Kanevedenn

Kanevedenn

Les jardins dorment sans fleurs
quand au ciel elles se recueillent
Envolée de sept couleurs
- éclats diaphanes et pulpe corail -
la voix frêle de mes sœurs
fixe le songe digital
sur l’arc en voûte d’Ô

L’âme rouge
en corolles de sang
- clématites et coquelicots -
s’abreuve des passions
puisées au calice des Hommes

Orange bi-sphère
fécond des soucis… des pavots
où se fond
la pépite convoitée
Pourtant les flammes fugaces fuient…
Eux
deviennent équilibristes
bien au delà des racines
du métissage universel

Joie…des jonquilles…des crocus
vibrant aux premiers rayons
Du parterre un chant profond
réveille les primevères
appelle les effluves capiteux des ajoncs

Sérénité du vert
au parfum de muguet
nourri de toutes les herbes
secrètes et guérisseuses
Une pierre de béryl se pose
sur la région des pleurs

Bleues
non pas celles de Queneau
encore moins les artifices de l’eau cyan
où de l’azur ébloui
Alors Bleues
les campanules berçant leurs cloches
Alliées à la délicatesse du bleuet
elles vivent à l’interlude des horizons
Leur encre florale ombre
au passage la neige du ciel

Rêve indigo
Échappées de charmes iris
les cornettes du liseron en quadrille
tressent une osmose volubile
où l'azur insensé s'abandonne

En violet se drape l’Eden
avec la fragile violette
et la pensée éclatante
Mais jamais
Ô jamais
n’offriront leurs larmes
au repli des éclosions
même si meurt le soleil

Les jardins jettent leurs graines…
D’un ricochet habile elles atteignent
le solaire oui
les étoiles peut-être
Surtout… la courbe d’un infini
qui s’effeuille
en nuances célestes

.

Poème écrit par Carmen et Vestale, inspiré d'une légende amérindienne qui conte que les couleurs de l'arc-en-ciel sont les essences des âmes des fleurs.
Le titre est le mot breton qui désigne l'arc-en-ciel.

La saison estivale est propice aux floraisons de l'âme et aux bourgeonnements de l'esprit.
Un poème parfumé...

Indigo
frisson de pétales d’iris
qui tels des liserons aquatiques
embrassent d’un lien volubile
l’abandon infini de l’azur

Léo, aura indigo.

Merci Léo.
Peut-être qu'une ambiance florale particulière pourrait convenir à chacun !
Aujourd'hui je m'harmoniserais bien à la sérénité du vert et au parfum du muguet.

Revu petit à petit...

Bien, j'attendrai donc avant de laisser un commentaire...

Nilo, patience et longueur de temps.

J'ai un doute maintenant !
Le poème à deux voix, ou quatre mains est terminé, mais je ne sais pas si je peux le poster ici. Je n'en ai pas l'exclusivité de la "création".
Peut-être pourrais-je le poster le temps d'une lecture ?!

Ou peut-être que tu pourrais aussi demander aux deux autres mains l'autorisation de le publier ici, quitte à le signer de vos deux noms.

Nilo, c'est toi qui vois.

J’ai bien aimé la simplicité de tes mots, comme s’ils coulaient des jours heureux...

fixent leurs rêves digitales
sur l’arc en voûte d’Ô

J’aurais écrit :
fixent leurs rêves digitales
sur l’arc en voûte d’Opale

(je le trouve bizarre, comme orphelin, puni, ce Ô tout seul...)

Dam.

J'ai volontairemnt laissé ce Ö ouvert...à opale pourquoi pas !

Voilà le poème qui s'est fait attendre !

"Âmes sororales" est devenu Kanevedenn ; un prénom pour un poème.

Ouais c'est bien ça.
Sauf que moi ça m'le fait pas quand on change le titre d'un poème pasque ça m'oblige à aller desceller une pierre de mon mur pour la remplacer par une nouvelle.
Vous vous rendez pas compte du boulot qu'ça m'fait.

Dédé.

Oh je suis désolée Dédé. Je peux laisser l'ancien titre et ne mettre le nouveau qu'en sous- titre. Dis-le moi tout de suite avant que de changer quoi que ce soit !

Ouais ben c'est trop tard j'ai déjà remplacé la pierre périmée, j'travaille vite moi, j'ai pas qu'ça à foutre pasque le boulot c'est quand même pas mon activité principale, j'ai des potes qui m'attendent au bistro.

Dédé.

Comme promis...
Dam, avec l’aide précieuse de Sylvie.

Merci BEAUCOUP à vous deux.

C'est comme une fenêtre ouverte sur la vie belle.
Envie de sauter en plein dans l'image !

Carmen

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Troisième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant sans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

J'ai beaucoup aimé ce texte -quoiqu'un peu 'chargé' dans la langue à mon goût, au début- mais qui par la suite développe tout un jeu de sonorités, d'ombres/lumières, jusqu'à devenir un langage poétique assez particulier, je trouve.

En tout cas probablement le plus abouti et le plus musical que j'ai lu de toi.

Z.

Merci Zlatko. C'est l'alliage de deux plumes qui provoque la surprise et fait décoller le poème.

Une célébration harmonieuse ! J'aime beaucoup.