notes d'un voyage, train 6065

Des traces bleues sur tes rêves entre les bavardages
silences agacés
les quais d'un alliage de chaleur blanche

« je serais bien n'importe qui, de toute façon, un Autre ! »

l'âme ventilé des ménagères méditant des sentences
verticales
horizontales

la misère, la laideur, les jeunes hommes n'acceptent plus cela !
Le wagon a l'âme gelé

des pères incestueux saluant leurs filles aux départs

Marseille st Charles, quelques exercices respiratoires et la jalousie évidente du frère
le corps dans la bouche bleu d'un baignoire
et dehors
goutte à goutte
…
la grande verrière de cette gare
la propriété rectiligne de la vision
et le monde entier sous forme d'arches

Marseille st Charles vers...
le sud, autre chose
respiration et détachement

« j’espère que vous aimez les mensonges et les tragédies en semaines ?! »

une blessure au poumons, peut-être seulement cela !
Et la sauvegarde rapides des âmes.
Une jeune fille surprise me regarde

une douleur aiguë, une douleur avec un goût liquide
quelque chose de présent dans la trajectoire
finalement beauté et souvenirs
souvenirs tranquilles comme des wagons
dans un rêve de brûlure
le sud.

Gare de Montpellier. 1H avant ma correspondance. Itinérant. 0,50 euros pour les toilettes. Un soda, 3 euros.
J'aurais pu vivre ici, y étudier. J'en ressens de la nostalgie.
J'ai cru voir...
non rien rien, je ne reconnais pas.
Et aimer ici, cela aurait pu se passer. Train 6065 voie E
allons y
rentrons
posons nous heureusement tout de même.

Plus ou moins tous fumeur sur le quai, patient en tout cas
s'embrasse
se sépare
s'oublie aussi, bien sur
l'esprit rectiligne parfois dans la bouche amoureuse de la jeune fille
passage d'un train !
Le dernier quai voie E
vers la frontière
l'exil
la naissance

les étangs après Sète, un grand en dessous
des vies fatiguées, trop enthousiastes
le disque incendiaire
« les clefs de mon appartement, y passer la nuit»
je ne connais rien aux couleurs, je comprends l'idée des perceptives
un couple.
-« la mer ! »
- »ton sourire !»

C'est une lumière pour le corps, pour que seul il s'y baigne
comme aux origines
quant il riait

une flaque ombilicale

lampe anale, vaginale rose : Agde
d'autres choses à dire n'y intéressent pas
…
Narbonne

Perpignan
gare de Perpignan ou deux lesbiennes se dévorent....

Il me fut difficile de poser mon mot ici ..non pas parce que c'est écrit de telle façon que je n'ai pas comprise, pas du tout mais c'est tellement personnel quelque part que j'ai eu du mal à venir m'introduire avec mes mots.

la seule chose que je peux dire est : Un départ, peu importe lequel, est toujours relié au fait que l'on quitte quelqu'un ou quelque chose. une petite douleur maquillée sous une boisson, un journal, une clope et le temps qui parait parfois long avant de tourner la clé de sa maison et de se dire " me revoilà" comme si on s'était absenté 5mn!

Mais après coup, les souvenirs et les instants s'installent, nous fait voyager dans le passé et ce passé, n'est il pas notre poésie?

Joli carnet de petit voyage...qui prend d'autres couleurs pour moi maintenant .

Comme le dit Sylvie, tout ceci est tellement personnel qu'on ose à peine y poser un doigt.
Mais dieu que c'est bien écrit ...

Un regard profond sur les choses, les êtres, on sent défiler plus que le paysage, c'est indéniable ! Voyager pour voyager... Voilà qui me plait.

Dam.

gare de Perpignan ou deux lesbiennes se dévorent...
Est-ce toujours le centre du monde ?
Regard ombilical et ego-centré sur les paysages ferroviaires.
Voyage à faire seul. Comme toujours quand on prend la route du Sud.

Nilo, j'ai aimé.