Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56957 messages dans 10922 sujets
La sieste des carnages.
+6
Dam
Tinuviel
Lalou
Nilo
pheukiou
Zlatko
10 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
La sieste des carnages.
Aujourd’hui – l’aurore a dit oui au crépuscule,
Le matin s’est levé sur le soir gentiment ;
Il est midi – zénith à toutes les pendules !
Bonjour ; bonsoir. Le temps s’est figé un moment.
Et j’ai vu s’élever dans le calme intervalle
A la croisée des vies – la mienne, les milliards,
Un enfant débraillé qui mangeait deux opales :
La lune, le soleil. Il était tôt et tard.
Et puis, sur le sentier mince de l’horizon,
Il courait déformant de ses pieds nus la ligne –
Les nuages, troupeau rosâtre de bisons
Chargeaient au grand galop l’univers, à son signe.
Aujourd’hui – j’ai quitté la poussière du sol,
Ôté sans trop d’effort mes chaussures de plomb ;
Et la gorge du ciel, et sa bouche d’atoll
M’ont bien-aimé : je suis au vent une chanson.
Et c’est au cœur du ciel, aux nerfs des nébuleuses
Flottant – que j’ai parlé au songe, tout-petit ;
Il disait (lutin bleu, galaxie en vareuse)
Que le rêve dit vrai – que le rêve a mentit.
Il disait que l’espace est noir de vos semelles,
Arpenteurs – qui foulaient les rives du Tartare
Et dans le même instant se hissaient à l’échelle
Qui mène au Paradis – génie, le grand-écart !
Aujourd’hui – le forçat détient la clef du monde
Et pose d’autres murs à briser, pour la frime –
L’océan est en feu ! Et la beauté inonde
Sous terre, dans le ciel, les différents abîmes ;
Celui que tu glissais la nuit à mon oreille,
Presque tétanisée de sommeil, et rieuse ;
J’ai su le gouffre blanc et sué des merveilles
En te serrant très fort – les harpies seraient pieuses ;
Celui que j’ai frotté contre le six-métal
Dont j’irrigue ma nuit balourde – son silence ;
Les Abîmes-Unis ! Mon beau pays natal !
Où dorment ventre à dos la folie, le bon sens.
Aujourd’hui – tout est beau comme les Amériques,
Le bon peuple s’en vient et chasse les nuages ;
L’enfant, le moribond, dignes, démocratiques,
Se sont serrés la main – dormez-bien, mes carnages.
Z 28 06 11
Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.
Le matin s’est levé sur le soir gentiment ;
Il est midi – zénith à toutes les pendules !
Bonjour ; bonsoir. Le temps s’est figé un moment.
Et j’ai vu s’élever dans le calme intervalle
A la croisée des vies – la mienne, les milliards,
Un enfant débraillé qui mangeait deux opales :
La lune, le soleil. Il était tôt et tard.
Et puis, sur le sentier mince de l’horizon,
Il courait déformant de ses pieds nus la ligne –
Les nuages, troupeau rosâtre de bisons
Chargeaient au grand galop l’univers, à son signe.
Aujourd’hui – j’ai quitté la poussière du sol,
Ôté sans trop d’effort mes chaussures de plomb ;
Et la gorge du ciel, et sa bouche d’atoll
M’ont bien-aimé : je suis au vent une chanson.
Et c’est au cœur du ciel, aux nerfs des nébuleuses
Flottant – que j’ai parlé au songe, tout-petit ;
Il disait (lutin bleu, galaxie en vareuse)
Que le rêve dit vrai – que le rêve a mentit.
Il disait que l’espace est noir de vos semelles,
Arpenteurs – qui foulaient les rives du Tartare
Et dans le même instant se hissaient à l’échelle
Qui mène au Paradis – génie, le grand-écart !
Aujourd’hui – le forçat détient la clef du monde
Et pose d’autres murs à briser, pour la frime –
L’océan est en feu ! Et la beauté inonde
Sous terre, dans le ciel, les différents abîmes ;
Celui que tu glissais la nuit à mon oreille,
Presque tétanisée de sommeil, et rieuse ;
J’ai su le gouffre blanc et sué des merveilles
En te serrant très fort – les harpies seraient pieuses ;
Celui que j’ai frotté contre le six-métal
Dont j’irrigue ma nuit balourde – son silence ;
Les Abîmes-Unis ! Mon beau pays natal !
Où dorment ventre à dos la folie, le bon sens.
Aujourd’hui – tout est beau comme les Amériques,
Le bon peuple s’en vient et chasse les nuages ;
L’enfant, le moribond, dignes, démocratiques,
Se sont serrés la main – dormez-bien, mes carnages.
Z 28 06 11
Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: La sieste des carnages.
En écoutant du Nougaro, j'aime beaucoup ce texte.
Même si je n'ai jamais vu de troupeau de bisons, encore moins roses !
Même si je n'ai jamais vu de troupeau de bisons, encore moins roses !
Re: La sieste des carnages.
Ma préférée :
Et j’ai vu s’élever dans le calme intervalle
A la croisée des vies – la mienne, les milliards,
Un enfant débraillé qui mangeait deux opales :
La lune, le soleil. Il était tôt et tard.
mais j'ai aimé le tout.
Ce tout que tu signes si bien de ta "façon" d'écrire, cette façon où le fond fabrique la forme, sans complexes et avec cette force qui tend vers l'universalité. Et ce n'est pas si simple.
Au carnaval des mots tes carnages sonnent l’hallali.
Nilo, bas les masques
Et j’ai vu s’élever dans le calme intervalle
A la croisée des vies – la mienne, les milliards,
Un enfant débraillé qui mangeait deux opales :
La lune, le soleil. Il était tôt et tard.
mais j'ai aimé le tout.
Ce tout que tu signes si bien de ta "façon" d'écrire, cette façon où le fond fabrique la forme, sans complexes et avec cette force qui tend vers l'universalité. Et ce n'est pas si simple.
Au carnaval des mots tes carnages sonnent l’hallali.
Nilo, bas les masques
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: La sieste des carnages.
J'ai trouvé celui ci magnifique Z, on s'y plonge avec delectation, te suivant par vagues douces dans tes "plongées".
_________________
LaLou
Re: La sieste des carnages.
Wow, on peut dire que tu n'as pas perdu de ton talent pendant que j'avais le dos tourné, toi :-)
Toujours cette écriture qui triture et malaxe les mots comme de la glaise pour en faire des textes-tableaux qui ne ressemblent à nuls autres.
Sais pas pourquoi, mon humeur du moment m'a fait particulièrement accrocher à ceci, qui suinte la poésie à grosses gouttes :
"Et puis, sur le sentier mince de l’horizon,
Il courait déformant de ses pieds nus la ligne –
Les nuages, troupeau rosâtre de bisons
Chargeaient au grand galop l’univers, à son signe."
Toujours cette écriture qui triture et malaxe les mots comme de la glaise pour en faire des textes-tableaux qui ne ressemblent à nuls autres.
Sais pas pourquoi, mon humeur du moment m'a fait particulièrement accrocher à ceci, qui suinte la poésie à grosses gouttes :
"Et puis, sur le sentier mince de l’horizon,
Il courait déformant de ses pieds nus la ligne –
Les nuages, troupeau rosâtre de bisons
Chargeaient au grand galop l’univers, à son signe."
Re: La sieste des carnages.
Je lui trouve une profondeur à celui-là, parce que tu as beaucoup exploré et tu m’as fait voyager.
C’est très beau Z !
Dam.
C’est très beau Z !
Dam.
re
Je n'ai pas fait la sieste pendant cette lecture où l'on retrouve ta griffe bien aiguisée. J'ai particulièrement apprécié les deux premières strophes et cette magnifique sentence en toute fin de poème qui restera :
Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse.
Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse.
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: La sieste des carnages.
Une nouvelle fois, en te lisant, j'ai vraiment passé un très beau et bon moment.
Ce qui est super, c'est que chaque sujet que tu abordes est rempli d'images qui donnent ce + à tes textes.
Ce qui est super, c'est que chaque sujet que tu abordes est rempli d'images qui donnent ce + à tes textes.
Re: La sieste des carnages.
Je n'avais pas lu la phrase finale. Merci Léo.
Une poésie qui nous emporte par son souffle lyrique.
Aucun temps mort et comme un balancement entre le vide et le plein, dans une recherche absolue de poésie.
Une poésie qui nous emporte par son souffle lyrique.
Aucun temps mort et comme un balancement entre le vide et le plein, dans une recherche absolue de poésie.
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: La sieste des carnages.
Sublime.
Jack-aux-lanternes- MacadAdo
- Messages : 77
Date d'inscription : 04/06/2011
Age : 34
Localisation : France
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hier à 8:55 par Io Kanaan
» Manoir-forteresse
Lun 25 Nov - 9:01 par Io Kanaan
» Grandeur d’un ambipachyderme
Dim 24 Nov - 9:30 par Io Kanaan
» Marin d’eau douce
Sam 23 Nov - 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan
» Flamme grise
Sam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan