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La Piboulette
+2
léo
Lalou
6 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
La Piboulette
On grimpait sur leur dos, c'était notre rivage
nos châteaux ,nos maisons et nous n'étions pas sages
les figuiers dont le tronc était peint tout en blanc,
me d'mandez pas pourquoi j'ai jamais su vraiment,
abritaient des insectes mais surtout des fourmis
qui nous marchaient dessus, nous faisaient des guilis.
Le monde était fait d'arbres fruitiers ou caduques
et de tas de fumier où nous faisions des huttes
de terreau, de pots cuits, de tuteurs, de ficelles
notre planète à nous, c'etait la pépinière.
Tout au fond du terrain coulait la Garonette
où grouillait des crapauds, poules d'eau et couleuvres,
la traverser était notre secret espoir
et nous faisions des plans du matin jusqu'au soir;
Nos vies s'articulaient autour de ce projet
construire un radeau, aller de l'autre coté
J'ai goûté plus d'une fois à l'eau glauque et vaseuse
car les embarcations étaient plus qu'hasardeuses
mais nous réitérions chaque fois l'experience
car c'est sur l'autre rive qu'etait notre Byzance.
Nos mères nous avaient habillées du dimanche
mais nos robes , nos collants résistaient mal aux branches
nos ongles noircissaient quand nous griffions la terre
et nous sentions la vase plus que la primevère;
Mon grand père riait de nous voir si terribles
il était plutôt fier de ses petites filles
la Piboulette était et resta bien longtemps
notre plus beau royaume, notre monde hors du temps
et si nous étions toutes de drôles de princesses
l'odeur des orangers faisait notre noblesse
Il m'arrive aujourd'hui de repasser devant
ce monde englouti par les ans, par le temps
il ne reste plus rien que le vieux portail gris
même pas un figuier, ni même un tamaris.
Inévitablement, ma gorge se resserre
et je nous revois toutes jouant près de la serre
c'est ainsi, c'est la vie, rien jamais ne perdure
tout fini par partir, tout se perd, se rature
l'important c'est ce que ces choses la nous laisse
car c'est sur ces troncs blancs qu'a poussé ma richesse.
A mon grand père Benoit,
nos châteaux ,nos maisons et nous n'étions pas sages
les figuiers dont le tronc était peint tout en blanc,
me d'mandez pas pourquoi j'ai jamais su vraiment,
abritaient des insectes mais surtout des fourmis
qui nous marchaient dessus, nous faisaient des guilis.
Le monde était fait d'arbres fruitiers ou caduques
et de tas de fumier où nous faisions des huttes
de terreau, de pots cuits, de tuteurs, de ficelles
notre planète à nous, c'etait la pépinière.
Tout au fond du terrain coulait la Garonette
où grouillait des crapauds, poules d'eau et couleuvres,
la traverser était notre secret espoir
et nous faisions des plans du matin jusqu'au soir;
Nos vies s'articulaient autour de ce projet
construire un radeau, aller de l'autre coté
J'ai goûté plus d'une fois à l'eau glauque et vaseuse
car les embarcations étaient plus qu'hasardeuses
mais nous réitérions chaque fois l'experience
car c'est sur l'autre rive qu'etait notre Byzance.
Nos mères nous avaient habillées du dimanche
mais nos robes , nos collants résistaient mal aux branches
nos ongles noircissaient quand nous griffions la terre
et nous sentions la vase plus que la primevère;
Mon grand père riait de nous voir si terribles
il était plutôt fier de ses petites filles
la Piboulette était et resta bien longtemps
notre plus beau royaume, notre monde hors du temps
et si nous étions toutes de drôles de princesses
l'odeur des orangers faisait notre noblesse
Il m'arrive aujourd'hui de repasser devant
ce monde englouti par les ans, par le temps
il ne reste plus rien que le vieux portail gris
même pas un figuier, ni même un tamaris.
Inévitablement, ma gorge se resserre
et je nous revois toutes jouant près de la serre
c'est ainsi, c'est la vie, rien jamais ne perdure
tout fini par partir, tout se perd, se rature
l'important c'est ce que ces choses la nous laisse
car c'est sur ces troncs blancs qu'a poussé ma richesse.
A mon grand père Benoit,
_________________
LaLou
re
Beaucoup d'émotion à la lecture de ce poème. Ça n'est pourtant pas mon histoire mais plusieurs évocations font écho. J'ai pu visiter en partie la Piboulette et je me dis que cette terre là devait être accueillante et rassurante. De beaux souvenirs...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: La Piboulette
Un morceau de vie que tu nous peins, juste tel qu'il est : texte d'images, d'odeurs, et de mélancolie tendre. C'est sûrement l'essence même de l'écriture, ce don d'un petit bout de soi comme ça, mis en vers pour nos yeux.
Beaucoup aimé.
Z.
Beaucoup aimé.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 33
Localisation : Centre
Re: La Piboulette
Je reviens par ici prendre un peu de mes souvenirs d'enfance.
A ceci près que mes torrents corses se sautaient facilement d'une simple enjambée et que l'eau y était claire.
Nilo, bel écrit.
A ceci près que mes torrents corses se sautaient facilement d'une simple enjambée et que l'eau y était claire.
Nilo, bel écrit.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: La Piboulette
Un poème tout en sensibilité (enfantine ?) et un grand plaisir pour moi, réjouissant. Une plongée dans l'enfance à l'âge de raison, la magie de l'intemporel.
Dam.
Dam.
Re: La Piboulette
Comme c'est beau Lalou d'avoir engrangé de tels souvenirs !
Je voudrais tant dire certaines choses...
Je voudrais tant dire certaines choses...
Carmen P.- MacadAccro
- Messages : 1525
Date d'inscription : 18/11/2009
Re: La Piboulette
Merci à tous..
Vraiment ravie qu'il vous ai parlé.
du coup ,on en a 2 maintenant !! rhalala ce bug : je vire l'autre.
Vraiment ravie qu'il vous ai parlé.
du coup ,on en a 2 maintenant !! rhalala ce bug : je vire l'autre.
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LaLou
Re: La Piboulette
Non, le vire pas.
C'est un témoin.
Nilo, protection des sources.
C'est un témoin.
Nilo, protection des sources.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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