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Lettre a Gainsbourg.
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Dam
Zlatko
6 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Lettre a Gainsbourg.
j’écris à mon pote le squelette gainsbourg
plus vivant que moi
éternellement cuit
éternellement et de toute laideur palpable
ma vieille baudruche à gitanes
à quoi pensais-tu la nuit dans les ruelles
pourquoi t’abimais-tu si fort
à n’en plus trouver la serrure de ta porte
je t’imagine
petite chose et grande ombre
cracher du sang dans les lavabos
j’entends la toux dans les micros
les râles de ta chambre d’hôtel
à mon pote le squelette gainsbourg
j’irais bien me choisir un cercueil
au froid près de ton soleil noir
la vie est le souvenir d’un rêve
et le rêve n’est plus à venir
c’est là qu’il titube mon pote gainsbourg
aux chiens et aux loups
au chassé-croisé glauque où l’homme dérive entre sa lâcheté et sa peur
c’est que j’essaye après toi quand même
après baudelaire après mano
parce qu’on ne s’incline pas dans l’ombre
je voudrais rire et danser avec vous
je voudrais que le rêve revienne
j’écris à mon pote le squelette gainsbourg
au fond tant pis pour la gueule et le cri
c’est bien le squelette qui gagne
il n’est pas moche il déambule partout
subtil au tac des heures en toute saison
le monde entier fume un peu de sa poussière
chaque nuit
tu rirais de ta gloire comme elle chante fort
pour le clown en veste jean
la postérité est patiente comme la mer
elle fait aux roches cassées des hanches rondes
aux fuyards de l’épouvantable
le trône élégant de pachas
je sens aux âmes disparues
repues d’alcool ou de nicotine
de tristesse ou d’hymnes à la baise
une beauté libre comme un mirage
le rêve se fait mort mon vieux gainsbourg
il grandit hors de soi comme un ectoplasme
et ce n’est plus le nôtre
j’aurais voulu savoir l’odeur de tes mains
les vapeurs de whisky dans tes phrases
sûr que tu puais comme un clodo et le piano n’y changeait rien
ni les femmes
sûr que ton premier degré était dégueulasse
et ton second aussi
j’écris à mon pote le squelette gainsbourg
comme toi baudruche je me dégonfle nuit après nuit
ça fait de la fumée quand ça respire
ça chante quand on le pince
et ça finit comme une vieille bite en caoutchouc
ratatinée
ça fait des châteaux pour dire des choses
ça oublie la bouffe pour tenir les sièges
j’ai compris quand j’ai lu la peste
ou l’étranger ou le voyage
il y a la même chose que dans ta voix
les grands brûlés ont la même plainte
humanistes ou salauds
quelque chose relie la douleur comme un réseau d’autoroutes
les veines d’une œuvre mondiale
je t’écris mon pote gainsbourg
comme un groom dans la nuit d’un hôtel vide
file-moi ton numéro de chambre
arlequin est encore là il fait pitié à tout le monde
il a engueulé l’auteur
le metteur en scène et le public
il s’est engueulé et puis il geint en dernier acte
et à ceux qui sont gris et fatigués
même si ça ne se voit pas encore
la délivrance ne vient jamais de soi ni de l’espoir
elle vient pendant qu’on fait la manche à des morts
de jolis morts qui ne répondent jamais
Z 18 08 11
plus vivant que moi
éternellement cuit
éternellement et de toute laideur palpable
ma vieille baudruche à gitanes
à quoi pensais-tu la nuit dans les ruelles
pourquoi t’abimais-tu si fort
à n’en plus trouver la serrure de ta porte
je t’imagine
petite chose et grande ombre
cracher du sang dans les lavabos
j’entends la toux dans les micros
les râles de ta chambre d’hôtel
à mon pote le squelette gainsbourg
j’irais bien me choisir un cercueil
au froid près de ton soleil noir
la vie est le souvenir d’un rêve
et le rêve n’est plus à venir
c’est là qu’il titube mon pote gainsbourg
aux chiens et aux loups
au chassé-croisé glauque où l’homme dérive entre sa lâcheté et sa peur
c’est que j’essaye après toi quand même
après baudelaire après mano
parce qu’on ne s’incline pas dans l’ombre
je voudrais rire et danser avec vous
je voudrais que le rêve revienne
j’écris à mon pote le squelette gainsbourg
au fond tant pis pour la gueule et le cri
c’est bien le squelette qui gagne
il n’est pas moche il déambule partout
subtil au tac des heures en toute saison
le monde entier fume un peu de sa poussière
chaque nuit
tu rirais de ta gloire comme elle chante fort
pour le clown en veste jean
la postérité est patiente comme la mer
elle fait aux roches cassées des hanches rondes
aux fuyards de l’épouvantable
le trône élégant de pachas
je sens aux âmes disparues
repues d’alcool ou de nicotine
de tristesse ou d’hymnes à la baise
une beauté libre comme un mirage
le rêve se fait mort mon vieux gainsbourg
il grandit hors de soi comme un ectoplasme
et ce n’est plus le nôtre
j’aurais voulu savoir l’odeur de tes mains
les vapeurs de whisky dans tes phrases
sûr que tu puais comme un clodo et le piano n’y changeait rien
ni les femmes
sûr que ton premier degré était dégueulasse
et ton second aussi
j’écris à mon pote le squelette gainsbourg
comme toi baudruche je me dégonfle nuit après nuit
ça fait de la fumée quand ça respire
ça chante quand on le pince
et ça finit comme une vieille bite en caoutchouc
ratatinée
ça fait des châteaux pour dire des choses
ça oublie la bouffe pour tenir les sièges
j’ai compris quand j’ai lu la peste
ou l’étranger ou le voyage
il y a la même chose que dans ta voix
les grands brûlés ont la même plainte
humanistes ou salauds
quelque chose relie la douleur comme un réseau d’autoroutes
les veines d’une œuvre mondiale
je t’écris mon pote gainsbourg
comme un groom dans la nuit d’un hôtel vide
file-moi ton numéro de chambre
arlequin est encore là il fait pitié à tout le monde
il a engueulé l’auteur
le metteur en scène et le public
il s’est engueulé et puis il geint en dernier acte
et à ceux qui sont gris et fatigués
même si ça ne se voit pas encore
la délivrance ne vient jamais de soi ni de l’espoir
elle vient pendant qu’on fait la manche à des morts
de jolis morts qui ne répondent jamais
Z 18 08 11
Dernière édition par Zlatko le Mer 31 Aoû - 8:36, édité 1 fois
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: Lettre a Gainsbourg.
Bel appel en hommage au génie, Z’ ! L’admiration, le dégoût et surtout, surtout, la jalousie -
pour celui que l’on aura tôt fait de ranger parmi les icônes de labo, monstre consacré ; tant dans le ravissement que dans le morbide crasse, il avait tout... saisi.
Dam, Perfidie qu’il l’appelait
pour celui que l’on aura tôt fait de ranger parmi les icônes de labo, monstre consacré ; tant dans le ravissement que dans le morbide crasse, il avait tout... saisi.
Dam, Perfidie qu’il l’appelait
Re: Lettre a Gainsbourg.
"j’ai compris quand j’ai lu la peste
ou l’étranger ou le voyage
il y a la même chose que dans ta voix
les grands brûlés ont la même plainte
humanistes ou salauds
quelque chose relie la douleur comme un réseau d’autoroutes
les veines d’une œuvre mondiale
je t’écris mon pote gainsbourg
comme un groom dans la nuit d’un hôtel vide
file-moi ton numéro de chambre
arlequin est encore là il fait pitié à tout le monde
il a engueulé l’auteur
le metteur en scène et le public
il s’est engueulé et puis il geint en dernier acte
et à ceux qui sont gris et fatigués
même si ça ne se voit pas encore
la délivrance ne vient jamais de soi ni de l’espoir
elle vient pendant qu’on fait la manche à des morts
de jolis morts qui ne répondent jamais"
que c'est bon parce que c'est plein ! plein de tout !
un autre ton qui te va à merveille Z, car tout en emotion. C'est pleinement vrai et c'est ça qui donne toute la force à un écrit: son authenticité!
ou l’étranger ou le voyage
il y a la même chose que dans ta voix
les grands brûlés ont la même plainte
humanistes ou salauds
quelque chose relie la douleur comme un réseau d’autoroutes
les veines d’une œuvre mondiale
je t’écris mon pote gainsbourg
comme un groom dans la nuit d’un hôtel vide
file-moi ton numéro de chambre
arlequin est encore là il fait pitié à tout le monde
il a engueulé l’auteur
le metteur en scène et le public
il s’est engueulé et puis il geint en dernier acte
et à ceux qui sont gris et fatigués
même si ça ne se voit pas encore
la délivrance ne vient jamais de soi ni de l’espoir
elle vient pendant qu’on fait la manche à des morts
de jolis morts qui ne répondent jamais"
que c'est bon parce que c'est plein ! plein de tout !
un autre ton qui te va à merveille Z, car tout en emotion. C'est pleinement vrai et c'est ça qui donne toute la force à un écrit: son authenticité!
_________________
LaLou
Re: Lettre a Gainsbourg.
Juste ceci
ma vieille baudruche à gauloises
Il fumait des Gitanes, par cageots et par bottes entières.
Ce qui n'enlève rien à la beauté de l'hommage, de l'appel à l'homme (laissons le peuple à ses contingences).
Et puis ceci
tu rirais de ta gloire comme elle chante fort
pour le clown en veste jean
la postérité est patiente comme la mer
elle fait aux roches cassées des hanches rondes
aux fuyards de l’épouvantable
le trône élégant de pachas
Beau texte aux vapeurs d'Alccols...
Je me souviens d'une rencontre avec lui, tous les deux entre-deux, dans un bar d'hôtel à Nantes, un lendemain "matin", les yeux dans la brume, voisins deUX table à l'heure improbable d'un début de journée. Un regard, le silence. Et puis plus rien, la vie a repris son cours.
Nilo, NPAI.
ma vieille baudruche à gauloises
Il fumait des Gitanes, par cageots et par bottes entières.
Ce qui n'enlève rien à la beauté de l'hommage, de l'appel à l'homme (laissons le peuple à ses contingences).
Et puis ceci
tu rirais de ta gloire comme elle chante fort
pour le clown en veste jean
la postérité est patiente comme la mer
elle fait aux roches cassées des hanches rondes
aux fuyards de l’épouvantable
le trône élégant de pachas
Beau texte aux vapeurs d'Alccols...
Je me souviens d'une rencontre avec lui, tous les deux entre-deux, dans un bar d'hôtel à Nantes, un lendemain "matin", les yeux dans la brume, voisins deUX table à l'heure improbable d'un début de journée. Un regard, le silence. Et puis plus rien, la vie a repris son cours.
Nilo, NPAI.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
re
Très bel hommage.
c’est que j’essaye après toi quand même
après baudelaire après mano
parce qu’on ne s’incline pas dans l’ombre
je voudrais rire et danser avec vous
je voudrais que le rêve revienne
Et que l'infinie violence
Des mythes de l'âge d'or
Resurgissent...
c’est que j’essaye après toi quand même
après baudelaire après mano
parce qu’on ne s’incline pas dans l’ombre
je voudrais rire et danser avec vous
je voudrais que le rêve revienne
Et que l'infinie violence
Des mythes de l'âge d'or
Resurgissent...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Lettre a Gainsbourg.
Je ne l'aimais pas et te lire m'a donné une autre vision de cet artiste trop alcoolisé à mon goût, trop enfumé, trop...
Trop tout en un mot !
Clap, clap clap Zlatko !
H
Trop tout en un mot !
Clap, clap clap Zlatko !
H
hortense- MacadAccro
- Messages : 832
Date d'inscription : 19/09/2009
Re: Lettre a Gainsbourg.
J'étais déjà passé pour en dire du bien (sauf qu'il fumait des Gitanes).
C'était avant que le bug du 20 août 2011 vienne poser une bombe à anticipation sur le Macadam.
Je reviens, pour le redire, plus simplement.
Nilo, bis repetita.
C'était avant que le bug du 20 août 2011 vienne poser une bombe à anticipation sur le Macadam.
Je reviens, pour le redire, plus simplement.
Nilo, bis repetita.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Lettre a Gainsbourg.
Merci pour les traces ici !
Z, aux enfants de la chance.
Z, aux enfants de la chance.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
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