Possessio

Ça n'est pas moi
Qui suis dans ce corps
Et qui vous parle

C'est dieu
L'armée des morts
Et l'ange du hasard

Ça n'est pas moi
Qui grogne dès l'aube
Les yeux torchés
D'avoir trop vu

Ça n'est pas moi

Ceux sont les djinns
Les trolls
Les ogres et les goules

Sueur d'encre noire
Aux commissures des lèvres

Sourire lascif  
Gestes obscènes

Par-delà l'asphalte
Sur la crinière bleutée
Des savanes urbaines

Je danse avec mon ombre
Je brûle de démence

Il fait pleine lune
Les étoiles fondent
Et je sens la nuit
De plus en plus blanche

Orbites vides
Serres luisantes

J'annonce la fin prochaine
Des cultes purulents 
Dans vos cités géométriques
Sanctifiées

Je fixe l'envol onctueux
Du papillon maléfique 
Ressuscitant sans griffes
Dans un ciel nouveau-né

J'accueille avec ferveur
Les délires collectifs
Les pulsions castratrices
Des nations oxydées

Démon oisif 
Coupé des origines
Je connais déjà
La saveur des supplices

Siècle d'opales sanglantes
Siècle de chiens empaillés

Où sont les Oracles ?
Où sont les Oracles ?

Non Draco Sit Mihi Dux  

Ipse Venena Bibas
Sunt Mala Quae Libas

Non Draco Sit Mihi Dux

Crux Sancti Patri Benedicti
Libera me  

J'ai aimé ces imprécations à soi, même si j'ai tendance à me méfier des 'effets'. Tes vers courts savent suffisamment percuter pour se passer de points d'exclamation ou d'invocations occultes en latin.

Z.

Odyssal.
Avec un peu de peine à rentrer dans les premières lettres.
Puis, ça coule, ça s'assombrit, ça joue avec les ombres et la peur du froid.
Et tout le tremblement quoi...

Bon, le latin j'ai pas cherché à comprendre (c'est bien du latin n'est-ce pas ?)

Comme le calendrier liturgique de la soumission.

La vie est dans ce corps, tumultueuse.
Un poème qui sait dire les tourments sans tomber dans les excès.
Le latin, je ne connais pas...mais il a sûrement sa place ici.

Moi qui ai une sainte horreur ( crainte) de ces incantations, j'ai su y trouver mon compte en y trouvant la soif du" bien" et de la paix.

Bien mené en tout cas Léo..mais brrr, sors de ce corps!

Incantatoire en effet.
mais peut-être également libératoire.
Comme une confession, une contrition, une protection face à ce dragon (démon ?)
Non Draco Sit Mihi Dux
qui semble vouloir t'imposer sa volonté.

Nilo, vade retro satanas.
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PS. Il s'agit effectivement de latin, comme le laisse présager le titre.