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Jeu de peintre
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Macadam :: MacadaTextes :: Vide-Poche
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Jeu de peintre
... Enfin. Le mieux que je peux faire ici, c’est ça : la peinture.
Demain, je vais me surpasser pour peindre la halle de jour - un nouveau casse-tête en perspective. Vais jouer au mikado avec mes pinceaux ! Inédit, nouveau... je n’en parlerai pas. Seulement ça : j’ai la conviction qu’il faudra que ça ressemble à un casse-tête.
La Halle, jour : échec
Cause : fausse perspective (dur à dire)
Résultat : un mikado sans âme,
comme la boîte d’allumettes ouverte à l’envers
répand son contenu à terre
comme des rejetons ridicules.
évocation : chasse-flaque-d’eau
Sensation : coup dur insurmontable, comme si Dame
Halle s’était écroulée sur moi... de rire !
Expression : La Halle est tombée sur la tête et le ciel pleure ma disparition.
Idée : je ne suis pas foutu, pas perdu.
<< C’est toute la difficulté de peindre Milly. Reste une exigence, dans cette jungle de faux vrais miracles : rendre la campagne à ses paysans et le faire accepter à ceux qui ont le blé, les autres. Toi. Je sais que tu ne seras pas là pour le voir, tu ne seras pas de la fête - superviser seulement : c’est ta façon de commander. Gérer. Mais cette ville somptueuse vivra à nouveau quand elle aura retrouvé ses pavés et ses charrettes, ses diligences en toute innocence. J’y veillerai. >> ... << Ce qui me tient éveillé jusqu’à l’aube, c’est encore autre chose que l’espoir : racler le goudron sur les pavés, comme on donne une bonne raclée... au maire de ce bourg pour m’avoir reçu dans une pirouette, écouté la tête entre les jambes, regardé en épouvantail, un terroriste du néant. (envoyez la PUB !)
<< Le nivellement par le bas. Ils me prennent pour ce que je ne suis pas. Ils ne me comprennent pas ! Mais comme ils ont les clés de la loi et du pouvoir, comme ils sont les rois et moi le bandit, je dis ATTENTION ! Cette génération d’hypocrites aux balcons seront les bandits de demain, GARE ! Aux premières loges aujourd’hui, ils seront au premier rang de la bataille demain. Alors, ceux qui seront restés en dehors de leur institution anémique et anguiforme seront en meilleure posture, et ils vaincront. Leur cri de guerre sera : "Virtuel à bas, Vive le Visuel !" , et nous verrons ce que nous verrons...
*
information,
Je ne regarde plus mes doigts depuis peu - la page 40. Mais il y a un blâme car, toutes les douze secondes de frappe, il manque des mots, il y a des blancs. C’est quand retentit le gong avec la fenêtre d’instruction “mémoire manuelle” - il faut cliquOK pour revenir à la forme standard -, mais ce gong, je ne l’entends pas avec la musique dans les oreilles..., sans laquelle musique je n’écrirais pas trois mots qui se tiennent debout, j’écrirais couché, j’irais m’allonger pour rêver que j’écris...
L’Art figuratif est un jeu. Un jeu qui englobe peut-être tous les jeux, mais où la triche reste un délit - interdite. Mais si on peut la pratiquer avec Art, je ne sais le faire que dans cette discipline : la peinture.
Maintenant,
Les bouées sont en place pour la saison, elles drivent la mer de jaune et de rouge, plus loin une grosse solitaire verte et blanche annonce le retour des mouettes, le départ des poissons, effrayés par les scooter qui dégueulent à grand coup d’accélérateur, les ailerons inversés des planches à voiles et des quillards comme des monstres venus d’une autre planète ; un drapeau noire flotte sur l’horizon.
La mer a ses sillons, comme les terres fertiles de ma région - pourquoi ? Elles rident, gercent cette étendue sans borne : l’homme est passé par là. Couture qui grigne, fermeture grippée, elles montrent des dents jaunes et vertes, clin d’œil aux tournesols, et froncent les sourcils quand le nageur aveuglé par son dos-crawlé les dépasse - parfaitement inefficace pour un 8000 mètres “dos crawlé”, dont on vente les mérites pour ventre plat, dos plat, pieds plats, mains plates et droites, doigts et bras tendus, encore plus droits... mais nous ne sommes pas des palmipèdes !!! Elles intimident et enlaidissent le paysage marin, pour fulminer un jour sous les lames des Cavaliers de Mai.
Bonus-malus
L’art doit être gai, comme un jeu. On n’est jamais installé dans le luxe brillant au point de voir tout en gris ; ça, c’est bon pour les autres, mais pas les artistes. Plus c’est bien et mieux c’est, plus c’est triste et c’est encore plus drôle. C’est peut-être ça la dimension mystique d’un artiste : son secret.
Si la peinture doit refléter le monde au présent de création - celui du peintre en particulier ou le monde en général - cela ne saurait constituer un seul style mais un ensemble de styles bien distinctes. Le seul style qui reste étant la volonté de montrer ; un style propre et particulier que le peintre sait posséder, mais que les gens reconnaîtront un jour, plus tard. Il faut laisser du temps aux gens.
*
Ma sœur monte me voir à l’atelier ; à chaque fois qu’elle vient de Paris, elle vient me trouver pour me raconter “ses histoires”.
- Oh ! ça sent, ça sent... ça sent... l’amende !
- L’amende ? Comme le cyanure ; un poison mortel. >>
Le pire, c’est que je ne croyais pas ce que je disais. C’était peut-être vrai, peut-être. Les gens ne sauront jamais la vraie source de mes inspirations.
Enfin. Le mieux que je pouvais faire ici, c’était ça : la peinture.
Dam.
*
Jeu de peintre
Jeu de peintre
Demain, je vais me surpasser pour peindre la halle de jour - un nouveau casse-tête en perspective. Vais jouer au mikado avec mes pinceaux ! Inédit, nouveau... je n’en parlerai pas. Seulement ça : j’ai la conviction qu’il faudra que ça ressemble à un casse-tête.
La Halle, jour : échec
Cause : fausse perspective (dur à dire)
Résultat : un mikado sans âme,
comme la boîte d’allumettes ouverte à l’envers
répand son contenu à terre
comme des rejetons ridicules.
évocation : chasse-flaque-d’eau
Sensation : coup dur insurmontable, comme si Dame
Halle s’était écroulée sur moi... de rire !
Expression : La Halle est tombée sur la tête et le ciel pleure ma disparition.
Idée : je ne suis pas foutu, pas perdu.
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La grande différence. The great difference
La grande différence entre moi et lui, c’était pas les filles comme on peut le deviner rien qu’en le voyant à côté de moi, mais autre chose. Il était... la finesse même, l’élégance presque féminine et la force. Un mélange parfait des deux sexes ; une femme y aurait trouvé son compte autant qu’un homme, mais pour moi, il y avait encore autre chose : le talent ; n’ayant en commun que ça - la passion de l’expression - nous pouvions rester dans nos bastions respectifs sans nous voir pendant longtemps, parce que nous savions ce que nous pouvions devenir sans création. Suis-je heureux ? Je ne sais pas... Ce que je sais, c’est que je pourrais être beaucoup plus malheureux que ça. Je ne tourne pas rond : oui, parce que j’avance. Ma vie ressemble à ces mots qui s’alignent devant toi sans savoir ce que tu en penses ; mais toi, sais-tu ce qu’il y a devant toi, le danger... Tu devrais regarder un peu autour de toi et te demander toujours ce qui se passe, et pourquoi c’est toujours dans ton dos qu’on tire. Pas la vie au tragique, non, pour savoir, c’est tout. Pas pour te sentir et faire naître en toi un accès de fièvre révolutionnaire, destructrice et meurtrière. Non. Seulement pour savoir dans quel monde tu grandis. Là, seulement là, tu verras ce que tu vaux - si tu es un battant ou si tu n’es rien. Un meneur ou le mené. Si tu ne crains pas d’être montré du doigt, tu seras le décideur : celui qui montre du doigt. Autrement, tu seras un autre, un autre. C’est pour cela que tu te terres dans ton institut ou devant ta télé. “Mais je fais plein de choses, moi, je suis au conseil Général !” - Et qu’est-ce que tu fais, concrètement ? “Il y a plein de choses à faire, c’est vrai, mais...” - Mais mais..., c’est ça. J’ai peur des types comme toi. Tu ne seras jamais comme mon cousin, jamais un génie, jamais bien. Tu as voulu faire plus, être plus... mais que deviendras-tu si on te dit que demain, la mairie de ton fief change de main... Tu seras sur la paille, comme ceux à qui tu promettais le paradis ! Tu seras ce que tu as toujours été, sorti des institutions : un zéro. Moi, tu vois, pour mes “études”, on m’a conseillé de prendre des photos - mais non. Je préfère dessiner, m’arrêter une plombe sur le motif sous le cracha et dans le froid... Pendant que le pouvoir ponctionne à mort les citoyens en vue de l’Europe (sans avoir jamais su exactement si oui ou non on était pour ou contre), moi je fais Milly à ma façon et comme je l’aime. J’ai remis les pavés à jour, gommé les pylônes aux fils noirs et blancs, zébrant le ciel comme des cordes de potences ; gommé aussi quelques façades laides et récentes, comme la poste ou l’ancienne gendarmerie travestie en Foyer Culturel du troisième age. Oui, tu vois, j’ai beaucoup gommé, mais je reste moi. Moi. Je suis obligé de constater que Milly a perdu de son charme, certainement. D’une certaine manière, on l’a abandonnée, et les gens doivent suivre cette nouvelle mode sans broncher. Et tu sais pourquoi on l’a abandonnée ? C’est qu’on ne fera jamais d’un village de campagne une ville pour les Grands ; Cocteau parlait d’un cadre - on ne fera jamais un tableau avec un cadre - (c’est le peintre qui complète l’information - 'la putain du tableau' comme il l'appelle) - seulement mille ébauches de prestige et de rêve, comme toi. >> (musique !)La grande différence. The great difference
<< C’est toute la difficulté de peindre Milly. Reste une exigence, dans cette jungle de faux vrais miracles : rendre la campagne à ses paysans et le faire accepter à ceux qui ont le blé, les autres. Toi. Je sais que tu ne seras pas là pour le voir, tu ne seras pas de la fête - superviser seulement : c’est ta façon de commander. Gérer. Mais cette ville somptueuse vivra à nouveau quand elle aura retrouvé ses pavés et ses charrettes, ses diligences en toute innocence. J’y veillerai. >> ... << Ce qui me tient éveillé jusqu’à l’aube, c’est encore autre chose que l’espoir : racler le goudron sur les pavés, comme on donne une bonne raclée... au maire de ce bourg pour m’avoir reçu dans une pirouette, écouté la tête entre les jambes, regardé en épouvantail, un terroriste du néant. (envoyez la PUB !)
<< Le nivellement par le bas. Ils me prennent pour ce que je ne suis pas. Ils ne me comprennent pas ! Mais comme ils ont les clés de la loi et du pouvoir, comme ils sont les rois et moi le bandit, je dis ATTENTION ! Cette génération d’hypocrites aux balcons seront les bandits de demain, GARE ! Aux premières loges aujourd’hui, ils seront au premier rang de la bataille demain. Alors, ceux qui seront restés en dehors de leur institution anémique et anguiforme seront en meilleure posture, et ils vaincront. Leur cri de guerre sera : "Virtuel à bas, Vive le Visuel !" , et nous verrons ce que nous verrons...
*
information,
Je ne regarde plus mes doigts depuis peu - la page 40. Mais il y a un blâme car, toutes les douze secondes de frappe, il manque des mots, il y a des blancs. C’est quand retentit le gong avec la fenêtre d’instruction “mémoire manuelle” - il faut cliquOK pour revenir à la forme standard -, mais ce gong, je ne l’entends pas avec la musique dans les oreilles..., sans laquelle musique je n’écrirais pas trois mots qui se tiennent debout, j’écrirais couché, j’irais m’allonger pour rêver que j’écris...
L’Art figuratif est un jeu. Un jeu qui englobe peut-être tous les jeux, mais où la triche reste un délit - interdite. Mais si on peut la pratiquer avec Art, je ne sais le faire que dans cette discipline : la peinture.
Maintenant,
Les bouées sont en place pour la saison, elles drivent la mer de jaune et de rouge, plus loin une grosse solitaire verte et blanche annonce le retour des mouettes, le départ des poissons, effrayés par les scooter qui dégueulent à grand coup d’accélérateur, les ailerons inversés des planches à voiles et des quillards comme des monstres venus d’une autre planète ; un drapeau noire flotte sur l’horizon.
La mer a ses sillons, comme les terres fertiles de ma région - pourquoi ? Elles rident, gercent cette étendue sans borne : l’homme est passé par là. Couture qui grigne, fermeture grippée, elles montrent des dents jaunes et vertes, clin d’œil aux tournesols, et froncent les sourcils quand le nageur aveuglé par son dos-crawlé les dépasse - parfaitement inefficace pour un 8000 mètres “dos crawlé”, dont on vente les mérites pour ventre plat, dos plat, pieds plats, mains plates et droites, doigts et bras tendus, encore plus droits... mais nous ne sommes pas des palmipèdes !!! Elles intimident et enlaidissent le paysage marin, pour fulminer un jour sous les lames des Cavaliers de Mai.
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Bonus-malus
L’art doit être gai, comme un jeu. On n’est jamais installé dans le luxe brillant au point de voir tout en gris ; ça, c’est bon pour les autres, mais pas les artistes. Plus c’est bien et mieux c’est, plus c’est triste et c’est encore plus drôle. C’est peut-être ça la dimension mystique d’un artiste : son secret.
Si la peinture doit refléter le monde au présent de création - celui du peintre en particulier ou le monde en général - cela ne saurait constituer un seul style mais un ensemble de styles bien distinctes. Le seul style qui reste étant la volonté de montrer ; un style propre et particulier que le peintre sait posséder, mais que les gens reconnaîtront un jour, plus tard. Il faut laisser du temps aux gens.
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Ma sœur monte me voir à l’atelier ; à chaque fois qu’elle vient de Paris, elle vient me trouver pour me raconter “ses histoires”.
- Oh ! ça sent, ça sent... ça sent... l’amende !
- L’amende ? Comme le cyanure ; un poison mortel. >>
Le pire, c’est que je ne croyais pas ce que je disais. C’était peut-être vrai, peut-être. Les gens ne sauront jamais la vraie source de mes inspirations.
Enfin. Le mieux que je pouvais faire ici, c’était ça : la peinture.
Dam.
Re: Jeu de peintre
A chaque fois que je lis tes réflexions sur la peinture - sur l'Art de peindre - je suis bluffé.
Nilo, parole !
Nilo, parole !
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Jeu de peintre
J'étais déjà passé pour en dire du bien.
C'était avant que le bug du 20 août 2011 vienne poser une bombe à anticipation sur le Macadam.
Je reviens, pour le redire, plus simplement.
Nilo, bis repetita.
C'était avant que le bug du 20 août 2011 vienne poser une bombe à anticipation sur le Macadam.
Je reviens, pour le redire, plus simplement.
Nilo, bis repetita.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Jeu de peintre
J'avais aussi laissé une trace qui est partie
Un poète-peintre
Emotion-imagination-couleur-colère-rancoeur-rire-amour-rencontre-enfance-mer-regrets-amitié
C'est le coeur de ta poésie-peinture.
Un poète-peintre
Emotion-imagination-couleur-colère-rancoeur-rire-amour-rencontre-enfance-mer-regrets-amitié
C'est le coeur de ta poésie-peinture.
Re: Jeu de peintre
Merci Nilo et Sylvie.
Quand on s’expose, on laisse une trace, c’est un risque...
Elémentaire.
Dam.
Quand on s’expose, on laisse une trace, c’est un risque...
Elémentaire.
Dam.
Macadam :: MacadaTextes :: Vide-Poche
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