’avais mis les voiles la semaine dernière, jour de mistral, pour aller encore plus loin! Premier jour de beau temps comme je m’étais promis depuis longtemps... (mais permettez moi d’arrêter là car bientôt ça va me donner l’envie d’y r’tourner).
Là, c’était plutôt un plaisir, donc, après le règlement de la facture et le versement du loyer ; ma façon à moi de régler mes comptes à moi !
À ce stade de l’histoire, j’en étais plus qu’à cinquante points de la fin comme il m’était monté successivement trois carrés de valets, de neufs et d’as qui assommèrent de dégoût mon ami presque autant que mon histoire diabolique ! Puis, sur la fin, dans les arrêts de jeu, la chance avait tourné in extremis... à son avantage.
Dam.
Re: Carrés d'as
J'ai souri à la lecture de ce texte qui part en vrille.
Mais putain, quelle main !
Nilo, cinquante de der.
Mais putain, quelle main !
Nilo, cinquante de der.
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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