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versants (a ceux de ladrecht)
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versants (a ceux de ladrecht)
Versants
(À ceux de Ladrecht)
Au pied de l’escalier que montent les jardins, l’émoi d’une soirée
Plus loin sur l’Auzonnet qui trace la vallée, la rumeur du désert
Les arbres imbéciles étarquent le sillon de crêtes indécises
Un hiver en été qui s’échappe des sources
La strate des collines persillées de charbon.
Aux aubes de la nuit
Je les revois encore les sombres espagnols enragés de vengeances, s’enquiller vers les puits ces farauds de castille
Ils creusent au rocher, soldatesques farines, ensuqués de silices
Et ces maures souriants descendants des Aurès, ils rêvent du djebel aux calcaires équarris
Allongés dans les tailles cognant sur l’anthracite
Et nous fils des hauts déboulant de l’école, foudroyant les déblais de la marque des autres
Partageux des misères de tous ces immigrants.
Déportés des surfaces
Où sont-ils donc partis, dans cette fin de journée ?
Les casernes sont vides au flanc des vieux chantiers.
Passent les voitures
Et ce cœur taraudé que de t’avoir perdue, aux détours de passés qui meublent mon attente
Où es-tu donc alors ?
Dans de proches villages jetés comme des cailloux, rêvant la tête basse
A tes jambes fuselées et tes hanches si fortes s’arque-boutant au roc à rouler les stériles
Un joug d’éternités
Un solde d’inventaire, histoires inclinées
Les villas desséchées aux tuiles dérangées et leurs persiennes mortes
Qu’auraient-ils donc à dire !
Tous ces vieux saccagés dans ce magasin d’ombres
Un chevalement rouillé qui supplie qu’on l’achève
Et pourtant
Au fait des solitudes errantes dans les pins, la lampe du matin écaille les versants
L’air s’emplit de résines écrasant les boulets qui rongent mes soufflets
Un silence d’empire émonde les vallées
Une moisson d’absence que récolte l’été
(À ceux de Ladrecht)
Au pied de l’escalier que montent les jardins, l’émoi d’une soirée
Plus loin sur l’Auzonnet qui trace la vallée, la rumeur du désert
Les arbres imbéciles étarquent le sillon de crêtes indécises
Un hiver en été qui s’échappe des sources
La strate des collines persillées de charbon.
Aux aubes de la nuit
Je les revois encore les sombres espagnols enragés de vengeances, s’enquiller vers les puits ces farauds de castille
Ils creusent au rocher, soldatesques farines, ensuqués de silices
Et ces maures souriants descendants des Aurès, ils rêvent du djebel aux calcaires équarris
Allongés dans les tailles cognant sur l’anthracite
Et nous fils des hauts déboulant de l’école, foudroyant les déblais de la marque des autres
Partageux des misères de tous ces immigrants.
Déportés des surfaces
Où sont-ils donc partis, dans cette fin de journée ?
Les casernes sont vides au flanc des vieux chantiers.
Passent les voitures
Et ce cœur taraudé que de t’avoir perdue, aux détours de passés qui meublent mon attente
Où es-tu donc alors ?
Dans de proches villages jetés comme des cailloux, rêvant la tête basse
A tes jambes fuselées et tes hanches si fortes s’arque-boutant au roc à rouler les stériles
Un joug d’éternités
Un solde d’inventaire, histoires inclinées
Les villas desséchées aux tuiles dérangées et leurs persiennes mortes
Qu’auraient-ils donc à dire !
Tous ces vieux saccagés dans ce magasin d’ombres
Un chevalement rouillé qui supplie qu’on l’achève
Et pourtant
Au fait des solitudes errantes dans les pins, la lampe du matin écaille les versants
L’air s’emplit de résines écrasant les boulets qui rongent mes soufflets
Un silence d’empire émonde les vallées
Une moisson d’absence que récolte l’été
Re: versants (a ceux de ladrecht)
Magnifique évocation.
Magnifique texte, un contenu à faire pâlir d'émotion, un forme qui lui donne la force des cris étouffés qu'écrasent les murmures de la tendresse, en fin de compte, pour ces gens et pour ces Cévennes.
Qu’auraient-ils donc à dire !
Tous ces vieux saccagés dans ce magasin d’ombres
...
Un silence d’empire émonde les vallées
Une moisson d’absence que récolte l’été
Magnifique.
Nilo, une photo pour toi
Magnifique texte, un contenu à faire pâlir d'émotion, un forme qui lui donne la force des cris étouffés qu'écrasent les murmures de la tendresse, en fin de compte, pour ces gens et pour ces Cévennes.
Qu’auraient-ils donc à dire !
Tous ces vieux saccagés dans ce magasin d’ombres
...
Un silence d’empire émonde les vallées
Une moisson d’absence que récolte l’été
Magnifique.
Nilo, une photo pour toi
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... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: versants (a ceux de ladrecht)
Très bel écrit Loic, avec beaucoup d'allure, celle d'avant, qui ne date pas pour autant, bien au contraire, comme elle ruisselle d'émotion et de candeur. Une grande force.
Je dirai aussi pour finir : une colère imagée.
Dam.
Je dirai aussi pour finir : une colère imagée.
Dam.
Re: versants (a ceux de ladrecht)
Puissant, c'est le mot qui me vient à la lecture.
ps: pour joindre une image, je te renvoie vers ce message :
[url=tuto pour joindre une image]http://www.macadam-forum.net/t840-inserer-une-image-dans-un-message-tuto-pour-les-nuls?highlight=inserer+une+image[/url]
ps: pour joindre une image, je te renvoie vers ce message :
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LaLou
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