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Les fleurs.
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Io Kanaan
Zlatko
6 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Les fleurs.
Cet enclos n’est pas fait, je crois, pour la douceur –
Je m’acharne à touiller dans la boue de mon cœur
Et le glaçon pâteux qui me remplit le crâne
M’informe qu’au-dessus des abysses ne planent
Ni rêve, ni rêveurs ; les fleurs ont visité
La gorge des volcans : les miettes gisent noires.
(Et c’est en vers encore, pour feindre une victoire
Que je sanglote aux yeux moqueurs des initiés)
Qu’articuler de plus, d’encore de médiocre –
Souviens-toi des canyons aux Dieux nus, de l’époque
Où je n’avais que l’orgue et l’aube : la prière !
Je m’acharne à touiller dans la boue de mes vers
Comme au flanc du volcan creuserait un mineur.
‘Il sauvait, en un jour, ce qu’il pouvait de fleurs’.
Car, Messire Ecumant, grosse voix grosses fesses
Vous aurez beau vous joindre aux Ecumantes liesses
Consistant à maudire le voisin, et la glaise,
Vous n’iriez pas chercher les fleurs dans la fournaise ! –
Mais cet enclos, même hors de toi, pauvre pâté
N’a plus de poésie, de saveur, de clarté
Même péniblement, hissé dans la dizaine
Aux milliers de lueurs et de cris que je traîne
J’agite un peu de boue : je balbutie du borgne.
Seriez-vous, petits mots, partie de la charogne ?
Aux fidèles aussi : aux renifleurs de vide ?
Grouilleurs, lampes du ventre… mes garnements de Fête
M’aurez-vous trimballé aux vigies, aux planètes
Pour m’abandonner là, comme une rosse en bride ? –
Revenu de ce Moi qui sait, à son plaisir
Se mordre ou se lécher ; prendre ou laisser l’Empire
Et jouer pour leurs yeux la souillon, le héros
Le soûlard de douzains s’étrangle à son micro
Et dans la décennie d’agonie qui l’ausculte
On lui fait du vomi, on marketise un culte
On dit qu’il savait tout quand il suçait son pouce –
Dites-moi seulement le champ paisible où poussent
Les fleurs… comme tes mains, qui disent en silence
Ce que dirait le monde à mon idée – le sens
De bondir sur les flancs du volcan, pour savoir
Si l’hideux monde aurait la douceur en mémoire
Z 30 08 11
Je m’acharne à touiller dans la boue de mon cœur
Et le glaçon pâteux qui me remplit le crâne
M’informe qu’au-dessus des abysses ne planent
Ni rêve, ni rêveurs ; les fleurs ont visité
La gorge des volcans : les miettes gisent noires.
(Et c’est en vers encore, pour feindre une victoire
Que je sanglote aux yeux moqueurs des initiés)
Qu’articuler de plus, d’encore de médiocre –
Souviens-toi des canyons aux Dieux nus, de l’époque
Où je n’avais que l’orgue et l’aube : la prière !
Je m’acharne à touiller dans la boue de mes vers
Comme au flanc du volcan creuserait un mineur.
‘Il sauvait, en un jour, ce qu’il pouvait de fleurs’.
Car, Messire Ecumant, grosse voix grosses fesses
Vous aurez beau vous joindre aux Ecumantes liesses
Consistant à maudire le voisin, et la glaise,
Vous n’iriez pas chercher les fleurs dans la fournaise ! –
Mais cet enclos, même hors de toi, pauvre pâté
N’a plus de poésie, de saveur, de clarté
Même péniblement, hissé dans la dizaine
Aux milliers de lueurs et de cris que je traîne
J’agite un peu de boue : je balbutie du borgne.
Seriez-vous, petits mots, partie de la charogne ?
Aux fidèles aussi : aux renifleurs de vide ?
Grouilleurs, lampes du ventre… mes garnements de Fête
M’aurez-vous trimballé aux vigies, aux planètes
Pour m’abandonner là, comme une rosse en bride ? –
Revenu de ce Moi qui sait, à son plaisir
Se mordre ou se lécher ; prendre ou laisser l’Empire
Et jouer pour leurs yeux la souillon, le héros
Le soûlard de douzains s’étrangle à son micro
Et dans la décennie d’agonie qui l’ausculte
On lui fait du vomi, on marketise un culte
On dit qu’il savait tout quand il suçait son pouce –
Dites-moi seulement le champ paisible où poussent
Les fleurs… comme tes mains, qui disent en silence
Ce que dirait le monde à mon idée – le sens
De bondir sur les flancs du volcan, pour savoir
Si l’hideux monde aurait la douceur en mémoire
Z 30 08 11
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: Les fleurs.
C'est effectivement un beau texte. Encore un pourrait-on dire.
mais celui-ci a la saveur particulière des plats épicés de ces épices rares qu'on va chercher dans des endroits où le danger est suffisamment grand pour éloigner les cueilleurs amateurs.
Nilo, poivre et sel.
mais celui-ci a la saveur particulière des plats épicés de ces épices rares qu'on va chercher dans des endroits où le danger est suffisamment grand pour éloigner les cueilleurs amateurs.
Nilo, poivre et sel.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Les fleurs.
Il est grand et surprend presque parce qu'on ne s'attend pas à ça.
Les 2 dernières sont sublimes.
Lalou écoute pousser les fleurs
Les 2 dernières sont sublimes.
Lalou écoute pousser les fleurs
_________________
LaLou
Re: Les fleurs.
Très beau ! Tu poses en filigrane la question du monde qui se mérite (avec les fleurs en prime)
Dam, n'envoyez plus de roses.
Dam, n'envoyez plus de roses.
re
Souviens-toi des canyons aux Dieux nus, de l’époque
Où je n’avais que l’orgue et l’aube : la prière !
Eclatant souvenir des extases antiques.
Cet enclos n’est pas fait, je crois, pour la douceur –
Je m’acharne à touiller dans la boue de mon cœur
Et le glaçon pâteux qui me remplit le crâne
M’informe qu’au-dessus des abysses ne planent
Ni rêve, ni rêveurs ; les fleurs ont visité
La gorge des volcans : les miettes gisent noires.
(Et c’est en vers encore, pour feindre une victoire
Que je sanglote aux yeux moqueurs des initiés)
Tu explores les bas-fonds avec la sagesse mélancolique des anciens et tu les inondes d'une lumière féroce, salvatrice...
Où je n’avais que l’orgue et l’aube : la prière !
Eclatant souvenir des extases antiques.
Cet enclos n’est pas fait, je crois, pour la douceur –
Je m’acharne à touiller dans la boue de mon cœur
Et le glaçon pâteux qui me remplit le crâne
M’informe qu’au-dessus des abysses ne planent
Ni rêve, ni rêveurs ; les fleurs ont visité
La gorge des volcans : les miettes gisent noires.
(Et c’est en vers encore, pour feindre une victoire
Que je sanglote aux yeux moqueurs des initiés)
Tu explores les bas-fonds avec la sagesse mélancolique des anciens et tu les inondes d'une lumière féroce, salvatrice...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
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