Macadam
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Derniers sujets
» Ondin bizarre
Les perdants électroniques EmptyAujourd'hui à 8:55 par Io Kanaan

» Manoir-forteresse
Les perdants électroniques EmptyHier à 9:01 par Io Kanaan

» Grandeur d’un ambipachyderme
Les perdants électroniques EmptyDim 24 Nov - 9:30 par Io Kanaan

» Marin d’eau douce
Les perdants électroniques EmptySam 23 Nov - 8:56 par Io Kanaan

» Planète anodine
Les perdants électroniques EmptyJeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan

» Monstre vert
Les perdants électroniques EmptyMer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan

» Lézard vaillant
Les perdants électroniques EmptyLun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan

» Branche fossile
Les perdants électroniques EmptyDim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan

» Flamme grise
Les perdants électroniques EmptySam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan

Le Macadam se déroule

RETROUVEZ TOUS LES
INTERVIEWS DES AUTEURS


Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrés
L'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316

Nos membres ont posté un total de 56957 messages dans 10922 sujets
Le deal à ne pas rater :
Code promo Nike : -25% dès 50€ d’achats sur tout le site Nike
Voir le deal

Les perdants électroniques

3 participants

Aller en bas

Les perdants électroniques Empty Les perdants électroniques

Message  LCbeat Mar 23 Aoû - 21:03



La poésie nous dépèce, elle nous embroche et nous laisse pour mort
sur les trottoirs de la nostalgie
et tant pis pour les gluants qui s'éternisent à nos côtés
qui font encore tout pour nous sauver la vie
Qu'ils se démènent ! Qu'ils pataugent dans notre chair !
Ils n'auront que nos yeux pour faire parler d'eux

Nous sommes les perdants électroniques
écrasés de torpeur et de déliquescence sénile
On croit lui avoir donné la vie, mais elle n'a pas eu longtemps besoin de nous
le corps et l'esprit sont des sas de transit
des enveloppes de misère où poussent des fleurs intemporelles

Les ruines sont des royaumes fertiles

Elle nous abat comme des cartes topographiques
des numéros égarés dans la grande Mathématique
L'équation virtuelle n'a de solution que l'oubli de soi
et de sa splendeur
nous ne sommes beaux qu'engoncés dans nos terreurs d'enfants énuclées
nous ne brillons que sous un ciel encombré d'ombres et d'épouvantails
comme ces oiseaux idiots qui s'effraient d'un coup de vent

Alors on décide enfin de ne plus y croire
on libère nos mains à la démesure des astres automatiques
extasiés de notre peu, de notre immuabilité impuissante
à s'accrocher aux branches invisibles, le nid de chaque inutilité
se brise d'un coup de rein, d'un sexe de pierre enfoncé dans le cul des vanités

Elle nous a convaincu, avec ses mots qui n'existaient pas dans notre cœur
avec ses phrases affamées, ses sexualités luxuriantes
avec son odeur de femme de fin de soirée
Elle nous a rendu à notre liberté sans que l'on ne cherche plus à lutter
Les lettres sont devenues des roses des sables robotisées
la mécanique des fables, madame, est une image ensorcelée
un lieu-dit de souffrance pure
Rien ne sert de se raconter des histoires
puisque les histoires s'écrivent d'elles-mêmes

Les lettres sont devenues des palabres frénétiques

Je suis le tissu neuronal des griots mécaniques
Dans l'enfer du réseau, s'emmanchent les fausses spiritualités

A sodomiser du verbe au recto des factures d'électricité statique
à installer des formats maladifs, des fenêtres incapables de projection
à me laisser disparaître dans l'écran fumigène des nuits solubles
j'écris dans l'arbre creux de l'invisibilité

Tandis qu'elle, vivante maintenant, à toujours vociférant
dans les coins les plus centraux du corpus social
s'enhardit de sa colère insouciante, elle call-girl les passages piétons
pisse contre le vol des oiseaux migrateurs
et la stabilité des hommes fichés à la posture de l'outil
Nous ne sommes que des gestes suspendus dans le vide
la paume tendue à l'aumône, à mendier la clémence des crèves-paroles

Nous sommes les réceptacles de l'hystérie

Que nous nous volatilisions, peu importe
que nous glissions dans une fêlure de l'espace-temps
peu importe
que nos vœux soient ceux des fauves traqués pour leur semence
Laisse-nous, maintenant, hurle-t-on, laisse-nous, mourants pantois
ébahis d'avoir perdu la voix et le chapitre

Alors, elle s'abandonne de nous abandonner là
pervertissant des airs que jamais nous n'aurions pu imaginer
C'est une vie illettrée, au cœur de la noblesse du vertige
qui retient notre souffle dans un vers d'amertume

Nous étions son besoin, nous sommes devenus son obstacle
L'abstraction est la somme de toutes nos éradications
LCbeat
LCbeat
MacadAccro
MacadAccro

Messages : 1438
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 45
Localisation : Grenoble

http://www.lcbeat.com

Revenir en haut Aller en bas

Les perdants électroniques Empty Re: Les perdants électroniques

Message  Nilo Jeu 25 Aoû - 10:45

Effréné et brouillon à mon sens.
Là j'ai du mal à te suivre.

Nilo, à suivre donc.

_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Nilo
Nilo
MacadAngel
MacadAngel

Messages : 7727
Date d'inscription : 27/08/2009
Age : 72
Localisation : Tours

http://pagesperso-orange.fr/cavazza/

Revenir en haut Aller en bas

Les perdants électroniques Empty Re: Les perdants électroniques

Message  Sylvie Sam 27 Aoû - 4:01

La poésie, notre confidente est parfois un lieu où il fait bon s'égarer mais pas trop.

En lisant ton poème j'ai vu combien de facettes elle possède et combien nous sommes possédés.
Sylvie
Sylvie
MacadAccro
MacadAccro

Messages : 4924
Date d'inscription : 10/09/2009
Age : 68
Localisation : France

http://inimaginaire.net/blog/?p=1

Revenir en haut Aller en bas

Les perdants électroniques Empty Re: Les perdants électroniques

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum